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Retour au menu ARTICLE ORIGINAL Aspects . physiologiques et nutritionnels du bétail de l'alimentation Afrique tropicale en par Cl, LABOUCHE et P. MAI.NGUY L'alimentation du bétail en régions tropicales constitue un problème permanent, mais qui revêt à l'heure actuelle une acuité indéniable car son amélioration intervient, dans la production animale, sous trois aspects: 1 o Elle conditionne la survie des animaux protégés de la maladie par l'action sanitaire, certaines zones étant déjà menacées de surcharge, · 2° Elle influe favorablement sur leur état général et, par voie de conséquence, sur leur résistance aux affections microbiennes et parasitaires, 3° Elle est un des facteurs essentiels de la sélection zootechnique (et, plus encore, du croisement) car elle seule peut permettre aux sujets choisis d'extérioriser leurs qualités potentielles, Et c'est d'abord en laboratoire et expérimentalement que l'étude de l'alimentation doit êt~e entreprise, On ne peut, en effet, établir un rationnement que si l'on connaît les besoins nutritifs des animaux, la valeur des matières premières dont on dispose et les modalités de leur utilisation par l'animal. Le mérite de MM. Labauche et Mainguy est d'avoir établi le bilan des connaissances qui, sur ce sujet, en milieu tropical africain, sont effectivement modestes. JI n'est même pas possible, comme c'est Je cas dans le? régions tempérées, d'extrapoler les résultats des recherches déjà effectuées cér les travaux de référence sont extrêmement peu nombreux et bien souvent incomplets, Ces auteurs, en apportant leur contribution à la solution de ce problème et en faisant ressortir les lacunes de la documentation, établissent ainsi solidement les bases nécessaires au développement des recherches à conduire pour une connaissance toujours plus approfondie des moyens à mettre en Œ!1vre en vue de l' amé- lioration de l'alimentation du bétail en Afrique intertropicaie. P. MORNET, Directeur du Llilboratoire Fédéral de /'Élevage à Dakar, 22l Retour au menu L'alimentation d~ bétail est le problème de la Zootechnie le plus important et Je plus difficile à résoudre, c'est, à vrai dire; la Zootechnie tout entière. L'alimentation des animaux poursuit, dàns le cadre de l'élevage rationnel, un but physiologique et un but économique. « Le premier tend au maintien de l'intégrité des grandes fonctions de l'organisme, dont l'équilibre constitue la santé. Le deuxième recherche la consommation minima de principes alimentaires avec obtention d'un effet utile maxi- mum, d'un rendement maximum >> (Randoin et Simonnet). En milieu tropical, le premier but l'emporte sur le second. L'élevage extensif, en règle générale, ne se prête pas au rationnement. L'augmentation du cheptel, à la suite de la lutte entreprise contre les grandes épizooties, reproduit à l'échelle de l'animal les inquiétudes causées par l'augmentation des populations humaines dans des pays qu'il est con- venu d'appeler « sous développés ». En A.O.F., le problème de l'alimentation pose, en première urgence, celui de la survie des animaux épargnés par la maladie. Il faut donc envisager à la fois les aliments disponibles et le nombre d'animaux à satisfaire, autrement dit, déterminer la « charge optima des pâturagès ». · Ce problème est d'ordre agronomique, pédo- logique, social, politique, enfin physiologique. Nous n'envisagerons que ce dernier aspect. Laissant de côté l'aspect quantitatif aux incidence~ trop mul- tiples, nous essayerons de ne tenir -compte que de l'aspect nutritionnel. Quels sont les besoins de nos animaux ? Quels sont les matériaux alimentàires disponibles et quelle est leur capacité à couvrir ces besoins? Jusqu'à maintenant un certain nombre de travaux ou d 'obse'r- vations ont été effectués. Nous nous efforçons ici de regrouper des données souvent fragmentaires afin de voir si; actuellement, il est possible d'assurer à ce problème des données numériques. Malheureu- sement, les renseignements chiffrés sont rares en A.0.F. Pour cette raison, nous nous servons souvent de. renseignements publiés dans d'autres terri- toires (anglais ou belges) ou dans des régions extra- africaines à climat tropical (Inde). Voici le plan adopté dans cet exposé : I. - Les besoins nutritifs des ruminants en A.O.F. A) Be.soin en..Jl:lB.tière sèéhe. B) Besoin énergétique : 1 o Besoin énergétique d'entretien ; 2° Besoin énergétique de production. 