- 71 - oute apparition est une démarche de Dieu, un appel adressé à son peuple.
- 71 - oute apparition est une démarche de Dieu, un appel adressé à son peuple. L’exode est le premier acte du pèlerin : il faut partir, il faut quitter le pays de son péché et prendre la route de Dieu. Lorsque la Vierge Marie, par la voix de Bernadette, nous crie trois fois « Pénitence, pénitence, pénitence », elle répète l’appel de Dieu transmis par les prophètes et par son Fils; « Quittez vos chemins d’iniquités et tournez-vous vers Moi ... si vous ne faites pénitence, vous périrez tous ». Nous partons donc vers la Terre Promise, vers l’amitié divine. « Seigneur, faites que je marche », ce n’est pas seulement la prière des malades et paralysés, c’est celle de tout chrétien en marche vers la Maison du Père. La Foi inspire la prière incessante du pèlerin, et le poussera au confessionnal et à la Table Sainte. L La a s so oc ci ié ét té é à à l l’ ’é ép po oq qu ue e d de e S Sa ai in nt te e B Be er rn na ad de et tt te e En ce début du Second Empire, la libre-pensée et le matérialisme connaissent une importante floraison. Le scepticisme est de bon aloi, le rationalisme déborde même sur la bourgeoisie catholique. Il est élégant de douter, de repenser les problèmes et de tout remettre en question. Les sectaires pullulent dans leur science fausse et vague. Certes, il y a l’impératrice, le parti catholique, les ultras-montains; mais il y a surtout la vague de libéralisme qui déferle sur la France et l’Europe, le socialisme qui fait son chemin dans les masses. Quant à l’empereur, il est un prince de hasard, un socialiste de pensée qui cherche à concilier la dictature et la démocratie et qui met toutes ses complaisances dans le libre-penseur Victor Duruy. Cette atmosphère réagit-elle sur la tranquille ville de Lourdes? Lourdes possède, certes un lieu de réunion où viennent parler ensemble les fonctionnaires, les représentants des classes libérales et les rentiers, et où on discute fort. Mais, d’une manière générale, on n’est pas anticlérical dans cette petite ville. Le peuple y prie, les pauvres élèvent leurs enfants dans la foi et l’honnêteté, la classe bourgeoise reste bien pensante, cordiale avec son curé et assiste à la messe le dimanche. Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette T Association Notre Dame de Chrétienté - 72 - B Bi io og gr ra ap ph hi ie e d de e S Sa ai in nt te e B Be er rn na ad de et tt te e Bernadette est l’aînée de 9 enfants du ménage Soubirous, qui, de modeste, s’achemina à la pauvreté, le père de meunier devenant tâcheron, ne trouvant pas toujours de l’embauche. La mère loue ses bras pour des ménages et des lessives ; on a souvent faim dans le réduit de trois mètres sur quatre dénommé le cachot où vit la famille de notre future voyante de 14 ans. Par surcroît de misère, Bernadette était faible de santé, tourmentée par l’asthme. Pourquoi lui a-t-on donné le titre de « bergère » ? C’est qu’elle le fut, en effet, chez sa nourrice, une paysanne de Bartrès, village voisin, qui la garda quelques années chez elle. Ainsi, formée à l’école de la pauvreté, elle le fut aussi à celle de la solitude et du silence des coteaux déserts d’où elle surveillait ses brebis. Elle récitera des Ave, la seule prière qu’elle connaisse, avec le Notre Père, le je crois en Dieu et le Gloire au Père. Elle ne sait pas même son catéchisme et n’a pas fait sa première communion. L’instituteur de Bartrès et sa nourrice essaient de lui enseigner le catéchisme, mais il était bien difficile de lui faire retenir la lettre du livre. Pour son admission à la première communion, comme le futur curé d’Ars pour la prêtrise, on la trouva si peu savante qu’on hésita à la recevoir, mais si pieuse que cette seule considération l’emporta sur les autres. Telle est l’enfant sur qui vont s’étendre les grâces exceptionnelles que chacun connaît. Après les apparitions, Bernadette entra comme pensionnaire chez les sœurs de l’hospice, elle continua de suivre la classe, s’appliquant énormément. Plusieurs fois, on essaya, par une cure à Cauterets ou en d’autres stations, de réduire son asthme, mais ce fut vain. Depuis longtemps, elle désirait être religieuse dans cette congrégation des Sœurs de la charité et de l’instruction chrétienne de Nevers, qui tiennent à Lourdes l’école et l’hospice. Mais, pauvre, ignorante et malade, elle n’osa guère espérer. Elle dut attendre encore pendant deux