PRESS/855 8 avril 2020 (20-2749) Page: 1/13 COMMUNIQUÉ DE PRESSE E M B A R G O
PRESS/855 8 avril 2020 (20-2749) Page: 1/13 COMMUNIQUÉ DE PRESSE E M B A R G O N E D O I T P A S Ê T R E P U B L I É N I Ê T R E D I S T R I B U É P A R L E S A G E N C E S D E P R E S S E A V A N T 1 5 H E U R E S , H E U R E D E G E N È V E , L E 8 A V R I L 2 0 2 0 STATISTIQUES ET PERSPECTIVES DU COMMERCE Forte chute attendue du commerce avec une économie mondiale bouleversée par la pandémie de COVID-19 Le commerce mondial devrait enregistrer une baisse comprise entre 13% et 32% en 2020, tandis que la pandémie de COVID-19 désorganise les activités économiques et la vie normales dans le monde. Le large éventail de possibilités liées à la baisse prévue s'explique par la nature sans précédent de cette crise sanitaire et par l'incertitude quant à son impact économique précis. Mais les économistes de l'OMC pensent que cette baisse sera probablement supérieure à la contraction du commerce causée par la crise financière mondiale de 2008-2009 (graphique 1). Les estimations de la reprise attendue en 2021 sont tout aussi incertaines, avec des résultats qui dépendront largement de la durée de l'épidémie et de l'efficacité des mesures adoptées pour y faire face. "Cette crise est avant toute une crise sanitaire qui a contraint les gouvernements à prendre des mesures sans précédent pour protéger la vie des personnes", a déclaré le Directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo. "La baisse inévitable du commerce et de la production aura des conséquences douloureuses pour les ménages et les entreprises, en plus des souffrances humaines causées par la maladie elle-même." FAITS SAILLANTS • Le commerce mondial des marchandises devrait afficher un recul de 13% à 32% en 2020 du fait de la pandémie de COVID-19. • Une reprise des échanges est attendue en 2021, mais elle dépendra de la durée de l'épidémie et de l'efficacité des mesures adoptées pour y faire face. • Presque toutes les régions enregistreront des baisses à deux chiffres du volume des échanges en 2020, les exportations les plus touchées étant celles de l'Amérique du Nord et de l'Asie. • Il est probable que le commerce chutera plus brutalement dans les secteurs ayant des chaînes de valeur complexes, notamment l'électronique et les produits automobiles. • Le commerce des services pourrait être le plus directement touché par la COVID-19 en raison des restrictions visant les transports et les voyages. • Le commerce des marchandises avait déjà ralenti de 0,1% en volume en 2019, plombé par les tensions commerciales et le ralentissement de la croissance économique. La valeur en dollars des exportations mondiales de marchandises en 2019 a diminué de 3%, tombant à 18 890 milliards d'USD. • La valeur des exportations de services commerciaux a progressé de 2% en 2019 pour atteindre 6 030 milliards d'USD. PRESS/855 - 2 - "L'objectif immédiat est de maîtriser la pandémie et d'atténuer les dommages économiques causés aux individus, aux entreprises et aux pays. Mais les responsables politiques doivent commencer à planifier l'après-pandémie." "Les chiffres sont mauvais, c'est indéniable. Mais une relance rapide et vigoureuse est possible. Les décisions prises aujourd'hui détermineront la forme de la reprise et les perspectives de croissance mondiale. Nous devons poser les fondements d'une reprise forte, soutenue et socialement inclusive. Le commerce sera un ingrédient important en la matière, associé aux politiques budgétaires et monétaires. Pour stimuler les investissements renouvelés dont nous aurons besoin, il sera essentiel de maintenir l'ouverture et la prévisibilité des marchés, ainsi que de favoriser un environnement économique plus généralement favorable. Et si les pays travaillent la main dans la main, nous aurons une croissance beaucoup plus rapide que si chacun agit seul." Graphique 1 − Volume du commerce mondial des marchandises, 2000-2022 Indice, 2015 = 100 Source: Secrétariat de l'OMC. Plombé par les tensions commerciales et le ralentissement de la croissance économique, le commerce faiblissait déjà en 2019 avant que le virus ne commence à sévir. Cette année-là, le commerce mondial des marchandises a enregistré un léger recul de -0,1% en volume, après avoir progressé de 2,9% l'année précédente. Dans le même temps, la valeur en dollars des exportations mondiales de marchandises a baissé de 3%, à 18 890 milliards d'USD. Le commerce mondial des services commerciaux, en revanche, a progressé en 2019, avec une hausse de 2% des exportations en dollars, à 6 030 milliards d'USD. Le rythme d'expansion a été plus faible qu'en 2018, année durant laquelle le commerce des services avait augmenté de 9%. Des détails sur l'évolution du commerce des marchandises et des services commerciaux sont donnés dans les tableaux 1 à 4 de l'appendice et peuvent être téléchargés sur le portail de données de l'OMC à l'adresse data.wto.org. 