I. Les déterminants du progrès technique A - Le rôle de l’offre 1. La théorie d

I. Les déterminants du progrès technique A - Le rôle de l’offre 1. La théorie des droits de propriété de D.North Comme les individus sont motivés par le profit, ils n’innoveront que si les fruits de l’innovation leur reviennent. Un système de droits de propriété doit être alors mis en place pour protéger les innovations (exemple : brevet) - plus une société aura un système de droits de propriété élaboré, plus les innovations seront nombreuses, plus la croissance économique sera forte - l’Etat doit alors développer une politique ciblée : • Réduire les prélèvements obligatoires des innovateurs pour accroître leur profit et les inciter à innover • Mettre en place une protection des innovations Sur le site de Sciences humaines , l’article institutions des mots de la socioéconomie ici Sur le site de Bertrand Lemennicier Professeur d'Economie, Université de Paris II : ici Sur le site de Melchior, le rôle des institutions : ici 2. Le rôle de l’entrepreneur dans l’analyse de Schumpeter. ( 8 p 331) - définition : l’entrepreneur de Schumpeter n’est pas l’entrepreneur néo-classique. Celui-ci se contente de reproduire les mêmes comportements dans une économie de concurrence pure et parfaite. En revanche, chez Schumpeter, l’entrepreneur est un être solitaire , à part , capable de bouleverser les structures de production - Explication du rôle de l’entrepreneur : Schumpeter attribue le rôle le plus glorieux à l’entrepreneur qui est pour lui le véritable héros de l’évolution économique. Il est animé par des motivations individuelles de réussite : le profit est à la fois le but et l’instrument de mesure de sa réussite : o le but, car c’est lui qui motive l’entrepreneur à lancer ses innovations, alors qu’il court un risque non négligeable d’échouer o l’instrument de mesure, le profit étant issu de l’innovation qui a réussi sur le marché, l’entrepreneur fait donc d’autant plus de profit qu’il est supérieur à la moyenne dans l’art d’effectuer des combinaisons économiques par des innovations de processus de production ou par la découverte de produits nouveaux, faciles à vendre chers. - Conclusion : Schumpeter, du fait de l’importance du rôle de l’entrepreneur dans le système capitaliste est pessimiste quant à l’avenir du capitalisme, car les entrepreneurs au sens schumpétérien tendent à disparaître puisque le progrès technique devient l’affaire d’équipes de spécialistes. Moins d’entrepreneurs signifie moins d’innovation et moins de croissance. Chapitre : investissement, progrès technique, innovations Fiche 2 – Analyse du progrès technique Notions du référentiel : destruction créatrice 3. L’importance des facteurs financiers : deux modèles d’innovation ( 5 et 6 p 334 ) On peut opposer deux modèles d’innovation : - le modèle IBM - le modèle Silicon Valley qui permettent de relativiser le pessimisme de Schumpeter quant aux effets négatifs de la concentration du capital et à la disparition d’entrepreneurs dynamiques . MODELE IBM MODELE SILICON VALLEY Type d’entreprise concernée grandes entreprises en situation de monopole ou d’oligopole dominant le marché PME- PMI innovantes Raisons l’innovation est très coûteuse ; seule une entreprise disposant d’une taille importante sera capable de mobiliser des ressources financières suffisamment importantes pour lancer une recherche dont les résultats seront incertains , l‘entreprise y sera d’autant plus incitée que les coûts de recherche peuvent être considérés comme des coûts fixes ( constants quelles que soient les quantités produites ) , l’entreprise , du fait de sa grand taille , va pouvoir produire en grandes séries et bénéficier ainsi d’économies d’échelle qui lui permettront d’accroître ses profits ou de baisser ses prix les grandes entreprises sont des structures lourdes et bureaucratisées qui ne disposent pas de capacités d’adaptation suffisamment rapides pour suivre un marché en perpétuelle évolution . Au contraire , les PME qui disposent de structures légères , donc souples ( « small is beautiful » J.Schumacher ) vont pouvoir coller au marché et lancer des innovations qui répondront , en les anticipant , aux besoins du marché . Ex : Apple . En réalité , comme l’indique D.Guellec , les modèles IBM et Silicon Valley ne sont pas contradictoires mais complémentaires . En effet , : « il y aurait ainsi deux modèles d’entreprises innovatrices , jouant l’un sur la souplesse , l’autre sur les économies d’échelle » .Il n’en reste pas moins vrai que « la proportion des entreprises innovantes croit avec la taille des entreprises : de 30,5 % pour les plus petites à 90,5 % pour celles employant plus de 2000 personnes ». En effet , dans certains secteurs comme celui de l’automobile , une taille minimale ( dit taille critique ) est requise pour pouvoir lancer l’innovation , ce qui explique la concentration