INDICE MONDIAL DE L’INNOVATION 2020 Qui financera l’innovation? PRINCIPALES CON

INDICE MONDIAL DE L’INNOVATION 2020 Qui financera l’innovation? PRINCIPALES CONCLUSIONS Indice mondial de l’innovation 2020 A FIGURE A Une chute à craindre? Investissements cycliques dans la R-D, 2001-2020 Source : figure 1.1, chapitre 1. ▲ % ⊲ Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 -3 -5 -1 1 3 5 7 9 Prévision de croissance du PIB Croissance totale de la R-D Croissance de la R-D dans le secteur privé Croissance du PIB Principales conclusions B Voici les six principales conclusions de l’Indice mondial de l’innovation 2020. 1. La crise due à la COVID-19 aura des incidences sur l’innovation – les responsables doivent agir dès la transition entre le confinement et la relance La pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) a mis à l’arrêt l’économie mondiale, comme jamais auparavant. Au moment de conclure l’édition 2020 de l’Indice mondial de l’innovation, les mesures de restriction commencent seulement à être assouplies, et les craintes d’une éventuelle “deuxième vague” restent très présentes. Cette crise a frappé le monde de l’innovation alors que celle-ci était florissante. En 2018, les dépenses en recherche- développement (R-D) ont augmenté de 5,2%, soit nettement plus rapidement que le PIB mondial, après avoir fortement rebondi après la crise financière de 2008-2009. Le capital- risque et le recours à la propriété intellectuelle atteignaient des sommets. On constate depuis quelques années une forte volonté politique d’encourager l’innovation, y compris dans les pays en développement; cette tendance relativement nouvelle et prometteuse va dans le sens d’une démocratisation de l’innovation, qui ne serait plus concentrée dans un petit nombre de pays et de technopôles. PRINCIPALES CONCLUSIONS PRINCIPALES CONCLUSIONS POUR 2020 Étant entendu que la croissance économique mondiale va s’effondrer en 2020, la question qui se pose est la suivante : la R-D, le capital-risque, la propriété intellectuelle et la volonté politique d’encourager l’innovation vont-ils suivre le même chemin (figure A)? L’innovation étant aujourd’hui au cœur de la stratégie des entreprises et des stratégies nationales de croissance économique, on peut espérer qu’elle ne ralentira pas autant qu’annoncé. La pandémie n’a fondamentalement rien changé en ce qui concerne le potentiel des technologies révolutionnaires et de l’innovation. Il est évident que les grandes entreprises et les principaux bailleurs de fonds pour la R-D seraient mal avisés d’abandonner la recherche-développement, la propriété intellectuelle et l’innovation dans leur quête de compétitivité future. Dans le secteur des technologies de l’information, par exemple, bon nombre des entreprises parmi celles qui investissent le plus dans la R-D disposent d’énormes réserves de liquidités, et la tendance à la numérisation va renforcer l’innovation. Le secteur pharmaceutique et biotechnologique, autre grand investisseur en R-D, devrait connaître une intensification de la recherche-développement du fait du regain d’intérêt pour celle-ci dans le domaine de la santé. D’autres secteurs clés, dont celui des transports, devront s’adapter plus rapidement compte tenu du regain d’intérêt pour la quête d’une “énergie propre”. La crise engendrée par la COVID-19 pourrait en outre favoriser l’innovation dans de nombreux secteurs traditionnels, tels que le tourisme, l’éducation et le commerce de détail. Elle pourrait aussi susciter des innovations dans l’organisation du travail au niveau des entreprises et des personnes, ainsi que dans l’organisation (et la réorganisation) de la production aux niveaux local et mondial. Indice mondial de l’innovation 2020 C FIGURE B Se préparer au choc : recul du capital-risque en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, T1 1995-T1 2020 Source : figure 1.3, chapitre 1. ▲ Nombre d’opérations ⊲ Année 500 1000 1500 2000 2500 0 T1 2020 T1 2018 T1 2017 T1 2019 T1 2016 T1 2015 T1 2013 T1 2011 T1 2009 T1 2014 T1 2012 T1 2008 T1 2007 T1 2010 T1 2006 T1 2005 T1 2004 T1 2003 T1 2002 T1 2001 T1 2000 T1 1999 T1 1997 T1 1998 T1 1996 T1 1995 États-Unis d’Amérique Amérique du Nord Asie Europe Principales conclusions D 2. Le financement de l’innovation recule pendant cette crise, mais il y a aussi des raisons d’espérer Le thème de l’Indice mondial de l’innovation 2020, “Qui financera l’innovation?”, pose une question clé : quelles seront les incidences de la crise sur les jeunes entreprises, le capital- risque et les autres sources de financement de l’innovation? La bonne nouvelle est que, contrairement à ce qui s’était produit en 2009, le système financier reste solide pour l’instant. La mauvaise nouvelle est que les flux de financement des entreprises innovantes se tarissent (figure B). Les investissements à long terme sont en net recul en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Peu d’introductions en bourse sont en vue, et les jeunes entreprises