ANGÉLIQUE WITTEBOLS 1 ECONOMIE DU TRAVAIL L’offre du travail L’offre de travail
ANGÉLIQUE WITTEBOLS 1 ECONOMIE DU TRAVAIL L’offre du travail L’offre de travail = Quantité de travail productif disponible pour la production de biens et de services marchands offerte par une population. Cette quantité dépend de 4 facteurs : × de la population active (%) = pop cherchant ou ayant un T/pop totale x 100 × du nombre d’heures de travail offertes par période de temps × de l’effort fourni par heure de travail × du niveau de formation et de qualification apporté par le travailleur à son travail Ces facteurs renvoient aux dimensions quantitatives (nombre d’heures offertes) et qualitatives (notion de productivité par heure offerte, d’effort, de formation/qualification). 1. Participation à la force de travail 1.1 : la force de travail : quelques mesures La population active = nombre de personnes travaillant (E) + nombre de personnes à la recherche d’un emploi (U). /!\ Il existe différentes méthodes de comptage des demandeurs et travailleurs et ce, pour diverses raisons : • le nombre minimum d’heures de travail à prester pour être considéré comme travailleur et la période (par semaine, mois, année,…) considérée peuvent être différentes • le fait d’être disponible comme chercheur d’emploi peut être approché de plusieurs manières → difficile à mesurer • les groupes d’âge considérés peuvent être différents • les sources de données peuvent aussi différer selon qu’elles soient collectées de façon administrative ou par enquête Voici quelques mesures de relations entre population et force de travail : Population en âge de travail P = PA + I = (E+U) + I Taux de participation à la force de travail (en %) TPFT = (PA/P) x 100 = rapport entre la population active et la population en âge de travailler Taux de chômage (en %) U = (unemployed/PA) x 100 = rapport entre le niveau de chômage et la population active Quantitative Qualitative ANGÉLIQUE WITTEBOLS 2 1.2 : L’offre de travail Cette partie va nous permettre d’analyser : ➢ Le fait de vouloir, ou non, participer à la force de travail ➢ Le nombre d’heures de travail prestées Graphique 1 : Courbes d’indifférence et taux marginal de substitution Une courbe d’indifférence est formée des combinaisons Revenus-Loisirs (ou Revenus-Travail) qui assurent un même niveau de satisfaction. Cependant, il est à noter que : − Loisir = source de satisfaction − Travail = source d’insatisfaction − Revenus = source de satisfaction (car il permet de consommer) Supposons qu’une personne dispose d’une semaine de 70 heures. Toute heure prise sous forme de loisir n’étant pas offerte sous forme de travail, la quantité de travail = 70 - la quantité de loisir et la quantité de loisir = 70 - la quantité de travail. a. Représentation des niveaux de satisfaction par les courbes d’indifférences Comme dit plus haut, chaque point d’une même CI assure un même niveau de satisfaction et – dès lors – 2 courbes différentes représentent différents niveaux de satisfaction, celle étant plus au Nord-Est procurant une plus grande satisfaction. Sur le graphe, nous pouvons alors constater que les points A, B et C se situent sur la même courbe et procurent donc la même satisfaction. Une CI est convexe par rapport à son origine : 1) si on descend le long de la courbe on constate que plus le travailleur a de loisir, moins il accepte de sacrifier de revenu en échange de loisir supplémentaire. Pour passer de C à A (+ 15HL) il sacrifie 420€ (MuL = 28€/h) et pour passer de A à B (+ 15HL) il sacrifie 120€ (MuL = 8€/h) + je cède de l’argent pour 1HL, + l’utilité marginale d’1HL diminue → TMS DIMINUE ANGÉLIQUE WITTEBOLS 3 2) si on monte le long de la courbe on constate que pour travailler plus, le travailleur demande moins de revenu en compensation s’il travaille peu que davantage. Pour passer de B à A (+ 15HT) il demande 120€ en + (MuT = 8€/h) et pour passer de B à C (+ 15HT) il demande 420€ en + (MuT = 28€/h) + je travaille, + c’est pénible et + la compensation augmente → TMS AUGMENTE /!