1 INTRODUCTION GENERALE I- L’économie : « L’économie, c’est l’étude de la maniè
1 INTRODUCTION GENERALE I- L’économie : « L’économie, c’est l’étude de la manière dont la société gère ses ressources rares » ; Nicholas Gregory Mankiw, 2004. Selon la définition la plus couramment employée, l’économie est une science sociale dont le but est d’étudier la manière dont la société emploie des ressources rares à des fins de production, en réponse aux besoins et aux désirs de chacun et la façon dont elle redistribue les résultats de cette production. Très générale, cette définition polarise l’attention sur le problème de l’allocation des ressources et s’applique à des domaines extrêmement divers qui débordent du cadre qu’on octroie traditionnellement à l’économie. Il est donc préférable de présenter l’économie en rappelant que le terme « économie » vient du grec oïkos (maison) et nomos (administrer) qui signifie l’art de bien administrer une maison, de gérer les biens d’un particulier ou de l’Etat. Mais cette définition ne permet pas de préciser les contours de la discipline qui fluctuent en fonction des auteurs. On peut le voir à travers trois définitions de l’économie. Paul Samuelson : « L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent, avec ou sans recours à la monnaie, d’employer les ressources productives rares qui sont susceptibles d’emplois alternatifs, pour produire divers biens de la consommation présente ou future des différents individus et groupes qui constituent la société. » Edmond Malinvaud : « L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles que sont la production, la distribution, la consommation des biens, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations. » Jacques Attali : « L’économie est l’étude des mécanismes de production, de consommation et d’échange dans une structure sociale donnée et des interdépendances entre cette structure et ces mécanismes. » II- L’Histoire de la Pensée Economique (Evolution de la Pensée Economique): Définie généralement comme l'étude de l'histoire des idées (doctrines et analyses) et des auteurs (informations biographiques et contexte historique), l'histoire de la pensée économique (HPE) fait pour certains, partie intégrante de la théorie économique ; d'autres soulignent le fait qu'elle ne retient que les œuvres des économistes " majeurs", qui plus est " occidentaux ", et que la lecture des grands textes favorise une reconstruction historique des évolutions théoriques. Jusqu'à aujourd'hui, l'Histoire de la Pensée Economique (HPE) participe à l'affirmation du caractère scientifique de l'économie en s'appuyant sur une chronologie, gage de continuité, jalonnée par les débats autour des doctrines et des écoles de pensée. Y avoir recours c'est revenir aux sources des idées économiques. L’histoire de la pensée économique est différente de l’histoire des doctrines économiques, elle-même différentes aussi de l’histoire des théories, mais reste une des histoires de l’économie. La différence provient essentiellement que dans l’histoire des théories on met l’accent sur le contenu 2 scientifique des idées et l’on considère que ces théories peuvent être distinguées des idéologies ou des doctrines que les économistes ont. L’histoire de la pensée économique est plus vaste que l’histoire des théories car, précisément, dans une histoire de la pensée économique, on essaie de faire le lien entre les théories et les fondements idéologiques des théoriciens. On essaie aussi de comprendre l’interdépendance de l’économie et des autres sphères de la société. Faire de l’histoire de la pensée économique signifie que l’on donne à l’économie une dimension politique, ce qui a pour conséquence de considérer l’économie comme une philosophie plus qu’une science, et suppose l’interdépendance entre les jugements de valeur et les théories. Elle permet selon Mark Blaug de comprendre la théorie comme un cheminement discontinu avec des retours en arrière, des recompositions permanentes. Schumpeter y voit trois utilités: "un avantage pédagogique, de nouvelles idées et des perspectives sur les voies de l'esprit humain". On peut y voir la boîte à outils classée des économistes, ou l'expression du choix d'une communauté très hiérarchisée, ou encore un "marché d'idées" plus ou moins parfait. Le fait de supposer des conflits dans la science économique amène à lui adjoindre des considérations doctrinales sinon politiques. Cette perspective est importante pour faire admettre la diversité de la pensée et faire admettre des œuvres hétérogènes où l'historien doit départager le scientifique de l'idéologique. L'HPE rend modeste tout chercheur; souvent une découverte géniale (Arrow 1951) avait déjà été anticipée avant (dans le cas d'Arrow, deux siècles avant). Cette perspective historique permet de mieux situer sa réflexion et ses découvertes, en évitant au nom du refus de citer, le simple recopiage des grands