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1 Le secteur informel au Maroc 2 Introduction Il est admis, de nos jours, que l

1 Le secteur informel au Maroc 2 Introduction Il est admis, de nos jours, que les activités du secteur informel dans les villes marocaines occupent une place importante dans la création d’emplois, l’acquisition des qualifications, la distribution des revenus et les modes de produire et de consommer. Ces activités produisent des biens et services pour des populations à faibles revenus, dans l’impossibilité d’accéder aux services ou aux formes de redistributions étatiques. Dans les villes du Maroc, le nombre élevé de petits métiers et d’activités de rue qui se développent frappe souvent l’observateur... Des artisans concentrés dans des quartiers par métiers dans les médinas, des transporteurs, des petits ateliers de réparation auto, de plomberie, des maçons, des femmes de ménages, marchands ambulants etc. Ces activités jouent un rôle important dans le fonctionnement économique mais aussi dans la régulation sociale du pays. 3 I. Définition du secteur informel: Il est également appelé économie illégale, économie informelle, économie non réglementée, économie en noir, économie clandestine, économie souterraine, économie parallèle Le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la Comptabilité Nationale. Autrement dit, c'est l'ensemble des activités qui échappent à la politique économique et sociale, et donc à toute régulation de l'État. 4 Le Bureau International de Travail (BIT) quant à lui, distingue sept critères pour définir le secteur informel : la facilité d’entrée à l’activité, un marché de concurrence non réglementé, la propriété familiale des entreprises, l’échelle restreinte des activités, le recours aux réserves locales, le recours à une technologie adaptée et à une forte intensité de travail, une formation acquise hors du système scolaire. 5 La dernière définition et critères de l’informalité proposés par cet organisme sont « le faible lien avec les institutions officielles, un faible niveau d’organisation, des unités qui opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme. 6 Par ailleurs on cherche de plus en plus à distinguer l’emploi informel du secteur informel. Selon le BIT l’emploi informel se définit par les traits de l’emploi occupé. Il s’agit du non enregistrement, de l’absence de contrat ou de protection sociale (emplois non protégés). Le secteur informel se définit par les Caractéristiques de l’unité économique dans laquelle travaille la personne. 7 1. L’unité de production informelle : On appelle "unité de production informelle" toute organisation destinée à la production et/ou à la vente de biens ou la prestation de services et ne disposant pas de comptabilité complète décrivant son activité et ce, conformément à la loi comptable en vigueur depuis 1994. Il s’avère alors évident que parler du secteur informel devient de plus en plus une nécessité à cause de ses dimensions : il s’agit d’un secteur énorme, englobant des millions de travailleurs, et qui est en croissance. 2. Hétérogénéité des activités du secteur informel Le secteur informel est un secteur d’une grande hétérogénéité, tant par ses activités, que par les différences de potentialités de celles-ci ou par les acteurs qui y interviennent. L’informel est, en effet, une notion polysémique utilisée pour recouvrir des réalités aussi diversifiées que l’artisanat traditionnel, le commerce de rue, l’emploi non déclaré, la micro entreprise, le travail à domicile, les prestations de services (services personnels, d’entretien, de réparation...), les activités de transport, la contrebande ou le narcotrafic. 8 9 Les secteurs d’activité économique incluent, outre celles citées, le secteur financier informel, qui joue un rôle majeur. L’hétérogénéité du secteur informel se réfère, par ailleurs, à deux catégories d’activités. Les activités involutives qui sont des activités de survie, proliférant en période de crise économique et sont majoritairement exercées par les catégories vulnérables dans le cadre d’auto emploi et/ou par les femmes et les enfants. 10 La deuxième catégorie comporte les activités évolutives disposant de potentiel d’emplois, de revenus et d’accumulation de capital et qui, par certaines de leurs caractéristiques, sont proches des entreprises formelles. Pour certaines d’entre-elles, elles dépendant en amont des biens importés. Au Maroc, ces entreprises sont généralement celles qui ont plus de quatre actifs, sont pour nombre d’entre elles enregistrés sur les fichiers des patentes (49,9 %) et disposent de locaux professionnels. Tendances démographiques (urbanisation- migration) De nos jours, vue l’ampleur des mouvements d’urbanisation et la migration de la campagne vers la ville ; on ne saurait dissocier genèse et développement du secteur informel. La plupart des migrants des campagnes vers les villes crée les petites activités dans les bidonvilles et les médinas. De plus un taux de croissance avoisinant les 3% par an ne facilite pas une maitrise démographique. II. Causes du secteur informel Notons qu’on ne saurait souligner l’exode rural sans évoquer l’incapacité du secteur agricole à atténuer ce dernier et l’incompétence des modes de régulation communautaires. 