\ 2 CI ne peuvent se croiser. Démonstration par l’absurde : Graphique 2 : 2 courbes d’indifférences ne se croisent pas Si A = B et A = C → B = C Pourtant le revenu et le loisir procurés par B sont supérieurs à ceux de C donc B ≠ C ! b. Notion de Taux Marginal de Substitution (mesuré d’un point à l’autre cfr. Graphe 1) TMS du revenu par loisir TMS du travail par revenu On peut décomposer le passage de A à B en 2 étapes : ➢ De A à F où le travailleur perd de la S car perte de 120€ de revenu = Mu€ taux de S perdue à chaque € perdu ➢ De F à B où le travailleur gagne de la S en raison d’un gain de 15 HL = MuL taux de gain de S à chaque HL supplémentaire La combinaison des 2 étapes laisse le travailleur sur la même CI donc S est constant : Perte S (AF) + Gain S (FB) = 0 (Mu€ x AF) + (MuL x FB) = 0 (120 x AF) + (15 x FB) = 0 AF/FB = - (MuL/Mu€) = - (120€/15HL) TMSL€ = 8€/h Pour 1HL en +, je peux sacrifier 8€. Le TMS peut aussi être mesuré entre le fait d’avoir moins de loisir (et devoir travailler +) et d’avoir plus de revenu en remontant le long de la courbe. De B à A ; TMS€L = - (+120€/-15HL) = 8€/h Il s’agit du taux auquel les individus acceptent de : − substituer du revenu à du loisir − sacrifier du loisir (-15HL) − travailler plus (+15HT) ANGÉLIQUE WITTEBOLS 4 c. Que peut atteindre le travailleur ? Graphique 3 : contrainte budgétaire Connaître les niveaux de S de l’offreur (CI) ne permet pas de répondre à la question de savoir ce qu’il va choisir. Pour cela, il faut déterminer quelles combinaisons Revenu-Loisirs (ou Travail) que la personne peut atteindre = contrainte budgétaire. Dans l’exemple ci-dessus, nous supposons que la personne dispose d’une allocation de base de 200€ indépendante de son travail. Si elle ne travaille pas (0HT et 70HL), elle perçoit donc son allocation de 200€ et se situe au point A qui constitue une 1ère combinaison qu’elle peut atteindre. On va trouver le 2ème point nous permettant de tracer la droit budgétaire de la façon suivante : à raison d’un salaire horaire de 4€/h, si la personne travaille 70HT (et donc 0HL) on trouve le point B [(4x70)+200 = 480€] qui constitue la 2ème combinaison qu’elle peut atteindre. /!\ Le salaire horaire (ici, 4€/h) = pente de la droite budgétaire où, à chaque heure de travail en plus, elle obtient 4€ en plus et inversément. ANGÉLIQUE WITTEBOLS 5 1.3 : Décision de participer à la force de travail La personne, en fonction de ce qu’elle souhaite (= courbes d’indifférence) et de ce qu’elle peut atteindre (= droite budgétaire), va choisir d’offrir ou non son travail et pour combien d’heures. Une personne peut agir en tant qu’individu isolé ou en tant que membre d’un ménage : sa décision d’offre de travail étant d’autant plus complexe lorsqu’elle concerne le ménage entier. ➢ Au niveau de l’individu isolé Graph. 4 : le choix de l’offreur potentiel de travail Comme toujours, le travailleur va choisir de travailler ou e fonction de la satisfaction qu’il peut atteindre. Cas de participation Cas de non-participation Qu’est-ce qui peut faire passer la décision de « ne pas travailler » à « travailler » et donc, pour l’individu, de passer de A à P. Si son salaire horaire passe à 14€/h, la droite budgétaire pivote et devient AC. Dans ce cas, le salaire (w) dépasse la valeur du salaire de réserve (w*). En A, avec les nouvelles combinaisons de revenu/loisir possible (i2), travailler une 1ère HT apporte + que le fait de ne pas travailler et d’avoir 70HL. L’individu souhaitera alors travailler pour atteindre P, lui permettant d’atteindre le CI la plus haute et maximisant au plus sa satisfaction. Nous supposons toujours que l’individu reçoive une allocation de 200€ sans travailler. Lorsque son salaire horaire est de 4€, la droite budgétaire correspondante est AB. En fonction des possibilités offertes par AB, il va chercher à atteindre la CI le plus au nord-est possible, i1 dans notre cas car aucune autre CI ne peut être atteinte à ce niveau de salaire. Avec ce salaire horaire, la meilleure solution est de ne pas participer à la force de travail ! De combien le revenu doit augmenter pour que l’individu souhaite travailler ? Supposons que la valorisation de la dernière heure de loisir est de 6€ = salaire de réserve = w* = valeur de revenu minimale demandée en compensation pour une 1ère HT. ANGÉLIQUE WITTEBOLS 6 En synthèse Plus généralement, les individus souhaitent participer à la force de travail si w* < w. w* > w donc la pente de i1 uploads/Finance/ economie-du-travail-my-own-notes.pdf
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- Publié le Nov 02, 2022
- Catégorie Business / Finance
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