FICHE - Arts plastiques Réf. 5AP68TEWB0122 CNED CRPE ARTS PLASTIQUES – Fiche Le

FICHE - Arts plastiques Réf. 5AP68TEWB0122 CNED CRPE ARTS PLASTIQUES – Fiche Les arts plastiques à l’école primaire 1 ARTS PLASTIQUES LES ARTS PLASTIQUES À L’ÉCOLE PRIMAIRE Actualisation : Anne Gavarret, docteure en Arts et Sciences de l’art 1.  Les enjeux de l’enseignement des arts plastiques à l’école primaire en France du cycle 1 au cycle 3 Les enjeux résumés ici s’éclaireront au fur et à mesure que vous prendrez connaissance de l’ensemble des ressources fournies. A. Spécificités de la discipline Les arts plastiques s’inscrivent dans un ensemble de disciplines artistiques (appelées domaines d’apprentissage en maternelle), et à ce titre partagent leurs apports, mais leur didactique est très spécifique, et se distingue de celle des autres arts. Si par exemple la danse (notamment les danses traditionnelles), ou la pratique chorale en éducation musicale font largement appel à l’exécution, à la répétition, ce type de proposition n’a pas sa place en arts plastiques. Le paradigme des arts plastiques, c’est la divergence. À partir d’une même situation ou incitation, chaque élève produira SA réponse, et non une réponse unique. La pratique plastique est « questionnante », elle est réfléchie. On parle moins de problème posé que de questions ou « questionnements ». Ces termes sont dans les programmes. S’il est possible de poser des problèmes en arts plastiques, ce ne sont pas des solutions, mais des réponses, toujours singulières, qui sont attendues. Les arts plastiques recouvrent des champs techniques très variés, que le programme rappelle dans une liste non exhaustive « dessin, peinture, collage, modelage, sculpture, assemblage, photographie, vidéo, création numérique… ». Chacun de ces champs peut se diversifier encore, par exemple le champ de la sculpture comprend les créations en volume qui peuvent être des installations, des créations sculptées, assemblées, en ronde-bosse ou en bas-relief… (voir la fiche « Les champs artistiques en arts plastiques »). Mais la technique, en arts plastiques, n’est pas une fin, c’est un moyen. Il n’est aucunement visé de maîtrise technique, qui supposerait un entraînement, ainsi qu’un résultat normé. Les arts plastiques sont aux antipodes de cela. 2 CNED CRPE ARTS PLASTIQUES – Fiche Les arts plastiques à l’école primaire Réf. 5AP68TEWB0122 Tout est signifiant en arts plastiques. Un trait tremblé, ou peu appuyé, par exemple, est aussi expressif qu’un trait affirmé et appuyé. Aucune injonction de geste n’est donc appropriée. Au contraire, l’exploration, l’expérimentation sont les moteurs de la pratique. Ces recherches s’accompagnent de verbalisations, pour en fixer la mémoire (par exemple, tel geste produit tel effet), mais aussi enrichir les facultés d’observation et la sensibilité. Faire, donc, puis regarder et dire, sont des temps incontournables en arts plastiques. Nous allons le voir, le programme vise le développement de compétences avant tout (en maternelle on parle uniquement des attendus de fin de cycle ; en élémentaire, quatre mêmes compétences du cycle 2 au cycle 4, déclinées de façon plus approfondies au cours des cycles). Celles-ci ne sont pas développées « en soi », elles le sont à partir de « questions » et « questionnements » fixés par le programme, trois pour chaque cycle en élémentaire. En maternelle, les chapitres du programme sont quatre entrées techniques. Ce faisant, les notions plastiques (neuf notions : forme, outil, geste/corps, matière, lumière, support, couleur, espace, temps) sont abordées, travaillées. Elles ne le sont pas « en soi » non plus, toujours à partir des questionnements, c’est-à-dire du sens. Cela n’exclut pas des temps de pure exploration des effets produits par un médium, sans autre intention, dans un premier temps, que d’en tester les possibilités (par exemple, l’aquarelle avec plus ou moins d’eau, en changeant de papier, de pinceau, etc.). En arts plastiques on apprend par la pratique. Même si la maîtrise technique n’est pas visée, elle s’affine néanmoins et l’élève prend plaisir à anticiper, élaborer, peaufiner ses créations. C’est toujours lui qui décide, réoriente, choisit, ajoute, enlève, en confrontant sans cesse le résultat qu’il voit se dérouler sous ses yeux avec l’intention qu’il en avait ou l’effet fortuit, mais heureux, que celui-ci produit. Ce ne sont pas seulement des savoir-faire que l’élève acquiert en pratiquant, mais également certaines connaissances (par exemple, en maternelle, on apprend que cyan et jaune primaire vont produire du vert en explorant des mélanges). Les arts plastiques font appel à la démarche de projet. Celle-ci est basée sur l’initiative de l’élève, seul ou en binôme ou groupe, pour en élaborer les étapes et en mener la réalisation. Le projet n’est pas celui de l’enseignant. Pour