Les Grands Écrivains scientifiques (dc COPERNIc à BERTHELOT) I.IBRAIRIE ARN'IAN
Les Grands Écrivains scientifiques (dc COPERNIc à BERTHELOT) I.IBRAIRIE ARN'IAND COLIN OUVRAGES A L'USAGE DES CLASSES DE 2d'ET I'O D. Lrs on.c,Nos rcRrvAlNs scrÈNTr!-rQUEs \GastouLatt'rtnt)' Broché'''' 3 t Moncraux cHorsrs DES Cr-.rssrQUBS FRANCAIS Isecond cyclel, (I)arid' SauvageotetPaulGlachant).Cart'.. .'""" 4 ' THÉlrne cHoISI DE ConNrtlr-B (P' Desjardins)' Relié toile" " " " ' 4 50 THÉr'rna cHoISI DE RlcrNr (Petit de Julletille)' Relié toile' i 5o TnÉr'rne cHoIsI DE lllor.rÈne (II. Albert). Relié toile" 4 50 Frsr.es DE LA FoNrlrxt (L. Clément). Relié toile' 3 z5 Lns CrnncrùRes, nE Le BnuvÈns (G' Petlissier)' Relié toile"""" 3 n Htsrornn oe Cglnr-es XII, oe Vor,r'q'tRn (ùI' Iltahl)' Relié" t' 5o LsSrÈcrsorLoutsXIV,orVor.rt.tnr(Rébclliatletl/.lrioll).Relié.450 PnÉcrs DU SrÈcLE DE Louls XV, oe Vor"r'ltRr (Fattex)' Relié" " " 3 5o CoxsroÉu:rtoNs suR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES Rolr'c'rNs ET DE LEUR nÉc'roeNce ' DE MoNrEsQurru (G' con|'ty76;' Relié toiie" " " " " 2 ' LrrrRes DU xvllrq srÈcr-e {A' Cahen)' Relié toile' 4 D PlcesntpnNsÉssMoRÂLEsExrRAl'tESDESAUTEURSFRANCAIs('\Iarionel Dereux)' Relié toile.. z 5o Le s ÉCnrvlrNs polrTreuEs. Extraits (Bayet et .4tbert): xvlllô sIÈcle , r vol. ' - xlxô sIÈcLE' r vol. - Chaque vol'' broché' 3 tr Lss LtrrÉnl'ruREs ÉrRANcÈnas (1J' Dietl: I. Angleterre, Allemagne. Broché' + tl lI. Italie, Espagoe. Broché. 4 rr Les Grancl s Ecrivains scientifiques (de cOPERNIC à BERTHELOT) E xtraits Introduction,, biographtes et notes Dar GASTON LAURENT Professeur au Collège Chaptal. CINQUIËI{E EDITION Librairie Armand Colin r03, Boulevand Saint-Miehel, PARIS | 91) Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation résen'és pour tous pays. II\TRODUCTIO N Le Conseil supérieur de I'lnstruction Publique a ins- crit au programme littéraire des lycées et collèges, pour les classes de Seconde et de Première.D, des E ætraits des licriuains scienti/ïques. La littérature en effet s'est singulièrement élargie de notre temps : elle est I'expression de tous les senti- ments humains. La poésie s'effraye devant I'infini, sonde le passé de I'univers, interroge Ia vie palpitante, ressuscite les civilisations disparues, s'émeut d'espé- rance en interrogeant I'histoire et en rêvant la cité de Ia Justice. Celui qui ne ressentirait pas de pareilles émo- tions, sans pouvoir invoquer comme excuse son igno- rance, s'avouerait du coup étranger à son temps. Le roman, historique, préhistorigue même, géographique, social, a conquis des terres nouvelles. Le théâtre a poussé des enquêtes passionnées dans le domaine du droit, de la physiologie, des sciences économiques. De tous côtés, la sympathie humaine a reculé plus loin ses frontières. Quelle en est la cause, sinon le développement de la science ? La science a transformé notre soncep- tion de I'univers ; elle a donc créé de nouveaux senti- rnents, elle en a changé d'ancicns. Ces sentiments II INTRODUCTION peuyent-ils nous rester indifférents t Pourquoi n'iriorrs- nous pas en demander la confidence aux savants, soit qu'ils les aient éprouvés eux-mêmes, soit qu'ils en aient seulement, inconscients ouvriers, préparé la flo- raison ? Mais la scierrce n'est-elle pas étrangère à la littéra- ture I La science est faite d'idées, et d'idées abstraites ; la littérature s'adresse à la sensibilité. N'allons-nous pas détourner nos élèves de leur utilité directe en leur faisant lire, en leur expliquant des pages de chimisles, de biologistes et même de mathémaLiciens t Nous abriterons-nous clerrière la décision du Conseil .supé- rieur, à la façon de La Fontaine, retranohé derrière I'autorité de Quintilien pour répondre avec une mali- cieuse gravité : < II suflit que Quintilien I'ait dit > ? En vérité, Quintilien I'a fort bien dit. La litiérature n'est pas ennemie des idées. Imagine-t-on celle de la France sans Rabelais, Montaigne, Pascal, Montesquieu, Buf- fon, \roltaire... mais arrêtons-nous. Car qui n'avong- nous pas oublié ? Bossuet, et Corneille, et La Bruyère t Croit-on que La Fontaine n'ait pas d'idées I Il a {ormulé le plus élégamment du monde la loi de la lutte pour I'existence. C'est un lieu commun dans les histoires littéraires que de signaler I'entrée de la théologie dans la littérature avec celui-ci et I'entrée de I'histoire natu- relle avec celui-là. J'irai plus loin: j'ai fait quelquefois la remarque (mais gardons-nous des généralisations hâtives) que nos élèves professent quelque indifférence pour le délire amoureux d'Hermione, et qu'ils dressent I'oreille au contraire lorsque Montaigne se moque de I'assurance des hommes ou que Pascal fonde le droit des, rois sur le pouvoir qu'ils ont de faire mettre un INTRODUCTION III homme à mort à leurs yeux. Autre fait : le cours de géographie générale est accueilli par des yeu.K brillants et