1984 doit avoir été une bonne année. Peut-être même qu’il y avait quelque chose

1984 doit avoir été une bonne année. Peut-être même qu’il y avait quelque chose dans l’air dès 1983. Une ambiance de nouveaux dé- parts, de nouvelles idées. Il y a 20 ans, tout d’un coup, les premiers fabricants et vendeurs européens d’objets de jonglage sont apparus avec force sur la scène. Pappnase démarra les balles roulantes, suivi par Mister Babache, Spotlight, Henrys, Keule & Co., die Jonglerie, Oddballs et Unicycle. Et bien sûr, Kaskade, le premier numéro est sorti de l’imprimerie juste à temps pour la 7e convention européenne à Francfort. Mais quel était exactement ce « quelque chose » dans l’air à cette époque ? Dans le prochain numéro, je voudrais aborder ce sujet plus en détail. Donc si vous avez des souvenirs, des photos et des anecdo- tes de cette époque, ou votre interprétation de ce qu’était ce « quelque chose », nous serions ravis de vous entendre. Si vous avez une contribution à faire, envoyez nous un e-mail, ou venez à notre stand à l’EJC de Carvin. Malheureusement, je ne pourrais faire la traversée vers Buffalo pour le festival de l’IJA. Si vous allez aux USA, voudriez vous écrire un reportage pour Kaskade, et/ou prendre quelques photos pour nous ? Si c’est le cas prenez contact avec nous avant de partir. J’espère que vous passerez de supers moments aux conventions de cet été. Pendant que vous y serez, gardez une pensée pour le fait qu’il n’y aurait probablement jamais eu autant d’évènements de jon- glage si ceux qui ont développé des moyens de faire des objets de jonglage abordables ne l’avaient fait il y a 20 ans. Gabi Keast MAGAZINE EUROPÉEN DE JONGLERIE 6 Dans les coulisses 2 10 Dossier professionnel 3 18 Spectacle (Le Poids du Ciel) 5 20 Festival 5 23 Ecole de théâtre 6 28 Spectacle (Circo Aereo) 7 30 Portrait 7 46 Entraînement - Passing 9 50 Entraînement - Boites à cigares 10 SOMMAIRE Page Kaskade Page édition française EDITORIAL Mode de parution: trimestrelle Prix d’achat: € 4,70; pour un abonnement: € 20,00; Formulaire de commande pour un abonnement voir p.10 Grand merci aux traductrices et aux traducteurs de cette édition : Jean-Baptiste Hurteaux, Denis Paumier, Fabienne Hourtal, Marc Zischka, Pascal le Merrer, Elisabeth Wiedmann, Arnaud De Grave, Patrick Schwartz DÉTAILS DE PUBLICATION (voir aussi Kaskade p. 59) Ceci est un supplément à Kaskade, Europäische Jonglierzeitschrift, European Juggling Magazine, ISSN 1432 9085 Directeurs de publication, Gabi & Paul Keast, Schönbergstr. 92, D-65199 Wiesbaden, Allemagne, Tel: +49 611 9465142, Fax: 9465143, Email : Kaskade@compuserve.com, Site web : www.kaskade.de Les articles ou les lettres portant un nom n’expriment pas force- ment l’avis de la rédaction. La reproduction même des extraits exige l’autorisation formelle et écrite de la maison d’édition. 3/2004 N°75 Kaskade – édition française/ 75 2 Jerry Martin, Richfield, Minnesota, USA Photos: Joonas Rissanen Nous avons la chance de vivre une époque de jonglerie riche et créa- tive, qui peut être vue et appréciée partout dans le monde grâce au développement d’une technologie vidéo abordable. Les possibilités foisonnent pour se former, pro- mouvoir, accéder aux archivages historiques, et profiter de la meil- leure place pour voir des specta- cles. Il y a quatre ans, est parue une cassette qui couvrait tous ces s u- jets et plus, sous le titre « 3b Dif- ferent Ways » (3 balles - Différen- tes manières). Pour ceux d’entre nous qui ramons sur le travail à trois balles, c’était un pas im- mense, comme redécouvrir la jon- glerie depuis le début. Les idées fusaient. De plus, les démonstra- tions étaient pleines d’esprit créa- tif. Qui étaient ces gars, et d’où sor- taient-ils autant de nouveaux m a- tériels ? Les principaux joueurs sont Ma k- sim Komaro, Joonas Rissanen, et Ville Walo, qui vivent tous à Hel- sinki, en Finlande. Ils appellent leur entreprise Peapot Video, bien qu’ils s’attachent davantage à l’action collective qu’à la démar- che commerciale. Le globe-trotter et jongleur américain Jay Gilligan joue dans chaque opus de Peapot, et est un co-initiateur et partenaire actif du projet. Les trois finlandais se sont ren- contrés en 1994. Joonas Rissanen était occupé à s’établir en tant que gourou de la vidéo, en profitant de chaque opportunité pour acquérir de l’expérience dans le monde réel de la production, et se construisant à l’occasion un C.V. et un réseau de connaissances. Joonas ensei- gnait également les bases du tour- nage et du montage dans un centre culturel de quartier qui s’appelait