bien comprendre ce qu’est ou n’est pas la démarche de projet, je vous renvoie à la fiche « PEAC » qui l’explique. Enfin, cette discipline est celle qui fait exercer au mieux la créativité des élèves. Faisons un rapide point sur cette notion, pour bien la comprendre. Étendard des réformes dans les années 70, la créativité est redevenue très actuelle. Elle n’est pas réservée aux arts, et se retrouve dans les compétences que nombre d’entreprises recherchent dans les profils de recrutement. Joy Paul Guilford et Viktor Lowenfeld, deux psychologues et chercheurs américains, ont mis en évidence les « critères » auxquels répond une personne créative 1. Alors que leurs recherches respectives étaient l’une dans le monde artistique, l’autre dans l’univers des sciences, ils sont parvenus à la même conclusion. Voici les critères qu’ils isolent : • 1 - Sensibilité : capacité d’observation, attention aux détails, aux finesses. • 2 - Réceptivité : ouverture et fluidité de la pensée. • 3 - Mobilité : adaptation rapide à une situation nouvelle ou un changement de situation. • 4 -  Originalité : singularité, choix personnels non conventionnels. Propriété des plus importantes pour l’exercice de la pensée divergente. • 5 - Aptitude à transformer et à redéterminer. • 6 -  Analyse : capacité d’abstraction qui permet de passer d’une perception syncrétique du monde à ses détails. • 7 - Synthèse : organisation de plusieurs éléments disparates pour en faire un nouvel ensemble. • 8 - Organisation cohérente. Les sciences et les arts utilisent cette faculté qui permet la recherche fructueuse : on ne trouve rien si l’on n’entre pas dans une démarche ouverte, errante, qui ne sait pas exactement à quoi elle va aboutir, qui essaye tous les possibles ; bref, la pensée divergente, à faire exercer aux élèves autant que celle, convergente, 1 R. Gloton et C. Cléro, L ’activité créatrice chez l’enfant, Paris, Casterman, 1971. Réf. 5AP68TEWB0122 CNED CRPE ARTS PLASTIQUES – Fiche Les arts plastiques à l’école primaire 3 qui s’attache à maîtriser une norme partagée par tous. Pour éclairer cette opposition complémentaire dans la formation de l’élève, prenons l’exemple de l’écriture qui va imposer un geste normé et contraint, convergent, pour viser la lisibilité. À l’inverse, le geste, en arts plastiques, va explorer de façon divergente toutes les traces possibles laissées par tel outil, avec telle pression, tel type de geste, sur tel support, etc. B. Réception et production en interaction Les arts plastiques articulent systématiquement deux aspects : la réception et la production. Par réception on entend regarder et analyser des œuvres d’art, mais aussi les productions de la classe (les siennes et celles de ses pairs). Par production on entend la pratique plastique, en deux ou trois dimensions, quelle que soit la technique utilisée. Mais cette articulation entre réception et production n’est pas basée sur une démarche servile où l’œuvre d’art ferait modèle. Il faut distinguer trois formes de relations de la pratique aux œuvres de référence, dont seule l’une d’elles est compatible avec les programmes actuels : la copie, qui est exclue des textes officiels depuis 1909 (voir plus loin) ; le travail « à la manière de… », qui a fait florès dans les années 80, mais qui est devenu inadapté à développer les compétences visées ; enfin, ce que l’on pourrait nommer « à partir de… », où les références artistiques proposées posent ou traitent d’une question, soumise également aux élèves, sans que le résultat ne soit attendu dans ses aspects formels. La démarche de l’artiste peut être analysée (prenons l’exemple de l’œuvre de Picasso, Tête de taureau, 1942), puis la démarche est proposée aux élèves (par exemple ici, utiliser un objet du quotidien ou de rebut pour le transformer. À lui de se laisser porter par la forme ou la couleur, ou encore les matériaux, etc.). Les activités de réception passent nécessairement par une verbalisation des productions et/ou une analyse des œuvres d’art. Le lien avec le français est intrinsèque (vocabulaire, lexique spécifique et syntaxe). C. Apports des arts plastiques au développement général de l’enfant Comme l’ensemble des activités artistiques, les arts plastiques participent au développement général de l’enfant, de l’élève, par celui de son imagination, ses connaissances, ses capacités d’expression, ses aptitudes à l’observation, son autonomie, son épanouissement personnel, sa faculté de jugement. L ’ apport des arts plastiques est développé plus bas dans les liens avec le socle commun. 2. L’évolution de la discipline Pour bien comprendre les enjeux de l’enseignement des arts plastiques, nous évoquons ici les grandes lignes de son évolution, ses étapes décisives. Celles-ci vous uploads/s3/ les-arts-plastiques-au-primaire.pdf

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