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Commerce des marchandises Scénario optimiste Scénario pessimiste Tendance 1990-2008 Tendance 2011-2018 PRESS/855 - 3 - Perspectives du commerce en 2020 et 2021 Le choc économique provoqué par la pandémie de COVID-19 appelle inévitablement des comparaisons avec la crise financière mondiale de 2008-2009. Ces deux crises sont similaires à certains égards, mais très différentes à d'autres. Comme en 2008-2009, les gouvernements sont intervenus avec des politiques monétaires et budgétaires pour faire face au ralentissement et offrir aux entreprises et aux ménages un soutien temporaire en matière de revenu. Mais, en raison des restrictions touchant les déplacements et de la distanciation sociale imposées pour ralentir la propagation de la maladie, l'offre de main-d'œuvre, les transports et les voyages sont aujourd'hui directement touchés d'une manière différente de ce qui était le cas lors de la crise financière. Des secteurs entiers des économies nationales ont été fermés, comme l'hôtellerie, la restauration, le commerce de détail non essentiel, le tourisme et une part importante de l'activité manufacturière. Dans ces circonstances, les prévisions nécessitent de solides hypothèses quant à la progression de la maladie et une confiance plus grande dans les données estimatives que dans les données communiquées. Les résultats commerciaux à venir tels qu'ils sont résumés dans le tableau 1 sont donc plus faciles à appréhender sous la forme de deux scénarios distincts1: 1) un scénario relativement optimiste, avec un net recul du commerce suivi par une reprise à partir de la seconde moitié de 2020, et 2) un scénario plus pessimiste avec une baisse initiale plus forte et une reprise plus prolongée et incomplète. Il faut voir là des explorations de différentes trajectoires possibles pour la crise plutôt que des prévisions spécifiques concernant l'évolution à venir. Il se peut très bien que les résultats réels se situent en dehors de cette fourchette, que ce soit au-dessus ou en dessous. Dans le scénario optimiste, la reprise sera suffisamment forte pour permettre au commerce de se rapprocher de la tendance antérieure à la pandémie, représentée par la ligne pointillée jaune sur le graphique 1, tandis que le scénario pessimiste n'envisage qu'une reprise partielle. Étant donné le niveau des incertitudes, il faut souligner que la trajectoire initiale ne détermine pas nécessairement la reprise qui suivra. On peut voir par exemple une baisse brutale des volumes d'échanges en 2020 dans le scénario pessimiste, mais une relance tout aussi spectaculaire qui se traduirait par des échanges beaucoup plus proches de ce que prévoit le scénario optimiste d'ici à 2021 ou 2022. Après la crise financière de 2008-2009, le commerce n'est jamais revenu à la tendance précédente, représentée par la ligne pointillée grise sur le même graphique. La probabilité d'une reprise forte est plus grande si les entreprises et les consommateurs considèrent la pandémie comme un choc temporaire et ponctuel. Dans ce cas, les dépenses de biens d'équipement et de biens de consommation durables pourraient retrouver des niveaux proches de ceux d'avant la crise lorsque celle-ci s'apaiserait. Par contre, si l'épidémie se prolonge et/ou si l'incertitude récurrente se généralise, les ménages et les entreprises pourraient faire preuve de prudence dans leurs dépenses. Dans les deux scénarios, toutes les régions subiront une baisse à deux chiffres des exportations et des importations en 2020, sauf les "autres régions" (qui comprennent l'Afrique, le Moyen-Orient et la Communauté d'États indépendants (CEI), y compris les États associés et les anciens États membres. La baisse relativement faible estimée pour ces dernières tient au fait que les pays qui en font partie dépendent beaucoup des exportations de produits énergétiques, dont la demande est relativement indépendante des fluctuations de prix. Si la pandémie est maîtrisée et si le commerce 1 La manière dont ces scénarios ont été établis fait l'objet d'une note d'information postée sur le site Web de l'OMC, qui peut être téléchargée ici. PRESS/855 - 4 - se remet en route (tableau 1), la plupart uploads/Finance/ communique-de-presse-forte-chute-attendue-du-commerce-avec-une-economie-mondiale-bouleversee-par-la-pandemie-de-covid-19.pdf
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- Publié le Fev 03, 2022
- Catégorie Business / Finance
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