Narri (signifiant « bouffon » ou « idiot »). Joonas mettait active- ment en avant dans son travail la nouveauté et l’invention, mais il ne s’était pas vraiment focalisé dessus jusqu’à sa rencontre avec Ville Walo, un jongleur profes- sionnel qui s’était inscrit au cours de Joonas. Les deux artistes s’ap- précièrent mutuellement et com- mencèrent à passer du temps e n- semble et à explorer l’univers de l’autre. Aujourd’hui, Joonas prati- que des tours de magie sophisti- qués, et Ville interprète ses numé- ros avec de brillants effets de scène. Ville n’est pas seulement un a r- tiste de scène accompli, mais aussi il expérimente souvent des idées extrêmement originales, qu’il n’hésite pas à emprunter au monde de la magie. Au final, son travail est visuellement agréable et à l’occasion quasiment surréaliste. Il manipule en général deux ou trois objets, et comme il aime beaucoup les figures géométri- ques, il les arrange souvent dans des rapports distincts (parallèle, triangle, angles droits, etc.), soit figés dans une pose, soit en mou- vement, ou alors en les lançant dans l’espace. Le résultat produit souvent des transitions et des mouvements surprenants. Maksim Komaro avait rencontré Ville Walo plus tôt cet été-là au Danemark au Festival de Jonglage Nordique, et leur amitié et leur collaboration professionnelle se développèrent naturellement. Maksim vit de ses talents d’artiste de cirque, de magicien, de jon- gleur, et de professeur dans une école de cirque. C’est un inven- teur inlassable de nouvelles idées de jonglerie, et il lance les projets et les idées dans sa tête et dans sa vie, aussi vertigineusement que les objets qu’il lance en l’air avec tant de maîtrise. Il y a dans la manière de jongler de Maksim une clarté visuelle que l’on peut voir depuis le dernier rang du chapiteau et une énergie gracieuse qui pourrait f a- cilement remplir le centre de la piste. La plupart du temps, il ma- nipule des balles en silicone, il travaille à de nouvelles figures, alors ses performances solo sont remplies de mouvements qui ne sont jamais exactement comme vous vous y attendiez. Les balles tournent en orbite autour de son corps et fusent derrière sa tête et montent vers le ciel et ses mains attrapent ça et là et dessous et der- rière et tout autour de lui. En 1998, leur chemin croisa celui de l’itinérant Jay Gilligan. La v i- sion esthétique de ces trois jon- gleurs est remarquablement simi- laire. Emmenés à créer de nouvel- les techniques et spectacles de jonglerie, ils partagent un profond respect pour les inventeurs et leurs inventions, de même qu’un mépris commun pour les routiniers qui continuent de salir notre art. Tous les quatre furent aussi pro- fondément influencés par Caught Clean, une vidéo de 50-minutes sur le skate réalisée en 1997 par Laban Pheidias et ses copains de skateboard. En particulier, la scène de jonglage de Sean McKin- ney, qui était une force vive dans cette production, a eu un réel im- pact. L’impression était trop mar- quante pour s’évanouir, et les fin- landais commencèrent à lancer des idées pour enregistrer un spec- tacle complet par eux-mêmes. N’ayant pas de structure sur l a- quelle s’appuyer, ils commencè- rent par réaliser un catalogue v i- déo de leurs numéros. Cela eut comme conséquence inattendue mais heureuse de stimuler encore davantage l’émergence de nouvel- les idées et leurs archives vidéo augmentèrent rapidement. Avec un modeste soutien financier du cirque national finlandais, ils ont retravaillé leurs idées dans leur première vidéo de formation en jonglage 3b Different Ways. La partie de Jay Gilligan fut enregis- trée juste avant son départ à l’is- sue du Festival 5-3-1. Il avait per- du une lentille de contact ce m a- tin-là, et avait dû jongler « en aveugle ». Ils se lancèrent tout de suite après dans leur deuxième projet vidéo Radical Club News, qui était cen- sé être tout entier consacré au jon- glage de massues, sans jongler avec des massues, mais avec des « Legos ». La version jonglée avec des Legos implique de pren- dre, disons, trois massues et de les tenir dans une relation géométri- que (bout à bout en ligne droite, peut-être)et puis de les réarranger. Ville Walo est un maître des L e- gos, et beaucoup de son travail avait déjà été enregistré dans leur album vidéo. En outre , il fut déci- dé d’inventer le rebond de mas- sues – pas comme une simple note de fantaisie isolée, mais plutôt comme une nouvelle source pleine de figures, utilisant le sol, les murs, uploads/s3/ kaskade-75-french.pdf

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