ans, et, à vingt- trois ans, elle quitta Lourdes pour entrer au noviciat de Nevers. Elle y pris l’Habit et on lui donna te nom de Sœur Marie Bernard. Mais, bientôt, la voilà malade à l’infirmerie, en proie à de terribles crises d’asthme. Son état s’aggravant, on lui donna les derniers sacrements et elle fut autorisée à faire, avant le délai habituel, sa profession religieuse. Mais sa santé se remit de manière inattendue, et un an plus tard, elle renouvela officiellement sa profession et reçut l’emploi d’aide à l’infirmerie. Toutefois, la tuberculose gagnait du terrain dans ce pauvre petit corps épuisé, une tumeur se déclara au genou qui lui fit perdre l’usage de ses jambes. Elle fut admise à prononcer ses vœux perpétuels. La vie diminuait progressivement tandis que ses douleurs augmentaient; il lui fallait rester assise dans un fauteuil, car elle ne pouvait plus respirer. Elle reçut l’extrême-onction, et, peu après, elle murmura une dernière fois: « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse... pauvre pécheresse. .. ». C’est dans cette invocation qu’elle mourut, laissant le double témoignage de son humilité absolue et de la confiance qu’elle avait en Marie Immaculée. L Le e c ca ar ra ac ct tè èr re e d de e B Be er rn na ad de et tt te e Bernadette était bonne et charitable. Ainsi, quand on arrivait à lui procurer un peu de pain blanc (le pain de maïs lui faisait mal ), ou quelque nourriture plus fine, ses frères et sœurs en réclamaient, et, sans se plaindre, elle partageait ce qui aurait pu la soulager. Très droite, elle ignorait le mensonge. Association Notre Dame de Chrétienté - 73 - Pleine de bon sens et ferme, ce qu’elle avait dit, elle l’avait dit et répondait avec finesse (Cf Sainte Jeanne d’Arc). Elle répétait les détails des apparitions, sans changer un seul mot, faisant remarquer à l’occasion qu’elle n’avait pas dit ce qu’on voulait lui faire dire. Elle était vive, mais elle apprit par la suite à se dominer; elle était têtue aussi, elle en convint un jour à Nevers : « j’ai été entêtée toute ma vie ». Plus tard, lorsqu’elle fut religieuse, bien qu’elle se fût fortement corrigée, la Mère Henri Fabre remarqua : « en y regardant de très près, on pouvait remarquer chez Sœur Marie Bernard, novice, un peu de vivacité, des réparties trop promptes, sans pourtant être jamais blessantes, quelques accès de mauvaise humeur ou d’impatience ». Tout cela s’alliait à un fond de caractère espiègle. L Le es s s so ou uf ff fr ra an nc ce es s d de e B Be er rn na ad de et tt te e Toute sa vie, elle souffrit de sa mauvaise santé : rhumes à répétition, bronchite, toux, asthme qui lui donnait de violentes crises d’étouffement, et pour terminer une tuberculose qui fut source de souffrances terribles. La situation de sa famille de modeste devint miséreuse, avec la honte que cela entraînait vis à vis de l’entourage; et puis, on ne mangeait pas toujours à sa faim au foyer familial... Il fallait aussi garder les plus jeunes quand les parents travaillaient, d’où l’impossibilité d’aller à l’école. Quand elle y allait, on ne savait pas trop où la mettre, tant elle était en retard. Elle avait la tête dure, ses compagnes le lui faisaient remarquer et préféraient aller jouer avec les autres. Elle pleurait souvent, désolée de donner tant de peine, surtout avec sa nourrice, à Bartrès, qui s’impatientait parce que cette enfant ne retenait rien, Il lui arrivait aussi de pleurer ses absences au catéchisme. Elle eut à souffrir aussi des moqueries, pendant et après les apparitions. Les Sœurs de l’Hospice, elles-mêmes, restèrent un certain temps incrédules. L’incrédulité ou le doute du clergé lui furent une épreuve très sensible. Il lui fallut souffrir de la part de beaucoup, des incompréhensions, des quolibets, des injures, des réflexions désobligeantes. Les louanges excessives de certains ne lui étaient pas moins pénibles. A Nevers, les humiliations ne manquaient pas; qu’il suffise de noter la réflexion d’une de ses compagnes de St Gildard: « Quelle chance de n’être pas Bernadette! » Lors des obédiences, sa supérieure générale la présente à l’évêque comme « bonne à rien ». Son caractère vif lui fut aussi un sujet de combat. L Le es s a ap uploads/Finance/ 2008-sainte-bernadette-et-lourdes-religieuses-victimes-du-sacre-coeur.pdf
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- Publié le Jan 20, 2021
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