Le développement psychomoteur de l’enfant - publié le 15/12/2006 mis à jour le

Le développement psychomoteur de l’enfant - publié le 15/12/2006 mis à jour le 22/01/2009 1 2 3 • Introduction Le mouvement est la conséquence d’une dimension psychologique qui en défini le sens, l’intention et d’une dimension physiologique qui en permet l’exécution grâce aux contractions musculaires. Pour préciser ce qu’est le mouvement, on peut dire qu’il en existe trois grands types et qu’il est important d’en connaître les bases physiologiques, les étapes de développement du point de vue génétique et les repères observables à l’école maternelle. Ce sont ces points que nous exposerons dans une première partie. Dans une seconde partie, nous présenterons quelques travaux de psychomotriciens qui offrent des repères pédagogiques pour comprendre comment concevoir des situations d’apprentissage dont les finalités visent le développement psychomoteur des enfants. Enfin, nous proposerons une bibliographie assez détaillée, constituée d’ouvrages et d’articles qui peuvent contribuer à opérer la liaison théorie/pratique et aider l’enseignant à répondre à la question : En quoi ce que je fais faire aux enfants peut-il contribuer à son développement psychomoteur ? • Mouvement et développement psychomoteur A – Classification des mouvements Les mouvements innés Ce sont les mouvements qui utilisent uniquement l’information héréditairement fixée dans le but d’adapter l’organisme à son milieu. Ils se décomposent en deux sous catégories : les mouvements instinctifs qui sont régis par des mécanismes congénitaux qui font donc partie de l’apport à la naissance (respiration, tétée) et les mouvements réflexes qui résultent de l’activité d’un effecteur face à la stimulation d’un récepteur (réflexe tendineux, réflexe rotulien…). Les mouvements acquis Ils visent la simple adaptation à une situation donnée. L’apprentissage intervient ici sous toutes ces formes, d’où l’importance de la médiation et des stimulations pédagogiques. Suivant le milieu dans lequel évolue l’enfant, certains mouvements seront permis, d’autres interdits en fonction des valeurs, des dangers ou des spécificités culturelles. (Comment tenir la cuillère, le couteau, le stylo…). Les mouvements volontaires L’intention est à l’origine de ces mouvements. Il ne s’agit plus d’une simple adaptation mais d’atteindre un but. Il y a là une mise en projet du mouvement. Cette catégorie de mouvement différencie l’homme de l’animal car leur apparition arrive simultanément au développement du cortex. Plus l’activité cognitive se développe, plus le mouvement volontaire s’exprime et devient porteur de sens. Tendre la main pour dire bonjour exprime la reconnaissance d’autrui, se balancer peut être interprété comme une régression ou une opposition… Le langage du corps se construit peu à peu dans l’interrelation au milieu. B - Les bases physiologiques du mouvement Chez l’homme, le mouvement met en jeu différents éléments complémentaires : le système osseux, le système nerveux, les articulations et les muscles. Sans l’un de ces éléments, le mouvement est impossible. L’élément le plus complexe est le système nerveux. On distingue : le système nerveux central qui comprend l’encéphale, le tronc cérébral et le système nerveux et la mœlle. Il est constitué de nerfs et de centres qui sont, soit de perception, soit d’émission, soit d’association. Les muscles striés relèvent du système nerveux central. Celui- ci a un rôle dans les relations avec le monde extérieur et aussi du ressort des facultés psychiques. Le système nerveux neurovégétatif est constitué des nerfs crâniaux rachidiens et des nerfs sympathiques. C - Développement génétique du mouvement. A la naissance, le mouvement n’est pas acquis dans sa forme définitive. Deux conditions sont nécessaires au développement de la motricité : d’une part, l’achèvement du processus de maturation neurophysiologique (myélinisation) qui peut durer 6, 7 mois, voir plus chez certains enfants et, d’autre part la qualité et la quantité de stimulations permettant les premiers apprentissages moteurs. Il y a donc des périodes de développement moteur ou plus précisément psychomoteur que l’enseignant(e) de maternelle doit connaître pour mieux finaliser et organiser les expériences motrices nécessaires aux apprentissages. Résumons les étapes de développement moteur identifiées par Gesell pour identifier et étapes et les composantes du développement psychomoteur de l’enfant. Au cours de ses quatre premières semaines, l’enfant est incapable de produire des mouvements dans l’espace. Durant ces quelques heures d’éveil, il a tendance à bouger la tête latéralement. Cette attitude appelée « réflexe tonique du cou » est la base de tout système réactionnel. Quand l’enfant est couché sur son dos, il a un bras fléchi et