auteurs…. L’histoire de la pensée économique est utile pour affiner la compréhension des théories en les mettant dans leur contexte. L’histoire de la pensée participe à la constitution d’une culture économique mais aussi générale, ce qui améliore ses capacités de réflexion : lorsque l’on a une culture historique on est capable de mieux évaluer ses idées et, par conséquent, d’éviter certaines erreurs faites dans le passé. III- L’économie dans le cadre de l’HPE : On peut faire une distinction entre analyse économique et économie politique. L’analyse économique se définit comme l’ensemble des théories économiques, c’est une vision technicienne de l’économie. L’économie politique repose sur l’hypothèse que les activités économiques ont toute une dimension politique et, réciproquement, que toutes activités politiques a un impact sur l’économie ; l’économie politique suppose l’interdépendance entre économie et politique. L’économie politique a été inventée par Antoine de Monchrétien en 1615 en intitulant son ouvrage « Traité économique du trafic », titre remplacé par « Traité d’économie politique ». Le terme d’économie politique au XVIIème siècle fait référence à l’économie appliquée à la gestion de la maison royale, c’est la science qui dit comment le roi peut s’enrichir. Ce terme revient ensuite en 1756 dans un article de l’encyclopédie écrit par Jean-Jacques Rousseau mais le véritable inventeur de ce concept est Adam Smith qui est plus ou moins le premier à expliquer, avec des concepts économiques, comment se forme l’ordre sociale. 3 On peut définir aussi l’économie par son objet ou sa méthode. Traditionnellement, C’est par son objet que l’économie est définie. Au début du XIXème siècle, l’économie est définie comme la science des richesses, par la publication de la Richesse des Nations d’Adam Smith. C’est aussi ce que dit Jean-Baptiste Say qui a défini l’économie comme la science qui étudie la manière dont se forme et se distribue les richesses. Robbins invente une définition de l’économie révolutionnaire dans le sens où personne ne perçoit le sens de ce qu’il définit à cette époque (1962) : « L’économie est une science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares et à usage alternatif. » Les êtres humains sont caractérisés par des objectifs multiples mais les moyens à notre disposition en sont limités ; nous sommes cependant obligés de faire des choix et l’économie est la science de ces choix : avec Robbins on passe à une science des richesses à la science des choix. Ces deux définitions, celle de Say et Robbins, disent toutes les deux que l’économie est définie par son objet. Implicitement, cela signifie que l’économie est limitée à cet objet à ses activités spécifiquement économiques. Parmi l’ensemble des activités humaines, certaines sont des activités économiques, et les économistes n’ont le droit, la légitimité, que d’étudier ces activités économiques. La différence entre Say et Robbins est la taille de l’objet d’étude. Chez Robbins, l’économiste à la légitimité pour étudier n’importe quel type de comportement car tous les comportements humains visent à lutter contre la rareté et à faire des choix. A partir des années 1960 et au début des années 1970, certains économistes vont commencer à insister sur le fait que l’économie n’est pas définie par son objet mais qu’elle est une méthode, une approche qui permet d’étudier les phénomènes individuels ou collectifs. Donc, il n’y a plus d’objet que les économistes peuvent étudier ; les économistes peuvent donc étudier tout ce qui les intéresse. C’est un économiste américain, Gary Becker, Nobel d’économie en 1992, qui commence à défendre l’idée que l’économie peut être utilisée pour analyser n’importe quel type de phénomène. Il commence à développer une analyse économique de la criminalité. Ces théories ont été qualifiées d’impérialiste car l’économie envahit le domaine des autres sciences sociales en étant capable d’expliquer les phénomènes et les comportements mieux que les autres sciences sociales parce qu’elle permet d’expliquer les phénomènes avec des hypothèses beaucoup moins restrictives puisque l’économie a besoin que d’une hypothèse, celle de la rationalité individuelle. L’économie comme science du choix ou comme science des échanges (conception smithienne) : La définition de Robins, où les individus sont contraints par la rareté est une définition comme science du choix, on considère que les agents sont des individus uniquement intéressés par l’acquisition d’objets, la seule chose qui intéresse les individus ce sont les biens qu’ils peuvent acquérir. Dans cette définition on met au second plan les relations entre individus, c’est-à-dire les échanges entre individus. On ignore la notion uploads/Finance/ evolution-de-la-pensee-economique.pdf
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- Publié le Nov 25, 2021
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