222 E. BAUDEMENT, 1862. C) Besoin azoté : 1 ° Besoin d'entretien ; 2° Besoin de production. D) Besoin minéral. E) Besoin vitaminique. II. - Les aliments du bétail en A.O.F. et leur valeur nutritive. A) Inventaire des matériaux alimentaires. B) Analyse chimique de ces aliments. C) Valeur nutritive de ces aliments 1 ° Digestibilité ; 2° Valeur énergétique ; 3° Valeur protidique ; 4° Apport vitaminique. m. - Conclusions générales. IV. Bibliographie. I. - Les besoins nutritifs du béUl;il en A.O.F. Un besoin est représenté par le taux minimum d'un· principe nutritif nécessaire êlu développement opti- mum d'une fonction o.rganique donnée ; ce principe doit être introduit dans une ration équilibrée. Ces besoins sont d'ordre énergétique, protéique, minéral; vitaminique. Mais le travail de digestion nécessite aussi un encombrement optimum de la ration, sous forme d'un apport suffisant en hl.:ttière sèche: ' . ' ' A) Les besoins en matière sèche . . · La quantité de ballast nécessaire au fonctiorniement normal du tube digestif est inconnue en Afrique occidentale. La physiologie de la digestion, le com- portement de l'animal au pâturage n'ont pas été étudiés. On peut se demander -si les quantités de matière sèche ingérées en période de sécheresse ne surpassent 'pas de beaucoup le besoin optimum. En Afrique du Sud, une expérimentation, effectuée sur le mouton au pâturage dans le Transvaal, montre que la consomm:1tion spontanée en matière sèche est proportionnelle à la puissance 0,76 du poids vif (Smuts et Marais, 1940). Elle peut être calculée à l'avance grâce à l'équation DM 56 W3/4 dans l:aquelle : DM =: matière sèche en grammes. W """poids vif en kilogrammes. Retour au menu Cependant cette consommation spontanée dépend de l'appétence de la nourriture proposée et du rassa- siement mécanique ou digestif de l'animal. .Aux Indes, Lander (1949) assure que les animaux demandent une ration moins encombrante qu'en milieu tempéré. Ainsi, une vache de 360 kg environ. donnant 9 à 10 kg de lait par jour, exigerait 9 kg de matière sèche, son entretien en nécessitant 5,6 kg. Morrisson (1950) prévoit pour u;,, animal identique, en milieu tempéré, un apport quotidien de 8,2 kg. B) Les besoins énergétiques. Le besoin énergétique physiologique d'un animal à l'entretien, exprimé en énergie nette, est repré- senté par l'apport calorique. alimentaire nécessaire pour assurer l'équilibre énergétique. Ce besoin est exprimé pour vingt-quatre heures comprenant douze heures de station debout et douze heures de décu- bitus:, Les conditions d'environnement sont celles de la chambre calorimétrique. Dans la pratique, on envisage le besoin énergé- tique économique d'entretien. Il correspond au besoin physiologique augmenté d'un apport supplé- mentaire permettant de couvrir la dépense corres- pondant à ! 'activité musculaire et aux conditions pra- tiques d'environnement. Ces besoins sont exprimés en énergie nette ( calo- • ries, therms, unités fourragères), en énergie méta- bolisable ou en énergie digestible (calories, T.D.N.). 1 ° Le besoin énergétique d'entretien. Ce besoin n'a pas encore ét~ déterminé en A.O.F., ni par la méthode alimentaire ni par la méthode « fac- torielle », Cette dernière prend comme point de départ le métabolisme de base auquel on ajoute un « facteur d'activité >>. Le métabolisme de base, inconnu à proprement parler en Afrique occidentale, peut cependant être approché. D'après Brady (1945), chez les hom~o- thermes adultes, une relation mathématique réunit le métabolisme de base et la puissance O, 75 du poids vif. Cette relation se vérifie dans l'échelle des mam- mifères depuis la souris jusqu'à l'éléphant. Il parait logique d'y inclure les ruminants d'A.O.F. Nous reproduisons ici un extrait des tables de Brod y (voir Tableau I). Pour les animaux en croissance, les variations du métabolisme en fonction du poids vif suivent des modalités différentes. D'abord, la dépense énergé- tique de base est directement proportionnelle au poids vif. Puis elle varie avec sa puissance 0,6. La signification exacte du point d'inflexion de la courbe n'est pas totalement éclaircie. Ce changement brusque paraît relié, suivant les espèces, au moment de la puberté, du sevrage, ou à des modifications du rythme de croissance, ou bien à la mise en place définitive du système neuro-endocrinien de la régu- lation thermique (Brody, 1945). En A.O.F., les renseignements concernant la crois- sance sont trop rares pour que l'on puisse utiliser ces relations ma.thématiques. Il est actuellement impos- sible d'approcher la valeur de la dépense énergé- tique de base pour les animaux en croissance par cette méthode indirecte. - Le coefficient d'activité. L'apport énergétique alimentaire nécessaire pour couvrir la dépense calorifique de base est fonction du métabohsme de base et de nombreux facteurs qui viennent en augmenter la valeur : mastication, tem- pérature extérieure et action dynamique spécifique, travail musculaire, etc. - Le travail de mastication. Une vache, en milieu tempéré, effectue approxi~. mativement 42.000 mouvements de mâchoires par jour, ce qui conespond à une dépensE;i énergétique considérable (Fuller, 1928). Voisin (1952), reprenant des travaux de Lehmann et Kellner, estime que la dépense maxim_à de màstication pour une vache de 600 kg est de -1.680 cal., soit 20 % environ de la valeur du métabohsme basal. uploads/Finance/ id433608-1-pdf.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Business / Finance
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