LANGUE FRANCAISE CONTEMPORAINE LES CATÉGORIES GRAMMATICALES NOTES DE COURS Les
LANGUE FRANCAISE CONTEMPORAINE LES CATÉGORIES GRAMMATICALES NOTES DE COURS Les catégories grammaticales. Généralités Définition des concepts. Langue. Langage. Grammaire 1. La langue est un moyen de communication tandis que le langage est la faculté humaine d’apprendre et d’utiliser les systèmes symboliques que sont les langues. La linguistique est la science qui s’occupe de la théorie des langues. Pour les linguistes, les langues en tant qu’outils de communication constituent un objet d’étude en soi: à partir de l’observation de leurs usages et de leurs productions, ils se proposent de les décrire comme des systèmes symboliques et communicatifs que l’on peut caractériser par la nature de leurs éléments et par les règles qui en régissent les combinaisons dans les énoncés. 1.1 La grammaire est la science qui se propose de montrer la structure de la langue, les mécanismes du langage, d’expliquer les règles de changement et de combinaison des mots formant un énoncé (une phrase).Toute grammaire théorique d’une langue est nécessairement une application des idées de linguistique générale aux problèmes spécifiques de la langue donnée. Le développement de la linguistique (étude scientifique du langage) a été marqué par diverses orientations qui se sont constituées en autant de théories / écoles linguistiques. Dans chacune de ces écoles se retrouvent quelques constantes : le désir de créer des concepts (notions définies de manière très stricte et très rigoureuse), le souci d’appliquer à l’étude du langage des méthodes scientifiques et, surtout, la volonté de s’écarter absolument de toute idée de norme. Dans le courant du xx-e siècle, la linguistique s’est développée dans des directions parfois très éloignées les unes des autres, comme un tronc se ramifiant en une multitude de branches. Néanmoins, quelques grandes influences se distinguent. Dans un premier temps, la linguistique a été marquée par un souci formaliste. Il faut entendre par là que la linguistique a eu souvent comme objectif de donner des langues et du langage une description très formelle, un peu à l’image des mathématiques. Cet objectif éclate particulièrement dans le structuralisme, aussi bien américain que français, inspiré par Saussure. Plus récemment, la linguistique a été conduite à sortir un peu du cadre de la stricte analyse des langues pour se tourner vers l’étude des situations dans lesquelles il fait usage du langage. 1.2. Le point de départ et de référence des différentes orientations dans la description de la langue est représenté par ce qu’on appelle généralement grammaire traditionnelle. Il n’y a pas une seule grammaire traditionnelle, il y en a plusieurs. Leur multiplicité ne concerne pas les règles de la langue, mais leur modalité de présentation, leur terminologie, leur caractère partiel ou complet, etc. Mais, malgré leurs divergences, les grammaires traditionnelles (Grevisse, Wagner, etc.) ont certains points communs. Elles ont les caractéristiques suivantes: Elles sont essentiellement normatives: elles énoncent des règles, imposent certains emplois (qui sont ceux du “bon usage” ou de la langue littéraire) et rejettent d’autres emplois considérés comme populaires ou vulgaires. Les normes grammaticales sont des règles validées institutionnellement et la langue qui est décrite est une langue standard. Les références et les exemples sont des auteurs classiques. Donc, la langue dont parle la grammaire n’est pas la langue en usage ordinaire, mais la langue dans un de ses usages particuliers, la langue écrite littéraire. Elles sont atomistiques: la langue est considérée comme un ensemble de mots où la primauté appartient au mot isolé (l’atome est la plus petite particule de la matière et le mot est la plus petite unité de la langue). Elles reposent sur une organisation tripartite: la morphologie, la syntaxe et la lexicologie, chaque compartiment ayant une autonomie parfaite. Le prototype des grammaires traditionnelles reste Le Bon Usage de Grevisse. 2. La linguistique opère avec: - des signes (ou unités linguistiques) - des règles - des valeurs 2.1. Les signes sont des unités de langue. Selon Ferdinand de Saussure dans le système qu’est la langue il n’y a que des différences. Un système linguistique est “une série de différences de sons”, combinée avec une série de “différences d’idées”. Dans la mesure où les signes constituent un système, ils sont en relation les uns avec les autres. Ces relations, pour Saussure, se déploient sur deux axes distincts, l’axe syntagmatique et l’axe paradigmatique. Dans cette perspective, tout le mécanisme de la langue repose sur des rapports de deux sortes: Rapports syntagmatiques ou rapports entre eux des éléments de l’énoncé, effectivement réalisé, parlé ou écrit. Ces éléments ou groupements d’éléments de la chaîne parlée ou écrite, qui trouvent leur valeur dans leurs relations avec les autres éléments du système, sont appelés