tirage expérimental Décembre1997 Jean-Claude Bouvier Alain Barthélemy-Vigouroux

tirage expérimental Décembre1997 Jean-Claude Bouvier Alain Barthélemy-Vigouroux C.I.E.L. d'Oc Centre International de l'Écrit en Langue d'Oc 3 Place Joffre, 13130 Berre L'Étang http://www.lpl.univ-aix.fr/guests/ciel/ Ce vocabulaire est composé à partir des notions dégagées par les enquêtes sur le français fondamental menées par Georges Gougenheim, allégées de quelques éléments qui semblent moins usités de nos jours, et complétées des mots d’origine occitane les plus fréquemment observés dans le français familier de Basse-Provence, ainsi que de quelques notions qui apparaissent culturellement liées à l’environnement provençal. L’ensemble des mots sont cités dans les deux orthographes les plus usitées dans la Provence moderne, la graphie classique ou occitane et la graphie mistralienne. L’ordre alphabétique est établi selon la graphie classique. Cette graphie est présente ici sous sa forme de base, qui admet quelques simplifications au regard des propositions d’Alibert et de Robert Lafont. La graphie classique est notée en caractères droits, la graphie mistralienne en caractères italiques. La forme de graphie mistralienne n’est citée que si elle diffère de la forme en graphie classique. Chaque fois qu’un mot présente plusieurs variantes selon les parlers, nous nous sommes efforcés d’en citer au moins les plus courantes. La forme dialectale de base, c’est à dire celle à laquelle on renvoie les autres formes quand elles sont différentes, est le parler central tel qu’il est usité dans la zone luberonnaise et la moyenne Durance. Ce choix est évidemment arbitraire, puisque, linguistiquement, tous les parlers se valent ; pédagogiquement, il a l’avantage de privilégier un parler qui se situe au coeur de la Basse-Provence, et où s’équilibrent quelque peu les diverses caractéristiques dialectales, c’est à dire rhodaniennes, méditerranéennes et alpines, même s’il demeure clairement rattaché au centro-méditerranéen. C’est aussi une région de moindre urbanisation où le milieu rural a mieux conservé qu’ailleurs un usage vivant de la langue. Les mots correspondant à ce parler sont rassemblés dans la liste principale. Les termes qui sont utilisés dans d’autres usages du central et du rhodanien sont réunis dans la liste des variantes. Ces variantes peuvent résulter d’une évolution phonétique différente de mots d’étymologie identique, ou représenter des synonymes, complets ou partiels, de mots de la liste principale. On notera que les variantes les plus régulières (comme celles qui concernent le suffixe ien-ion/ioun, par exemple) n’ont pas donné lieu à la consignation de deux formes différentes (voir le chapitre suivant). Une liste d’une vingtaine de mots (appendice 1) présente les notions du français fondamental qui ne trouvent pas de traduction acceptable en des termes reconnus comme appartenant à l’usage courant non-littéraire. On a rangé dans un second appendice, pour ne pas choquer des lecteurs soucieux de décence verbale, les termes triviaux, grossiers ou scatologiques de l’usage courant. Les termes simplement libres qui ne sont pas absolument exclus d’une conversation familière, mais respectant certains interdits, sont classés dans la liste principale. Enfin, la liste des formes de la graphie classique centralisée présente les termes de la liste principale dont l’orthographe diffère de la graphie classique de base qui a été choisie pour le présent livret, et qui ne figurent pas, sous cette forme graphique, dans la liste des variantes. Ce vocabulaire fondamental est un outil pour les élèves, étudiants et enseignants concernés par un apprentissage d’initiation ou de premier renforcement du provençal de Basse-Provence (Var, Bouches du Rhône, Gard oriental, Drôme du sud, sud-ouest des Alpes de Haute-Provence, bordure ouest des Alpes Maritimes). Il vise l’acquisition rapide d’un niveau-seuil de communication courante dans la langue familière d’aujourd’hui. Il ne faut donc pas y rechercher les mots classiques ou littéraire étrangers à l’usage des communautés contemporaines de provençalophones qui possèdent encore la langue d’une manière vigoureuse,sans l’avoir étudiée d’une façon livresque : la connaissance de ces mots relève d’une seconde étape qui prend sa source dans la production littéraire. Quant aux néologismes, ils sont répertoriés sous la forme qui paraît la plus naturelle dans le milieu linguistique de référence. 