1 Une année de Culture à Paris Par Fadila Mehal Présidente de la commission cul

1 Une année de Culture à Paris Par Fadila Mehal Présidente de la commission culture – patrimoine – mémoire Vice-présidente du groupe UDI-Modem Le dernier sondage réalisé par le JDD sur le bilan de la première année d’exercice d’Anne Hidalgo à Paris montre l’image positive des activités culturelles auprès des parisiens puisque 70% d’entre eux les plébiscitent. Ce bilan s’explique par l’extrême créativité et l’élan « des années Delanoë » sur le plan culturel au point qu’il avait symbolisé et même incarné cette vitalité. En cette première année de changement, il est normal que les Parisiens vivent avec ce souvenir. Dans la réalité, la première année culturelle d’Anne Hidalgo est, objectivement, en demi - teinte, dans la mesure où elle a préféré s’investir personnellement sur des dossiers urbanistiques (symbolisé par la tour Triangle), ainsi que sur le logement, sa priorité pendant la campagne, ou encore sur sa stature internationale. Mais de culture, il fut peu question, laissant ce champ à son adjoint Bruno Julliard, un peu débordé par ses multiples fonctions (1er adjoint mais aussi chargé des relations avec les arrondissements). Cela explique sans soute les hésitations et parfois même les errements de la gestion dans des axes importants du champ culturel : 1-La gestion des équipements culturels On peut dans cette liste citer la Philharmonie, le Théâtre du Châtelet et celui de la Ville. L’ouverture de la Philharmonie est un exemple révélateur. Inauguré le 14 janvier 2015, dans la précipitation et à grandes pompes par le Président de la République lui-même, après des travaux coûteux (380 M€), la Philharmonie doit cet été fermer pour y conduire de nouveaux travaux, tandis que son architecte Jean Nouvel est en procès et fustige son projet architectural non abouti. Sans parler de la menace de grève du personnel planant toujours au-dessus de la tête de cette Institution. Tout cela aurait pu être mieux maitrisé. D’autant qu’une réflexion globale sur la politique musicale aurait dû être menée après la fermeture de la la salle Pleyel, qui laisse orphelins des milliers de mélomanes parisiens. Concernant la Philharmonie, dans un contexte budgétaire contraint, le modèle économique, les ambitions culturelles et éducatives ainsi que la place de l’Orchestre de Paris dans le projet, devront être rediscutés et mis à plat en lien avec l’Etat. Nous formons le vœu qu’après ces débuts chaotiques, le comité de suivi de la philharmonie auquel nous participerons permettra à cette belle aventure de fonctionner de façon optimale. 2 A cet effet, j’ai demandé instamment que la commission culture soit associée plus étroitement à la réflexion sur la ligne musicale à promouvoir à Paris. D’autre part, il faudra articuler cette réflexion à la pratique musicale et son accès dans les 77 conservatoires de la ville. Chacun s’accorde à dénoncer les pratiques d’inscription non transparentes (liste d’attente interminable critères aléatoires) qui laissent beaucoup de citoyens sur le bord du chemin avant l’entrée au conservatoire. L’annonce d’un tirage au sort par Bruno Julliard comme nouveau mode d’attribution des places libres en conservatoires est une réponse inadaptée, un aveu d’échec à trouver une véritable réponse aux attentes des parisiens en la matière. Qui peut raisonnablement envisager qu’une politique soit fondée sur de la loterie ? Imaginons un instant que les logements sociaux ou les subventions aux associations soient attribués d’une manière similaire, chacun crierait vite au scandale, à raison. Il faudra aussi mettre en œuvre un plan d’éveil musical afin que les enfants scolarisés à Paris bénéficient d’une initiation musicale de qualité, assurée par les Professeurs de la Ville de Paris, les conservatoires et les écoles de musique associatives. La musique à Paris, voilà un chantier auquel le groupe UDI-Modem s’attellera prochainement avec le renforcement du soutien aux musiques actuelles en lien sera le Conseil parisien de la musique, instance de concertation qui doit désormais voire son rôle et son importance s’étoffer. Par ailleurs, Anne hidalgo, dans sa lettre de mission à Bruno Julliard expliquait « Je souhaite que le calendrier pour la rénovation globale du Châtelet et du Théâtre de la Ville soit précisément défini avant l’été 2014 et accompagné d’une réflexion approfondie relative à l’évolution de l’activité des deux théâtres pendant et après les travaux. » Force est de constater que ces deux théâtres sont en pleine turbulence. Jérôme Clément ancien président du théâtre du châtelet a démissionné avec fracas et a été vite remplacé par Sébastien Bazin, PDG d’Accor. Le pari reste entier sur la nouvelle gouvernance et on peut s’interroger sur l’urgence, à fermer de façon concomitante et pendant deux saisons, ces deux équipements culturels majeurs pour la musique et le théâtre à Paris, alors que des synergies auraient dues être imaginées. Sur les équipements culturels, nous avons une autre préoccupation : les surcoûts liés au retard pris dans les travaux depuis avril 2014, notamment du point de vue de subventions exceptionnelles votées pour compenser le manque à gagner de ces établissements pendant leur fermeture : - Gaîté Lyrique : Compensation de la Ville pour 7 mois de fermeture supplémentaires (au titre de la prolongation de la délégation de service public) : 3.250.000 euros - Institut des cultures d’Islam : (Travaux complémentaires : vidéosurveillance, sanitaires, etc) : 274.168,41 euros. 