croissante de ce secteur . Sur le site du CED, une vidéo : deux jeunes diplômés créent une entreprise florissante de dépollution dans un monde dominé par les grandes entreprises : le cas Naskéo : ici Sur le site du Ced ,une vidéo portant sur les difficultés du financement d’une entreprise innovante : ici B. Le rôle de la demande Dans l’analyse keynésienne , le progrès technique est largement déterminé par l’augmentation et les transformations de la demande - En effet, de nombreux exemples tendent à prouver qu’un ordre important d’innovations sont le résultat des demandes préalables à laquelle les innovateurs tentent d’apporter une réponse. On sait ainsi que Pasteur a commencé ses travaux sur les levures pour répondre à une demande de brasseurs de bière, que le premier ordinateur a été conçu pour répondre aux besoins de l’armée américaine qui voulait gérer ses stocks. - On sait, de plus, qu’il existe une relation entre l’investissement et l’innovation : plus l’investissement est élevé, plus les innovations seront nombreuses . Or, c’est dans les périodes de forte croissance de la demande que les investissements progressent plus vite ( modèle de l’accélérateur ) et que les entreprises vont être incitées à lancer de nouveaux produits afin de répondre aux besoins des consommateurs . C. Le rôle des facteurs socio-économiques Schumpeter a trop insisté sur les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur , n’a pas assez tenu compte du contexte socio- économique , mais aussi culturel ( dans certaines sociétés , le système de valeurs est un frein à l’innovation ) qui influencent les choix individuels. Ainsi l’exemple de la révolution MEIJI nous montre bien que celle ci ne s’est pas réalisée sur la base de valeurs individualistes mais tout au contraire s’est opérée dans le cadre d’une structure féodale. Sur le site du Ced ,une vidéo montrant que l’innovation ne relève pas seulement de motifs individuels et financiers : l’exemple des expéditions polaires Grand format II. Les conséquences du progrès technique A.Le progrès technique et les innovations : les grands absents des théories traditionnelles de la croissance 1. Une croissance inexplicable Postulat de base : La tradition néo-classique se situe dans le cadre d’une économie de concurrence pure et parfaite : - C’est-à-dire que les hypothèses du modèle de cpp sont respectées • en particulier l’hypothèse d’homogénéité des biens (tous les biens sont substituables) • d’atomicité (personne ne dispose d’une position suffisante pour pouvoir influencer le marché et fixer les prix) - Dans ce contexte, grâce à la concurrence, l’économie de marché débouche sur une situation optimale, c’est-à-dire qu’aucun producteur ne peut améliorer l’efficacité avec laquelle il produit - Ce postulat posé, la croissance ne peut résulter que d’une augmentation des quantités de facteur de production : capital et travail utilisés pour la réaliser. On parle alors de croissance extensive. En effet, la loi des rendements décroissants indique bien que la productivité marginale d’un facteur diminue à mesure que les quantités utilisées de ce facteur augmentent. A terme, la croissance économique va se réduire et l’on débouchera inéluctablement sur une économie stationnaire. Les insuffisances du modèle néo-classique : On se rend bien compte que ce modèle n’est pas conforme à ce que l’on observe dans la réalité : - En effet, comme l’a indiqué Schumpeter, ce qui est à l’origine de la croissance c’est l’innovation or l’innovation est la grande absente du modèle néo-classique qui est basé sur un état des techniques de production données - La théorie néo-classique semble d’autant moins utilisable qu’elle postule la concurrence uniquement par les prix . Or, la stratégie des entrepreneurs est de se détacher de la concurrence par les prix en différenciant leur produit , en les rendant non substituables . Un moyen efficace pour y arriver est d’innover : l’entrepreneur dispose alors d’un brevet qui lui garantit pour une certaine durée une position de monopole ( rejet de l’hypothèse d’atomicité ) qui lui permet de fixer les prix . 2. La nécessaire prise en compte du progrès technique Les solutions mises en œuvre par Solow : - Solow va le premier constater que le résidu inexpliqué est le progrès technique ; mais comme l’écrit D.Charpentier: « Solow se garde bien de dire d’où vient le progrès technique . En particulier, il ne dépend pas d’investissements en recherche et développement, sinon ce serait admettre qu’il est lui-même issu du capital, donc renoncer à l’hypothèse centrale de la productivité marginale décroissante puisque la recherche uploads/Finance/ fiche-2-du-chapitre-accumulation-du-capital-et-progres-technique-analyse-du-progres-technique.pdf

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  • Publié le Apv 11, 2022
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