des mines dc bonne humeur, à cause des fenêtres qu'il ouvre sur le ciel, sur I'espace, sur les temps révolus et sur les temps futurs. Il est bien vrai que la leclure des écrivains scientifiques fera voler de nou- velles idées dans l'air, quelquefois un peu lourd, de la classe: inlinité de I'espace, régularité des lois de la nature, mainmise de llhomme sur le monde par l'ex- périence aidée des ma[hématiques, grandes hypo- thèses, profondeur des questions qu'on croib le mieux connues, si toutes ces idées évoquent des sentiments (et elles ne peuvent pas ne pas le faire, rn,ême à la rapide inspection d'une lecture par fragmerLts), elles augmenteront la culture littéraire, puisqu'elles déve- lopperont des sentiments nouveaux. La littérature, chez nous autres Français, arrive à son plus haut point d'intérêt lorsqu'elle prend Ia forme du roman ou du théâtre : nous sommes psychologues par goùt, curieux de comprendre les hommes, curieux encore plus de lcs voirvivre, Les savants sans cloutejus- qu'ici semblaient des types psychologiques peu inbéres- sants. Nous présentions à nos élèves et nous disséquions à leurs yeux des empereurs romains, des guerniers hel- lènes, des rois et des priuces, des marquis et des pré- cieuses, des réformateurs eb des stylistes, auxquels ils préféraient en secret des gentilshommes du temps de Louis XIII, des Tahitiennes, des jeunes poètes révoltés et des policiers-amateurs. Cependanb F'o:ntenelle, Arago, Joseph Berbrand ont fait les délices des raffinés en leur contant la vie cles savants. Regardez-les, etr effet, ces hommes bizarres, et votre curiosité sera W INTRODUCTION d'abord amusée et frappée; pénétrez dans leur vie de chaque jour, dans leurs lentes recherches, dans leurs enthousiasmes et Ieurs désespoirs, dans leurs combats pour la vérité : vous ne sourirez plus, vous admirerez. Familiarisez-vous avec leur caractère ; comprenez leur simplicité et leur désintéressement, leur bonté encou- rageante : vous les aimerez. Rendez- vous compte de ce qu'ils font, de ce que nous leur devons ; voyez (car c'est I'évidence) qu'ils sont les victimes de leur héroïque labeur : vous ne regretterez pas alors les demi-dieux de la Grèce, les héros éponymes dont les noms invoqués faisaienl, Ia force des cités. Calmes ou belliqueux, achevant en paix le cours de leur lumi- neuse carrière ou arrêtés par Ia mort dans un âge encore riche d'espérances, les savants sont les héros de I'humanité. Qui de nous n'aimerait à présenter côte à côte I'adolescence généreuse du Cid et la fougueuse maturité de Pasteur, les plaintes de Prométhée et les sangiots de Galilée, la gaîté de Rabelais et la bonne humeur de d'Alembert? Vcilà les caractères capables, s'il en est, de faire battre pour quelque chose de grand un cæur jeune et g:os d'enthousiasme. Et ces dieux de I'humanité ne s,lnt pas loin de nous : ils nous parlent dans leurs Lvres et dans leurs Iettres ; la voix de quelques-unli n'est pas encore éteinte dans nos oreilles : Ies vnilà, sublimes et familiers, les plus simples des ho mmes, fort étonnés qu'on recherche leurs conversr tions instructives et pro. fondes. L'homme de letl res clans son cabinet est moins accessible et mr,ins simple. \roici l(épler achetant des tonneaux et Nervton se demandant s'il a dîné; voilà Condorcet, gu rtté par la guillotine et affir- INTRODUCTION V mant sa croyance au progrès ; voici Le Verrier assi- gnant avec audace à la planète invisible qu'il a pesée sa place dans le ciel. Les voilà maintenant prareils à nous : Descartes, pleurant sa fille Francine, morte à cinq ans; Claude Bernard rêvant de gloire libtéraire, en tournant le mortier du pharmacien, son patron ; Arago, pris de passion pour l'École polytechnique et écoutant des explications sur les mathématiques trans- cendantes dans une cuisine de Perpignan ; Ampère écrivant chez lui, le soir, le récit de la journée oir il a donné deux fois la main pour franchir le ruj.sseau à celle qui devait être sa femme. La science elle-même n'est pas moins digne d'être connue gue I'hôtel de Rambouillet. Nous sommes trop encore à ignorer ou à méconnaître ce qu'elle a fait pour nous, sans avoir rien promis : mais d'illus- tres savants I'ont dit. ll en est parmi les plus grands qui ont mis leur génie, leur travail, leur vie, au service de I'utilité humaine. C'est pourquoi la reconnaissance nationale fait sortir du sol des villes ce peuple, de sta- tues qui rappelle les services de I'intelligence, et mêle, comme il est équitable, les morts aux viva,nts. Ce n'est point d'ailleurs donner à la science toute, sa part que de reconnaître ses bienfaits. La science vaut par elle-même, comme une manifestation d'un penchant uploads/s3/ g-laurent-les-grands-ecrivains-scientifiques.pdf
Documents similaires










-
100
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 04, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 26.1637MB