XIII. STEWART C. MYERS – L’INTERACTION ENTRE DÉCISIONS D’INVESTISSEMENT ET DE F
XIII. STEWART C. MYERS – L’INTERACTION ENTRE DÉCISIONS D’INVESTISSEMENT ET DE FINANCEMENT Edith Ginglinger in Michel Albouy et al., Les Grands Auteurs en Finance EMS Editions | « Grands auteurs » 2017 | pages 372 à 399 ISBN 9782376870456 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/les-grands-auteurs-en-finance---page-372.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour EMS Editions. © EMS Editions. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. 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Myers L’interaction entre décisions d’investissement et de financement Édith Ginglinger Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions 374 LES GRANDS AUTEURS EN FINANCE - 2e ÉDITION Notice biographique Stewart Myers est né le 1er août 1940. Il a soutenu sa thèse en 1966 à l’Université de Stanford. Dans un article de synthèse sur ses travaux (Myers, 2015), il raconte que, s’ennuyant durant ses cours de finance dans le MBA de Stanford, et se dispensant de les suivre, il avait été convoqué par son professeur, Alex Robichek. Lui ayant avoué son ennui, Robichek lui a donné à lire des articles de recherche, dont ceux de Modigliani et Miller, et c’est ainsi que, diplômé du MBA, il a commencé une thèse en 1964 tout en étant assistant de recherche de Robichek. Cette collaboration a donné jour à un ouvrage Optimal Financing Decisions en 1965 et à trois articles publiés en 1966, l’année de soutenance de sa thèse, dont deux dans le Journal of Finance, sur l’évaluation des investissements, de la firme et la structure financière optimale. Dès 1966, il a rejoint le MIT (Sloan School of Management). À cette époque, la Sloan School of Management était une start-up, avec très peu de professeurs. À la suite d’un rapport de la Fondation Ford, recommandant de faire évoluer l’enseignement de la gestion en l’appuyant sur la recherche, William Pounds, qui en était le doyen, prit le parti de recruter un groupe de jeunes chercheurs prometteurs en finance : Fischer Black, Robert Merton, Myron Scholes et Stewart Myers. Cette décision, controversée à l’époque, a révolutionné la vision et la compréhension du monde de la finance. Myers est resté au MIT, où, en janvier 2017, il est professeur émérite, après une carrière d’une exceptionnelle longévité de cinquante ans. Il a été président de l’American Finance Association en 1983, et a obtenu en 2016 le prix d’excellence en finance de cette association, en reconnaissance de l’extraordinaire impact de ses contributions. Il est l’auteur d’une soixantaine d’articles académiques, publiés pour la plupart dans des revues phares de finance. Il est le coauteur d’un manuel de finance d’entreprise univer- sellement reconnu et réédité à de multiples reprises : Brealey et Myers, Principles of Corporate Finance, publié pour la première fois en 1981 ; la 12e édition est parue en 2016 (Brealey, Myers et Allen). Ce manuel a changé la manière d’enseigner la finance et a accompagné des générations d’étudiants. Myers est associé de longue date de Brattle Group, une entreprise de consultants dans les domaines de la finance d’entreprise, ce qui lui a permis d’avoir également une bonne connaissance du terrain. Stewart Myers est un auteur qui a marqué le champ de la finance par l’importance de ses contributions et par la longévité de sa carrière acadé- mique. Ses contributions sont tout à la fois théoriques, empiriques et pédagogiques. Ses travaux les plus importants et les plus cités s’intéressent à la structure financière des entreprises. Myers est l’un des auteurs ayant le plus contribué à la compréhension de la théorie de la structure financière, et plus généralement de la théorie du financement des entreprises. Le choix d’une structure financière est l’une des questions fondamentales de la finance d’entreprise, et également l’une des plus complexes, touchant tout à la fois au coût du capital et à la valeur de la firme. En effet, si une combinaison optimale dettes/capitaux propres permet de minimiser le Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions Stewart C. Myers 375 coût du