l’autre allongé du même côté que celui où il tourne la tête. A seize semaines environ, sa tête devient plus mobile. Il commence à coordonner les mouvements de ses bras et de sa tête en fonction de la position de la tête et des yeux. Il commence à saisir les objets qu’il voit des deux mains. Cette action entraîne des mouvements brusques de la tête, des épaules et des bras. A 28 semaines, environ, il est capable de s’asseoir. La préhension avec une main a succédé à la préhension à deux mains. Il peut non seulement saisir un objet mais aussi le transférer d’une main à l’autre et le manipuler. A quarante semaines. Il maintient son équilibre en position assise. Il peut se tenir debout s’il est tenu. Il est parvenu à une préhension plus fine, il est capable de saisir les objets entre le pouce et l’index. Vers 12 mois, il cesse de ramper et se maintient en position verticale. Entre 12 et 15 mois environ, il marche sans aide. Sa préhension est de plus en plus précise, il peut manipuler des objets (blocs, cubes…). Vers deux ans, il peut courir, monter, descendre, grimper. Il est heureux dans toute activité motrice. Son répertoire moteur s’accroît et progresse tant au niveau de la manipulation que de la locomotion. Vers trois ans, il possède des mouvements de manipulations plus délicates qui lui permettent de contrôler les barbouillages. Il n’est pas encore capable de dessiner un bonhomme, mais il montre plus de contrôle dans ses gribouillages. Ses mouvements locomoteurs sont plus précis et la fonction d’ajustement s’améliore. Il peut accélérer et ralentir quand il court. Il peut s’arrêter et changer de direction. Il marche correctement. Il peut sauter d’un escalier les pieds joints et il peut pédaler. Il commence à se tenir en équilibre sur un pied. Chez l’enfant de cinq ans ; l’équilibre est bien établi. Il est capable de sauter à cloche-pied montrant ainsi un meilleur contrôle moteur. Il est capable de s’habiller et de se déshabiller. Il dessine mieux le bonhomme et montre plus de faciliter à faire des cercles, des carrés… Gesell présente quatre lois du développement psychomoteur chez l’enfant. D’abord le développement moteur survient selon une direction céphalocaudale. En d’autres termes, l’enfant exécute d’abord des mouvements de la tête et du tronc, puis se développent les mouvements des membres inférieurs. Il voit et tend les mains avant de marcher. Ensuite, le mouvement se développe selon une direction proximo-distale, l’enfant exécute d’abord de larges mouvements des épaules et du tronc avant de développer les mouvements des avants bras et des mains. Enfin, le mouvement des mains va d’attraper, de prendre et de serrer avec les mains à des manipulations plus précises, de l’extérieur de la main à l’intérieur de la main. Gesell précise que le développement s’effectue non pas comme on monte une échelle mais plutôt comme un chevauchement de comportement qui donne à l’enfant l’apparence de progresser et puis de régresser légèrement. Quiconque a observé un enfant durant les quinze premiers mois aura remarqué que, bien qu’il ait appris à marcher, l’enfant peut en certaines occasions se remettre à ramper ; son comportement oscille entre la marche bipède et quadripède. Il est important de garder à l’esprit que les différences individuelles dans le développement moteur sont nombreuses et variées ; certaines sont dues simplement au fait que, chez les enfants, le mode opérationnel des processus de croissance et de maturation peut différer. D - Quelques repères En résumé, à l’école maternelle il faut savoir observer l’enfant au niveau de la motricité, de la préhension, du langage et de la compréhension. deux ans Motricité Il monte et descend l’escalier seul sans alterner les pieds (pose les 2 pieds sur chaque marche). Il court vite (l’équilibre est meilleur), tourne en cercle, sautille, grimpe, danse. Il tape dans un ballon avec précision et équilibre. Préhension Il a acquis une grande souplesse du poignet et une bonne rotation de l’avant-bras : dessine avec un crayon bien tenu (prise digitale). Il sait tourner la poignée d’une porte, dévisser un couvercle, manger avec une cuillère. Vers 2 ans et demi, il copie un rond. Langage C’est l’âge de l’explosion du vocabulaire. Il parle constamment. Il fait des « phrases explicites » et abandonne le jargon du langage global. Faire des phrases ne veut pas dire « parler adulte », il aura toujours un langage enfantin qui ne doit pas inquiéter. Il utilise le « je », le « moi », le « tu ». Il utilise le « verbe ». Il réunit 2 ou 3 mots en une phrase. Compréhension générale Il nomme 4 à 5 images. Il comprend 2 à 3 ordres donnés. Il peut désigner 4 à 5 parties de son corps. Il peut être propre la nuit. uploads/s3/ le-developpement-psychomoteur-de-l.pdf

  • 44
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager