Philo - SCIENCES Fiches KH- Gwendoline Honig HEIDEGGER « L’origine de l’œuvre d

Philo - SCIENCES Fiches KH- Gwendoline Honig HEIDEGGER « L’origine de l’œuvre d’art » En relation avec « l’art n’est-il qu’un mode d’expression subjectif ? » I – Quels sont les principales idées du texte d’Heidegger ? Pour en rendre compte, voici son résumé, en grosses ( et longues ! ) lignes. Un rappel, cependant : « l’origine de l’œuvre d’art » est un article tiré de Chemins qui ne mènent nulle part. Un tel titre semble vraisemblablement s’expliquer par la volonté d’Heidegger d’affronter les nombreuses « insultes » faites aux concepts par l’opinion : il choisit donc d’emprunter les chemins de l’opinion pour montrer leur non-sens, et éventuellement éclairer ensuite les concepts d’une lumière nouvelle. Voici donc mes notes. LA CHOSE ET L’ŒUVRE L’origine est ce à partir de quoi, ce par où la chose est ce qu’elle est et comment elle est. L’origine c’est la provenance de son essence : « d’après l’idée commune, l’œuvre surgit de et par l’activité de l’artiste ». Il y a néanmoins une réciprocité essentielle entre l’œuvre d’art et l’artiste, ils se fondent l’un l’autre. La question de l’origine de l’œuvre d’art devient aussi celle de l’essence de l’art. Une œuvre d’art est une chose autant qu’un fusil, ou une pomme de terre. C’est-à-dire que son être en tant que chose n’est pas différent. On ne peut nier la présence de chose dans l’œuvre d’art : « il y a de la pierre dans le monument, du bois dans la sculpture sur bois, dans le tableau il y a la couleur, dans les œuvres de paroles et de son il y a la sonorité. » Qu’est-ce que cette choséité (ce qui fait que la chose est chose) qui va de soi dans l’œuvre ? L’œuvre d’art est une chose qui dit autre chose : « elle est allégorie (…) symbole » c'est-à-dire qu’elle réunit deux choses. « Il semble presque que la choséité, soit, dans l’œuvre, comme le support sur lequel l’autre est bâti ». 1- La chose « le mot chose designe tout ce qui n’est pas rien », en ce sens l’œuvre d’art est aussi une chose dans la mesure où elle est un étant. 1 Philo - SCIENCES Fiches KH- Gwendoline Honig Il semble que les véritables choses sont la pierre, la motte de terre, un morceau de bois, cad les inanimés de la nature et de l’usage. La chose est ce autour de quoi sont groupés certaines qualités.  sujet + prédicat = chose. Problème : on ne peut pas démontrer que cette structure est seulement propre à la chose. tout comme le concept habituel de chose « support de ses qualités marquantes » est aussi valable pour tout étant. Il semble que la chose, c’est ce qui est perceptible par les sensations : « est-ce dans l’apport de la vue, l’ouë et du toucher, dans les senstions corporelles de couleur, de son, de rudesse et de dureté que les choses viennent à nous ? » Pourtant, la chose est plus proche que la sensation : pour percevoir un bruit, un son pleinement, il faut préter attention, détourner notre écoute des choses, tandis que les choses sont là en quelque sorte immédiatement. Il en vient donc que la choséité n’est pas ce qui es perçu dans la sensation. Chose = matière= nécessité de la forme : « ce qui donne aux choses leur consistance c’est leur matérialité. La consistance d’une chose consiste précisément en ce qu’une matière consiste avec une forme. Le concept de chose est donc une matière mise en forme à l’aspect immédiat. Il y a donc bien un côté chose de l’œuvre : c’est manifester la matière en laquelle elle consiste. La matière est le support et le champ de l’action de la création artistique. Quel est l’origine du complexe forme-matière qui est le schéma conceptuel de toute théorie de l’art ? La forme détermine l’odonnance de la matière, et même la qualité et le choix de la matière : pour une cruche, on choisit une matière pour son imperméabilité, pour des chaussures, on choisit pour la solidité et la flexibilité. L’alliage forme-matière se règle ici sur l’usage. L’utilité se fonde sur la « façon de la forme et le choix de la matière » l’étant soumis à cela est toujours le produit d’une fabrication. Ainsi, le complexe matière+forme n’est propre qu’à des étants fabriqués, c'est-à-dire destinés à être utilisés = les produits. Il y a certe un parallèle entre l’œuvre d’art et le produit utile : ils sont tout deux fabriqués par l’homme. Pourtant, à l’opposé du produit, l’œuvre d’art n’est pas faite « pour », elle est « suffisante à elle-même ». L’œuvre d’art n’est pas une simple chose, elle n’est pas non plus un produit : chose  produitœuvre. Le produit est dans l’intervalle de la chose et de l’œuvre. On vient de tenter de faire 3 définitions de la choséité qui sont tout trois des échecs : La choséité comme : - unité d’une multiplicité de sensations - support de qualités marquantes -matière informée Ces 3 définitions ont conçu notre façon de voir les étants en général. : il y a donc un obstacle résistant à la détermination de la choséité de la chose. « c’est la chose ,dans sa modeste insignifiance, qui est la plus rebelle à la pensée ». 2 Philo - SCIENCES Fiches KH- Gwendoline Honig 2- Le produit Si l’on songe à la paire de souliers dun paysan de Van Gogh, « tout le monde en connaît, tout le monde sait de quoi se compose un soulier (…), un tel produit sert à chausser le pied ». L’être-produit du produit réside en son utilité. Ce que nous permet de voir le tableau c’est que « ce produit appartient à la terre, au sein de cette appartenance protégée, le produit repose en lui-même » l’utilité du produit repose dans son être essentiel : sa solidité. « l’utilité n’est cependant que la conséquence d’essence de sa solidité ». Le dépérissement est le mode d’être propre à tout produit : le produit tombe dans l’usure lorsque son utilité s’émousse, sa solidité s’amenuise. Par ailleurs, l’œuvre d’art nous a servi à trouver l’être produit : « l’œuvre d’art nous a fait savoir ce qu’est en vérité la paire de souliers». Ce n’est pas une illustration, mais c’est l’être produit du produit qui arrive seulement par l’œuvre (…) la toile de Van Gogh est l’ouverture de ce que le produit, la paire de souliers, est en vérité ». Dans l’œuvre, il y a de la vérité, c'est-à-dire qu’il y a dans l’œuvre l’éclosion de son être (autrement appelé dévoilement ce qui correspond au grec aletheia, dont le deuxième sens est vérité) : dans l’œuvre, il y a un processus qui ouvre l’étant à son être, c’est l’avénèment de la vérité : l’essence de l’art serait donc la mise en place de ce processus, le « se mettre en œuvre de la vérité de l’étant ». Problème : on ne traite pas tant en art de la vérité plutot que du Beau. Est- ce que dans le domaine de l’esthétique d’assimiler le beau au vrai ? Cela signifie-t-il que l’opinion commune « l’art est une imitation et ue copie du réel » est équivalente à « l’art est la mise en œuvre de la vérité » ? Depuis longtemps,la conformité de l’étant avec le réellement donné – cette conformité appelée aussi aedequatio – est considérée comme l’essence de la vérité. Mais la dimension d’œuvre d’art du tableau de Van Gogh n’a pas lieu seulement parce qu’il a bien copié une paire donnée de souliers ! Ce n’est pas seulement la reproduction d’un donné évident mais la restitution d’une commune présence des choses ». « il ne s’agit ici ni de la reproduction poétique d’une chose réellement donnée (cad une belle imitation) ni de la représentation de l’essence générale ( cad une abstraction, une idée d’une chose) mais la vérité est mise en œuvre ( c'est-à-dire que la chose, l’étant est déployé). Lo’euvre d’art a dévoilé ce qui est proprement à l’œuvre dans l’œuvre : l’ouverture de l’étant dans son être, cad l’avénèment de la vérité. Par ailleurs, l’œuvre n’est pas un produit, elle est dépourvue des deux caractères essentiels : l’utilité et la fabrication. L’ ŒUVRE ET LA VERITE « Un bâtiment, un temple grec, n’est à l’image de rien. Il est là, simplement. Il renferme en l’entourant la statue du Dieu et c’est dans cette retraite qu’à travers le péristyle il laisse sa présence s’étendre. Par le temple, le Dieu peut être présent DANS le temple. » Il semblerait que le temple par sa présence renvoie, comme en négatif, et met en relief le 3 Philo - SCIENCES Fiches KH- Gwendoline Honig réel : « sa sure émergence rend ainsi visible l’espace invisible de l’air (…) l’arbre et l’herbe, le serpent et la cigale ne trouvent qu’ainsi leur figure d’évidence, apparaissent comme ce qu’ils sont. » « Debout, sur le roc, l’œuvre qu’est uploads/s3/ heidegger-l-x27-origine-de-l-x27-oeuvre-d-x27-art.pdf

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