13  Mode de développement et l’incapacité du secteur moderne de l’économie à absorber le croît de main d’œuvre issue de l’émigration. Comme bon nombre de pays en développement, le Maroc a connu au lendemain des indépendances un modèle d’industrialisation ; mais ce mode de développement s’est révélé peu employant ; dans l’incapacité de développer le salariat. Il faut ajouter à cela l’épuisement du rôle régulateur de l’Etat, ses difficultés à prendre en charge les besoins sociaux font que les activités informelles de petites production de commerce ou de services sont appelés à assurer cette fonction. La situation sur le marché du travail de nos jours est plus sinistrée par rapport aux décennies antérieures. Le chômage urbain a doublé en 2000 et en 2006 et touche des catégories plus que d’autres. Le chômage affecte prioritairement les jeunes, les femmes et les diplômés. 14 La situation sur le marché du travail et la crise de l’emploi officiel. 15 En effet, le chômage est général certes, mais inégal. Il est massif, mais sélectif. Il existe un sur chômage des femmes. Le chômage qui persiste dans la sphère urbaine est un déterminant majeur de l’insertion dans l’informel tel que le confirment les données sur les motivations des chefs d’unité pour l’exercice de l’activité : 34,3% s’insèrent dans l’informel en raison du chômage 20,8% dans la recherche d’un meilleur gain 14,2% s’y mettent en raison de la tradition familiale 22,3% donnent comme raison une motivation seconde Ainsi, force est de retenir qu’un bon nombre de personnes sans emplois ou insuffisamment employés ont dû se réfugier dans ce secteur qui ne requiert ni capital important, ni hautes qualifications. 16 La montée de la La montée de la pauvreté pauvreté La pauvreté a largement contribué à l’extension des activités informelles, en raison des incidences qu’elle exerce sur les revenus. Ce qui conduit les ménages pauvres à opter pour des stratégies de recherche de complément de revenus dans les activités informelles ou par la pluriactivité. 17 Situation du système Situation du système éducatif et l’insuffisance éducatif et l’insuffisance du cadre réglementaire du cadre réglementaire Enfin, il faut ajouter à cet effet ensemble de facteurs impulsant ; la faiblesse du cadre réglementaire et la situation du système éducatif. Le secteur informel devient ainsi de plus en plus le lieu d’insertion des déscolarisés. 18 18 Il s’agit d’examiner comment fonctionne l’organisation des marchés des biens, de l’argent et celui du travail de même que les contraintes et les atouts dont disposent les micro entreprises du secteur informel. III. III. Fonctionnement du secteur Fonctionnement du secteur informel. Potentialités et contraintes informel. Potentialités et contraintes 19 19 1) Les atouts : Flexibilité et rôle des réseaux sociaux • Disposition de mécanismes d’adaptation aux mutations économiques en période de crise (flexibilités et ajustements des effectifs et des rémunérations de la main d’œuvre, réductions des marges bénéficiaires, mobilisation de la main d’œuvre familiale et des apprentis non ou peu rémunérés.) • la dimension locale, sociale et de proximité : Les marchés locaux des biens, de l’argent et du travail se caractérisent par la force des réseaux sociaux. En effet, les modes de produire, d’échanger les biens et services, les formes de financement et de mise au travail sont encastrés dans des relations sociales. • La « créativité » et le « génie populaire » sont souvent mis de l’avant comme des atouts dans un environnement de crise où l’État et le secteur moderne offrent de moins en moins de possibilités d’emploi. En somme, il constituerait un palliatif provisoire au chômage. 20 2) Vulnérabilité et contraintes 2) Vulnérabilité et contraintes Au Maroc, nombre de tendances limitent les performances des micros entreprises informelles tout en accentuant leur vulnérabilité et ceci indépendamment de leur hétérogénéité. Ces contraintes peuvent entraver leurs capacités à s’accroître et surtout à profiter des opportunités qui peuvent se présenter au profit d’unités plus grandes. Ces problèmes sont problèmes de débouchés et de marchés problèmes liés, à la pression fiscale problèmes liés à la situation économique et sociale problèmes uploads/Finance/ expose-secteur-informel.pdf