capital, elle conduit à la maximisation de la valeur de la firme, toutes choses égales par ailleurs. Dans un contexte de marchés parfaits et en l’absence d’impôts, Modigliani et Miller1 ont montré en 1958 que la valeur de la firme ne dépendait pas de la structure financière adoptée, dans la mesure où les investisseurs ont la possibilité de s’endetter à titre personnel dans les mêmes conditions que les entreprises, et où cette dette personnelle est un parfait substitut à la dette de l’entreprise. Dans ce cas, le fait qu’une entre- prise s’endette ne crée pas de valeur pour l’investisseur. Dès lors, toutefois, que l’hypothèse de marchés parfaits n’est plus res- pectée, la valeur de la firme et ses choix d’investissement cessent d’être indépendants du choix d’une structure financière. La prise en compte de l’impôt sur les bénéfices, par exemple, engendre une économie d’impôt liée à l’endettement : les entreprises ont alors intérêt à s’endetter le plus possible. Au-delà de cet aspect fiscal, les théories de l’agence et du signal ont permis de faire progresser la compréhension du financement des entreprises en prenant en compte les frictions constatées dans la mise en œuvre des décisions financières. Deux théories majeures, toutes deux initiées par Myers, s’affrontent aujourd’hui dans l’explication du choix d’une structure financière par les firmes : la théorie du compromis2 et la théorie du financement hiérar- chique3. Dans son article de 1977, Myers pose la première pierre de la théorie du compromis : pour des entreprises de croissance, le sous-inves- tissement lié aux conflits entre les actionnaires-dirigeants et les créanciers contrebalance, à partir d’un certain niveau d’endettement, les économies d’impôts engendrées par la dette. Quelques années plus tard, dans l’article publié avec Majluf en 1984, il fonde la théorie du financement hiérar- chique : les firmes préfèrent le financement interne, puis la dette et n’émettent des actions qu’en dernier recours. Dans ces deux articles majeurs, Myers considère l’interaction entre la décision de financement et la décision d’investissement, et met en évidence un comportement de sous-investissement résultant des décisions de financement. Les deux articles sont caractérisés par la simplicité des modèles proposés, qui ont permis au plus grand nombre de se les approprier, et de les développer. Ils figurent parmi les plus cités de la littérature financière : en janvier 2017, Google Scholar rapporte 12 899 citations pour l’article de 1977, et 18 167 citations pour l’article de 1984. Ces deux théories ont donné lieu 1. Voir l’article sur Miller dans cet ouvrage. 2. Les articles anglo-saxons l’évoquent sous les termes de static trade-off theory. 3. Traduction des termes de pecking order theory, utilisés par Myers. Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Tlemcen - - 193.194.76.5 - 22/04/2020 21:19 - © EMS Editions 376 LES GRANDS AUTEURS EN FINANCE - 2e ÉDITION à des tests empiriques en grand nombre, afin de les départager, sans que les conclusions en soient définitives à ce jour. Plus récemment, Myers a élargi sa réflexion sur le financement des entreprises à l’environnement financier et à la gouvernance des firmes : niveau de développement des marchés de capitaux, financement privé, importance du capital humain. Si le financement des entreprises est le sujet principal des travaux de Myers, celui-ci a procédé à des incursions dans d’autres champs de la finance d’entreprise, tels que le choix d’investissement, la politique de dividendes ou le crédit-bail. Myers a également proposé des travaux notables sur l’utilisation de la finance pour réguler les entreprises de ser- vice public (électricité, gaz, chemins de fer), les compagnies d’assurance ou les banques (voir, par exemple, Myers, 1972, Myers et Cohn, 1987, Hausman et Myers, 2002 et Erel et al., 2015). uploads/Finance/ 6-extraits-fiches-de-lecture.pdf
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Licence et utilisation
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- Publié le Oct 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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