I. Début du XVIIIème siècle : la fin de l’Ancien Régime Au XVIIIème, la mode à

I. Début du XVIIIème siècle : la fin de l’Ancien Régime Au XVIIIème, la mode à une forte influence sur les français faisant même dire à Colbert que « La Mode est à la France ce que les mines d’or du Pérou sont à l’Espagne ». La mode en France est l’expression du nouveau souffle, du nouvel espoir qui règne sur le pays. Un espoir incarné par Louis XV : avec l’avènement du nouveau roi, une période de gaieté succède à la fin solennelle et rigide du règne du Roi Soleil. Cette gaieté retrouvée s’exprime notamment à travers les couleurs, la lourdeur, le noir et les couleurs solennelles de la période précédente laisse place à la lumière, aux pastels symboles de gaieté et d’une nouvelle liberté d’esprit. La vie de cour est faite d’amour, de libertinage et de fêtes, une nouvelle liberté qui trouve son expression dans le style rococo. Le rococo se traduit par une profusion de couleurs et d’ornements. Le rococo se veut l’antithèse de la sobriété et de la modestie. La lourdeur du style baroque laisse place à plus de légèreté, de frivolité au travers de tissus doux, de soieries et de motifs à fleurs conjugués aux couleurs pastel. La transition du Baroque au Rococo amène ainsi plus de féminité et de douceur dans la mode. Etude des couleurs du premier tableau (tableau que l’on présente à l’oral) : Le Rose : Le rose est la couleur qui symbolise la candeur. Or le début du règne de Louis XV est une sorte de règne de la candeur, candeur d’un jeune dauphin devenu roi à 5 ans puis d’un roi « Bien-aimé » multipliant les maitresses et se désintéressant de la vie politique. Le rose, couleur de la féminité mais surtout couleur de la chair, de la sensualité, de l’érotisme et du sexe rappelle également cette liberté des mœurs qui règne à l’époque où la cour se complaît en libertinage. Le Jaune :: Couleur de la richesse, il est ici le témoin de la condition sociale élevée de la jeune femme. Couleur de l’or et du soleil le jaune est associé à la joie, à la bonne humeur comme un reflet de la gaieté retrouvée de la noblesse après la fin pesante du règne de Louis XIV. Le jaune est également la couleur de l’idéalisme or le XVIIIème siècle, siècle des Lumières, est précisément le siècle du renouvellement intellectuel, culturel et scientifique. Le jaune c’est aussi la couleur de la flamme, la couleur du soleil donc la couleur de la lumière comme pour rappeler la nouvelle clairvoyance, le nouveau regard sur le monde qui prévaut à l’époque. Le bleu ciel : Le bleu couleur du ciel invite au rêve à l’évasion. Il est ici le reflet du désir de la cour d’abandonner les affaires politiques pour s’évader dans a fête et le divertissement. Il est aussi la couleur de la volupté, une évocation du plaisir des sens, de la pleine satisfaction et peut apparaître ici comme une invitation amoureux au libertinage entre la jeune fille en rose et le jeune homme en bleu. Les couleurs pastel sont un symbole de la grâce des gens de cour de l’Ancien Régime et elles sont autant recherchées dans l’habillement que dans l’art puisque le XVIIIème siècle marque l’apothéose de l’utilisation par les artistes des bâtonnets de pastel. Au-delà de la profusion du style rococo, le XVIIIème est aussi le siècle de la recherche de la simplicité. Les dames de cour portent dans l’intimité des tenues champêtres librement inspirées des femmes du peuple. Marie-Antoinette met à la mode les tendances venues d’Angleterre, et l’Angleterre a une telle influence sur le mode de vie et la mode de l’époque qu’on parle d’anglomanie. Cette volonté de simplicité se traduit tant dans la coupe du costume que dans le choix des tissus et des couleurs. Les satins et les dentelles sont fréquemment utilisés. Les motifs floraux sont très appréciés comme un rappel de la mode pour les jardins à l’anglaise et du goût de la reine pour le champêtre (cf. : le petit Trianon). Les couleurs se veulent naturelles, comme sorties d’un jardin en fleurs. La couleur du vêtement doit permettre de prolonger cet état d’esprit champêtre, ce besoin de s’évader de la lourdeur de la vie politique et de la solennité de la vie de cour. Tableau n°2 : Promenade à la campagne, témoin de cette mode du « champêtre » qui prévaut au XVIIIème siècle sous le règne de Louis XVI. Le blanc : Couleur de la simplicité, témoin de l’envie de revenir à une vie plus simple, moins codifiée (moins soumise à l’étiquette) et plus « proche de la nature ». Le champêtre, la nature est comme un échappatoire à la vie politique et à ses intrigues, le blanc symbole de l’innocence marque la volonté d’une vie débarrassée de contraintes, une vie plus libre presque un retour à l’enfance. II. La seconde partie du XVIIIème La Révolution française qui abolit l’Ancien Régime et consacre la République marque un tournant majeur dans l’histoire française tant au niveau historique qu’au niveau intellectuel, culturel ou artistique. Avec l’avènement de la République puis de l’Empire on assiste à une volonté de rompre avec les codes de l’Ancien Régime, volonté qui se traduit jusque dans la mode. Ainsi, les excès de frivolité du rococo laissent place au néoclassicisme, la nouveauté constante, l’expression des idées et des sentiments par le biais des couleurs ne sont plus de mise. L’idée n’est plus de faire constamment du neuf mais de tendre vers un idéal inspiré de l’époque antique. Ainsi, on vit à la mode de Pompéi ou de Rome. Alors que la mode du début du siècle se veut l’expression d’une recherche de la simplicité et du plaisir en rupture avec la rigueur et la solennité, au contraire, la mode de la fin du siècle se veut un retour à cette solennité, la politique redevient un sujet de premier plan. Retour qui s’exprime notamment par les couleurs du costume. Les pastel, trop frivoles, sont mis de côté et laissent place à des couleurs plus solennelles, plus tranchés : noir, rouge, or… Le rouge : Cette couleur est utilisée dans les tenues de nombreuses fonctions politiques (cf. : Portrait de Charles-Peul-Jean-Baptiste de Bourgevin de Vialart de Saint-Morys, conseiller à la Grand-Chambre du Parlement de Paris), il symbolise notamment la force, la puissance. Pour rappeler tout d’abord la force politique de la nation qui a réussi à choisir son destin, à renverser l’Ancien Régime puis pour symboliser la force, le pouvoir de la nation qui par le biais des guerres napoléoniennes assied son rôle de puissance. Le rouge devient alors en quelque sorte l’expression d’une certaine fierté nationale, la fierté d’appartenir à une nation puissante et maitresse de son destin. Le rouge est aussi un rappel de la toge pourpre des grands hommes de la Rome antique et s’inscrit en cela parfaitement dans la lignée du néoclassicisme. Le rouge est en quelque sorte le reflet de la grandeur des hommes politiques français, comme une comparaison avec la puissance politique dans l’Antiquité, de Rome. Le noir : Le noir couleur de l’austérité semble venir s’opposer aux fastes, à la frivolité de l’époque précédente. Comme une façon de rappeler la volonté de rompre avec les excès de frivolité de l’Ancien Régime, une envie de montrer un retour à la solennité, aux sérieux. Mais le noir c’est aussi la couleur de la révolte, de la lutte contre un pouvoir établit (cf. : le drapeau noir des pirates) et l’adoption en mode de la couleur noir résonne donc comme un pied de nez à l’ancienne noblesse et à la royauté, une façon de montrer qu’on ne la craint plus et qu’on ose s’opposer directement à elle. Le noir, enfin, c’est traditionnellement la couleur de la mort, une valeur hautement symbolique pour une période trouble de l’histoire, car au-delà de la liesse de la révolution, la fin du XVIIIème est aussi marquée par la terreur et son lot d’exécutions quotidiennes comme une menace, une épée de Damoclès, qui pèse constamment sur la nation française, un sentiment de mort qui flotte dans l’air et qui ne pousse pas à la joie de vivre, à la gaieté et aux frivolités donc à la mode pastel des années précédentes. Le blanc : Le blanc représente le pouvoir, de la toute puissance et était traditionnellement associé à la royauté dans l’Ancien Régime. Couleur de la pureté, le blanc semble aussi être un rappel de l’incontestabilité du pouvoir royal en effet la monarchie en France est une monarchie de droit divin or la pureté est, par définition, l’union à Dieu et en France, dans l’Ancien Régime, le roi qui est un « élu de Dieu » est la personne la plus proche de Dieu donc la plus « pure ». Le blanc c’est aussi la couleur de la noblesse qui ne travaille pas et ne se salit pas alors que le peuple qui travaille ne peut porter cette couleur qui se tâche uploads/s3/ histoire-de-la-mode-et-du-costume-dossier-etude-la-symbolique-des-couleurs.pdf

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