3 -Carreau du Temple : Compensations pour manque à gagner dû aux retards dans les travaux dus à « une défaillance d’entreprises du bâtiment » , entrainant un report d’ouverture de 8 mois : 195.000 euros - Ainsi que le Théâtre Marigny, dont le surcout est certes compensé par une entrée au capital de Marc Ladreit de Lacharrière (FIMALAC). Enfin, nous serons vigilants à ce que la fermeture de la Philharmonie cet été n’aboutisse pas à une subvention exceptionnelle supplémentaire payée par la Ville Soit un total de : 3.719.168.41 euros C’est pourquoi lors des travaux à venir, (Théâtre du Châtelet (26M€), Théâtre de la Ville, (27M€) Musée Carnavalet, Rénovation de l’accès des catacombes, déplacement du Musée de la Libération, différents travaux de sécurité dans les musées de la Ville de Paris), nous observerons une stricte vigilance pour nous opposer à tout dépassement financier. 2- Pratiques et éducation artistiques Il est temps d’engager disait la Maire, en début de mandat « une refonte de la politique menée en direction des pratiques amateurs, en améliorant la visibilité et la cohérence des offres de la ville avec les Ateliers Beaux-Arts, Paris Ateliers et les Centres d’animation ». Nous appelons cette refonte de tous nos vœux et avons à multiples reprises, proposé des vœux au Conseil de Paris qui sont restés en attente des conclusions de la mission d’Inspection qui devrait être diligentée sur ce sujet. Cette mission d’Inspection de la Ville devrait nous permettre de remettre à plat toutes les disciplines confondues, leur cohérence, et leurs modalités d’apprentissage. Il faudra aussi répondre à la demande des jeunes en matière de locaux de répétitions, comme par exemple la mise en place de box insonorisés. Chacun le sait, la préparation des ateliers socio-culturels dans le cadre de l’aménagement des rythmes éducatifs s’est faite dans la précipitation lors de la dernière rentrée scolaire. Il est souhaitable que tous les élèves puissent désormais bénéficier d’une offre culturelle d’excellence quels que soient les arrondissements où ils sont scolarisés. Ainsi, nous avons proposé que les musées de la ville soient davantage associés à cette éducation artistique, tout comme les jumelages entre établissements scolaires et culturels. 3-Modernisation des musées: La gestion de Paris Musées qui rassemble les 13 musées de la ville est un exemple à suivre. L’expertise et le professionnalisme de Delphine Levy, Directrice de Paris Musées, est à soutenir et nous souscrivons totalement aux vœux de l’exécutif de favoriser au sein des musées le développement d’événements culturels pluridisciplinaires, la médiation culturelle et les partenariats multiples , ainsi qu’une politique tarifaire adaptée et une extension des 4 horaires d’ouverture, pour permettre de développer, de rajeunir et de démocratiser la fréquentation des musées. A ce propos, nous sommes satisfaits que nos propositions dans ce domaine soient très souvent retenues par l’exécutif, notamment pour amplifier les horaires d’ouverture des musées en accord avec les syndicats de personnels ainsi que pour la mise en place à titre expérimental d’un tarif volontaire pour les expositions gratuites, afin de renforcer la prise de conscience du coût de l’acte culturel. 4- Création culturelle Il avait été souhaité par Anne Hidago que « l’accent soit mis sur les lieux de travail pour les artistes : plan de construction d’ateliers et ateliers logements, à définir en lien avec Ian Brossat ; ateliers mutualisés ; conventions d’occupation temporaire avec des collectifs d’artistes dans des bâtiments municipaux en attente de travaux » Pour le moment il règne une très grande discrétion sur ce plan tout comme sur l’accueil des artistes étrangers à Paris, les nombreuses résidences d’accueil temporaire au sein des équipements culturels étant encore trop rares. 5- Entreprises et commerces culturels C’est une priorité qui doit se traduire par des mesures concrètes pour encourager l’innovation et le maintien d’un commerce culturel diversifié et dense. Le nombre de libraires est en baisse, selon une étude de l’APUR, mais il en est uploads/s3/ bilan-d-x27-un-an-de-politique-culturelle-a-paris-d-x27-anne-hidalgo.pdf

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