1 On notera que tous les mots cités dans ce vocabulaire figurent dans le Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral, à l’exception de quelques termes désignant des réalités encore inconnues ou peu courantes dans la Provence de l’époque (bòcsa/bocso, bodista/boudisto, camping, emplegaire, tramway, tacsì/tacsi, radiò, televisien, facs, ordinator/ourdinatour, etc...) ; des mots “estaci/estàci, et cafornar/cafourna”, attestés seulement par la forme “encafourna” ; et d’une douzaine d’emprunts au français qui ont supplanté des mots sortis de l’usage vivant dans les diverses communautés que nous avons fréquentées. Ces mots sont les suivants : ardoasa/ardouaso, cadò, gatò, equipa/equipo, esplatacien, imperatriça/imperatriço, òtèl/otèl, tissar/tissa, tissagi/tissàgi (bien que “tisserand” et “tissut” soient cités par Mistral), toaleta/toualeto, trotoar/troutouar, voale/vouale. Tous les autres mots qui résultent d’emprunts au français plus ou moins occitanisés sont répertoriés dans le trésor du Félibrige, témoignant ainsi d’une intégration plus que séculaire dans notre langue. L’objectif d’utilisation qui répond à l’élaboration du présent vocabulaire est avant tout un objectif de contrôle des connaissances. Il fournit la liste des éléments lexicaux dont celui qui apprend la langue doit être capable de maîtriser le sens (s’il vise la compréhension) et l’usage (s’il vise l’expression) afin de parvenir à la compétence basique définie ci-dessus. Dans cette visée pratique, la présentation du vocabulaire dans la liste principale distingue deux cas : 1) Le mot est nettement différent dans sa forme du mot français correspondant, et il mérite donc un effort de mémorisation particulier. Ces mots sont signalés par des caractères gras. 2) Le mot est identique ou très proche du mot français de même sens ; il est écrit en caractères standard. La liste des variantes est établie en graphie classique. Chaque terme renvoie à un mot de la liste principale dont le sens est équivalent. Lorsque le mot de la liste des variantes comporte plusieurs sens différant du mot donné en équivalence, une traduction française entre parenthèses et entre guillemets indique dans quelle acception l’équivalence est possible. La présente tentative d’établir un vocabulaire fondamental pour l’usage parlé du provençal contemporain semble la première du genre. Les auteurs ont tenté de la mettre en oeuvre avec le plus de rigueur possible, sans se dissimuler qu’une certitude scientifique même relative est actuellement hors de notre portée en la matière. La base statistique qui donne sa force à l’enquête du français fondamental, à coup sûr encore largement valable à l’époque actuelle au prix d’une actualisation minime, serait extrêmement difficile à constituer pour la langue d’oc d’aujourd’hui. L’hypothèse que les notions dégagées à partir d’une pratique du français puisse servir à constituer un lexique fondamental d’une forme de la langue d’oc est certainement contestable, même si elle demeure apparemment la seule qui soit à notre portée pour appuyer un travail de ce genre, dont l’urgence ne saurait échapper à personne. Il nous a donc fallu nous résigner à une part de subjectivité et d’arbitraire. Cette incertitude empêche notamment de trancher entre un certain nombre de synonymes. De plus, l’histoire de la langue l’a souvent amenée à conserver l’usage parallèle de deux termes, l’un populaire, l’autre plus savant et soutenu par une analogie avec le français. Cette situation conduit à présenter ici un choix moins restreint que celui du français fondamental, la différence portant environ sur un millier de mots supplémentaires. On ne peut qu’appeler de ses voeux le développement d’une recherche sérieuse qui permette un jour de dépasser ce qui n’est avant tout qu’une proposition pratique douée d’une certaine vraisemblance. Nous saurons gré à tous nos lecteurs qui voudront bien nous signaler nos erreurs et nos omissions ; leurs remarques pertinentes amenderont les prochains tirages d’un document qui reste pour l’instant expérimental. Cet ouvrage n’aurait pu voir le jour sans le dévouement inlassable et la solide compétence de Roland Boyer, qui voudra bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude. Jean-Claude Bouvier Alain Barthélemy-Vigouroux 2 Présence ou omission de variantes Les variantes régulières n’ont pas donné lieu à la consignation de deux formes différentes. Ainsi, pour les mots terminés par le suffixe -ien, comme adoracien/adouracien, nacien, televisien (formes majoritaires en Basse-Provence), nous n’avons pas cité les formes rhodaniennes adoracion/adouracioun, nacion/nacioun, television/televisioun... qui doivent aller de soi. Les finales en -i de mots tels que coragi/couràgi, vilagi/vilàgi, chambri/chàmbri (cigale de mer, écrevisse) admettent des formes en -e (vilage, chambre) que nous n’avons pas signalées puisqu’elles se restituent de façon automatique. Lorsque le suffixe primitif -i hésite entre la forme classique -i, majoritaire en maritime, et le suffixe francisé en -a /o, comme dans les mots justici/ justici ou justiça/justiço, naissènçi/neissènci ou naissènça/neissènço, on a choisi le terme qui était reconnu comme le plus naturel dans le parler de référence. De même, on n’a pas maintenu les deux variantes -ia /-io et -ié (folia/foulio, folié/foulié), choisissant chaque fois la forme la plus courante dans la zone de référence. La forme en -ieu/-iéu du suffixe qui est majoritairement -ios/ious (curios/curious, curieu/curiéu) n’a pas été signalée : elle va de soi pour tous les mots présentant le suffixe en question. Dans la liste des formes de la graphie classique centralisée qui diffèrent de la graphie classique de base, nous n’avons pas indiqué les mots terminés par le suffixe -ié, uploads/s3/ vocabulaire-fondamental-du-provencal-de-basse-provence.pdf

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