syntagmes. Les relations (rapports) syntagmatiques (ou d’enchaînement) ou relations entre eux des éléments de l’énoncé effectivement réalisé (parlé ou écrit), se manifestent dans la chaîne linéaire entre des unités linguistiques appartenant à la même classe ou à des classes différentes. Elles s’appellent aussi relations “ in praesentia”. Les relations syntagmatiques se forment sur la chaîne parlée ou écrite linéaire. Sur le plan syntagmatique les unités de langue peuvent se succéder, puisqu’elles sont hétérogènes, mais elles ne peuvent pas se substituer. Rapports associatifs (ou relations paradigmatiques) ou rapports entre eux des éléments, absents de l’énoncé. Ces relations paradigmatiques se anifestent dans la mémoire des locuteurs (elles s’appellent aussi “in absentia”) et s’établissent entre des unités linguistiques appartenant à une classe donnée, substituables les unes aux autres dans un contexte donné. La paradigmatique unit les unités de langue selon la possibilité de leurs substitutions sur le plan syntagmatique. Les signes sont décrits par la phonétique et la phonologie. La phonétique étudie les éléments phoniques de la chaîne parlée, indépendamment de leur fonction linguistique. La phonétique est une discipline pratique qui étudie les sons produits par la parole, dans leur réalité physique. La manière dont une langue donnée peut organiser ces sons en système est étudiée par la phonologie. 2.2. Les règles dictent la combinaison des unités linguistiques. Les règles constituent l’objet d’étude de la grammaire. La grammaire se subdivise en deux grandes parties: La morphologie - qui est la partie de la grammaire qui étudie les mots selon leurs catégories grammaticales, les parties du discours auxquelles ils appartiennent. La morphologie est donc l’étude de la structure interne du mot. La syntaxe - qui étudie la manière dont les mots se combinent en unités plus vastes, syntagmes ou phrases. La syntaxe est donc l’étude des règles de combinaison des mots dans les phrases. Les valeurs sont obtenues des unités linguistiques et des combinaisons des règles. Les valeurs tiennent de la sémantique. Les unités de langue et l’objet de la morphologie Toute science se sert des notions qui l’aident à décrire l’objet ou le procès qu’elle étudie. Les éléments qui constituent l’objet de la langue ne sont pas homogènes. On distingue les éléments de langue suivants: phonème, morphème, mot, lexie, syntagme, phrase. Le phonème est l’unité minimale distinctive, non porteuse de signification. C’est la plus petite unité de description phonologique. Le phonème ne possède pas de signification, mais il sert à distinguer le sens des mots. Par exemple, dans les mots rien, bien, les phonèmes *r+,*b+, n’expriment aucune signification, mais ils distinguent les couples de mots. Le phonème est l’objet d’étude de la phonologie. Le morphème est l’unité minimale significative. Il est constitué de phonèmes et il ne peut pas être décomposé en unités plus petites ayant les mêmes propriétés. D’après le sens, on distingue deux espèces de morphèmes: les morphèmes lexicaux, ou radicaux ( march-, parl-, lent-), aptes à exprimer une signification lexicale et les morphèmes grammaticaux (-ai,-er, - a,-ment) qui s’agglutinent aux morphèmes lexicaux et constituent avec ces derniers les formes différentes d’un même mot sans changer son sens lexical. Il y a des grammairiens qui distinguent aussi une troisième catégorie de morphèmes, les morphèmes dérivationnels, que nous avons classés dans les morphèmes grammaticaux. Les morphèmes lexicaux sont l’objet d’étude de la lexicologie et servent à la formation des mots. La grammaire (la morphologie) étudie les morphèmes grammaticaux. Le mot est l’unité minimale construite, libre. Il est caractérisé par la mobilité positionnelle, la séparabilité et la substitution. Le mot est la plus petite unité de langue apte à fonctionner au niveau syntaxique. Le mot peut être constitué d’un ou plusieurs morphèmes: me, tu, grand, grandeur, etc. La lexie est l’unité minimale de comportement lexical (dans la terminologie de B. Pottier). La lexie simple peut être un mot: chien, table, etc. La lexie composée peut contenir plusieurs mots: brise-glace. La lexie complexe est une séquence figée: en avoir plein le dos. Le syntagme est l’unité minimale fonctionnelle. Le terme de syntagme est suivi d’un qualificatif qui définit sa catégorie grammaticale (syntagme nominal, syntagme verbal, syntagme adverbial, etc.). A l’intérieur de la phrase, c’est le syntagme qui est le porteur de la fonction syntaxique. Dans la séquence Le mari de ma voisine lave sa voiture, ce n’est pas mari qui est le sujet de lave, même si c’est le nom mari qui fournit les indications pour l’accord du verbe. C’est la totalité du syntagme le mari de ma voisine qui exerce la fonction uploads/s3/ categories-grammaticales-notes-de-cours.pdf
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- Publié le Jui 25, 2022
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