qui survivent pourraient devenir moins attrayantes – et moins rentables – pour les investisseurs en capital-risque, dans la mesure où des stratégies de sortie de crise telles que les introductions en bourse apparaissent compromises en 2020. Il est intéressant de constater que la crise n’a fait qu’accentuer un recul des opérations de capital-risque déjà amorcé avant la pandémie. Délaissant les jeunes entreprises innovantes, de petite taille et aux profils variés, les investisseurs en capital-risque ont commencé à se concentrer sur les “méga- opérations”, et à financer un petit nombre de grandes entreprises plutôt que d’injecter des capitaux dans un plus grand nombre de jeunes entreprises. Ces investissements, et la recherche de “licornes”, n’ont pas donné les résultats escomptés. Qu’adviendra-t-il du financement de l’innovation à court et à long termes? La réponse est que le capital- risque mettra probablement plus de temps à se rétablir que les dépenses de R-D. Ce tarissement du financement de l’innovation n’aura pas les mêmes effets partout : les entreprises qui ont besoin de capitaux de démarrage, les jeunes entreprises à forte intensité en R-D qui mènent des recherches à long terme dans des domaines tels que les sciences de la vie et les entreprises établies en dehors des grands pôles de capital-risque seront touchées plus durement. En effet, les investissements en capital-risque se concentrent actuellement sur un petit nombre de technopôles dans le monde, et seuls quelques-uns d’entre eux se trouvent dans les pays émergents, notamment en Chine et en Inde (pour plus d’informations sur le déséquilibre géographique et sectoriel du capital-risque, voir la figure C et la section thématique). Mais il y a également de l’espoir. Les grands pôles tels que Singapour, Israël, la Chine, Hong Kong (Chine), le Luxembourg, les États-Unis d’Amérique, l’Inde et le Royaume-Uni continueront d’attirer le capital-risque. Ils ont des chances de rebondir rapidement, notamment en raison de la soif de rendement des capitaux dans le monde entier. Les opérations de capital- risque en Chine, qui avaient diminué de moitié au début de l’année, enregistrent déjà une forte reprise. On notera que le capital-risque et l’innovation semblent avoir été réorientés vers la santé, l’éducation en ligne, les mégadonnées, le commerce électronique et la robotique. Il est aujourd’hui essentiel de libérer ce potentiel, ce qui nécessite le soutien des pouvoirs publics, la mise en place de modalités de collaboration et l’investissement continu du secteur privé dans l’innovation. Que font les responsables politiques pour atténuer les effets négatifs que la crise engendrée par la COVID-19 pourrait avoir sur l’innovation? Les pouvoirs publics à la tête des plus grandes économies du monde mettent en place des plans d’aide d’urgence pour amortir l’impact du confinement et faire face à la récession qui se profile. Ces mesures visent à prévenir les dommages économiques à court et moyen terme, ce qui est judicieux. Dans l’immédiat, l’accent est mis sur l’aide aux entreprises, par exemple sous la forme de garanties aux emprunts. Mais ces mesures d’urgence ne visent pas expressément à financer l’innovation et les jeunes entreprises, qui rencontrent des difficultés pour en bénéficier. En outre, les pouvoirs publics n’ont pas encore fait de l’innovation et de la R-D une priorité dans les plans de relance actuels. Seul le secteur de la santé fait exception, les pays ayant investi des sommes record dans la recherche d’un vaccin contre le coronavirus. Bien sûr, les pouvoirs publics sont avant tout responsables du bien-être de leur population, et il est donc compréhensible, et louable, qu’ils mettent l’accent sur la santé. Toutefois, une fois la pandémie maîtrisée, il sera essentiel de soutenir l’innovation de façon plus large et anticyclique : lorsque les dépenses des entreprises dans l’innovation diminuent, les pouvoirs publics doivent s’efforcer de contrecarrer cet effet en stimulant eux-mêmes l’innovation par leurs dépenses, même si la dette publique s’alourdit. En parallèle, il convient de surveiller les effets de la pandémie sur la science et les systèmes d’innovation. Certains sont positifs : le niveau inattendu de collaboration internationale dans le domaine scientifique et l’allègement des formalités administratives pour les scientifiques, par exemple. D’autres, en revanche, sont alarmants : l’arrêt de grands projets de recherche et la possible réduction (inégale) des dépenses de R-D dans certains domaines, par exemple. Indice mondial de l’innovation 2020 E FIGURE C Taux de pénétration du capital-risque dans certains pays, 2016-2018 Source : figure 2.3, chapitre 2 et figure T-1.1 de la section thématique. ▲ %, uploads/Finance/ indice-mondial-de-l-x27-innovation-2020.pdf

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  • Publié le Jan 19, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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