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rlk TRAITÉ COMPLET DE LA THÉORIE ET DE LA PRATIQUE DE L'HARMONIE - Imprimerie ilo E. Martinet, ruo Mignon, S. TRAITÉ COMPLET DE LA THÉORIE ET DE LA PRATIQUE DE L'HARMONIE CONTENANT LA DOCTRINE DE LA SCIENCE ET DE L'ART PAR F. J. FETIS Kat ti; fouei ouyjs'veia Ta"; àjy.cvîxic xai rot; fjôxcï; uval. L'harmonie et le ihythme semblent ratine nous être inhérente. (Arist., Polit., lib. VIII, édit. Bekk., t. II, p. 1340, col. 2.) NEUVIÈME EDITION Berne, corrige» et augmentée par 1 An leur PARIS G. 50 R /SéJ 934629 <l/V c^/p&aaa?ne cy/ûuel. Mon illustre Amie, En décorant un livre de science foute scolastique' J'un nom qui ré- veille le souvenir de mille grâces et d'un charme inexprimable, je crains bien de ressembler à ce personnage bafoué par Molière , leque n'imaginait pas de cadeau plus galant pour une jeune beauté que celui d'une thèse de médecine. Pourtant, je me rassure par la pensée que l'objet de ce livre est l'harmonie : l'harmonie ! si puissante et si belle sous vos doigts mer- veilleux! l'harmonie, descendue du ciel dans votre âme, et dont vous êtes la plus séduisante, la plus idéale émanation ! En faveur de la parenté de ma science et de votre art tout divin , daignez agréer l'hommage que vous offre le plus sincère, le plus ardent de vos admirateurs. FÉTIS. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/traitcompletdeOOft AVERTISSEMENT DE LA NEUVIÈME ÉDITION En terminant la préface de la troisième édition de cet ouvrage, je disais, nonobstant le bon accueil qui lui avait été fait dès sa première publication, qu'il lui restait encore à subir l'épreuve du temps, pour en consacrer la doctrine. Au moment où je viens de relire pour la der- nière fois ce même livre, près d'un quart de siècle s'est écoulé; huit éditions de l'ouvrage - ont été épuisées; des milliers d'harmonistes ont été enseignés par la théorie qui y est établie; eux-mêmes sont devenus des maîtres et la propagent; enfin, les hommes les plus compétents dans la science de riiarmonie m'ont adressé des félicitations de toutes parts. Plusieurs, doués de l'esprit philosophique, ont compris que la doctrine expo- sée dans mon ouvrage n'est autre chose que la révélation du secret de l'art, la loi fondamentale sans laquelle les œuvresde cel arl . produites depuis près de quatre siècles, n'existeraient pas. .le n'ai rien inventé : j'ai tout décou- vitI dans l'histoire monumentale de la musique. La il AVERTISSEMENT. conviction de cette vérité se répand de proche eu proche. Ce n'est pas à dire que le monde musical tout entier se soit rallié à la doctrine de l'harmonie basée sur la tona- lité, et qu'il n'y en ait plus d'autre admise dans l'enseigne- ment : il n'est pas dans la nature des choses humaines de faire naître une semblable unanimité de vues et d'opinions. Jamais une autre science n'a vu produire autant de rêves extravagants que celle de l'harmonie : naguère j'en ai vu poindre de nouveaux dont l'absurdité ne le cède en rien aux anciens ; il est vraisemblable que l'avenir n'en sera pas plus avare. f En Allemagne, les Traités de composition et d'harmo- nie se multiplient chaque année : ils n'ont de nouveau que leurs titres ou plutôt que les noms des auteurs, car le fond de tout cela se trouve dans les vieux ouvrages de Vogler et de Frédéric Schneider. Ce sont toujours les mêmes erreurs d'accords de toute nature placés sur tous les degrés de la gamme, sans égard pour leurs lois de succession. En France, à Paris surtout, tout professeur d'harmonie ayant de certains procédés d'enseignement auxquels il attache de l'importance, bien qu'au fond il ne s'éloigne pas du système de Catel, tout professeur d'harmonie, dis-je, veut mettre au jour un traité, une méthode qui porte son nom et le fasse connaître du public. Au point de vue de la science, ces ouvrages sont comme non ave- nus ; mais, en résultat, ils sont des obstacles opposés à la propagation de la saine doctrine de la science en rap- port intime avec l'art ; obstacles qui toutefois ne sont que momentanés. AVERTISSEMENT. m Pour exposer en peu de mots les principes qui mont dirigé dans la conception de ma théorie de l'harmonie, je dirai qu'abandonnant toute idée de système, je me suis demandé si les lois secrètes qui régissent les rapports de succession des sons de nos gammes majeures et mi- neurs n'étaient pas les mêmes qui déterminent les rap- ports de simultanéité dans les accords; en d'autres termes, si le principe de la mélodie n'était pas identique avec celui de l'harmonie ; et bientôt j'ai acquis la con- viction de cette identité. J'ai vu que parmi la multitude de combinaisons dont se compose l'harmonie de notre musique, il en est deux que notre instinct musical accepte comme existant par elles-mêmes, indépendamment de toute circonstance précédente et de toute préparation, à savoir: l'harmonie consonnante appelée accord parfait, qui a le caractère du repos et de la conclusion, et l'har- monie dissonante, désignée sous le nom d'accord de .sep- tième dominante, qui détermine la tendance, l'attraction et le mouvement. La résolution nécessaire des notes at- tractives de celui-ci, et la position de ces notes dans la gamme, fournissant les lois de succession de cinq des degrés de cette gamine, la position des deux autres degrés se déduit d'elle-même. Par là se trouvent déterminés les rapports nécessaires des sons, qu'on design»' en général sous h; nom de tonalité. En possession de ces données, j'ai donc vu que tonte l'harmonie réside dans ces nécessités alternatives : repos, tendance ou attraction, et résolution de ces tendances dans un repos nouveau. J'ai vu aussi que les deux ac- cords dont je viens de parler fournissent tous Les éléments nécessaires pour L'accomplissemenl des exigences de ces iv AVERTISSEMENT. deux lois de toute musique. J'en ai conclu que toutes les autres harmonies ne sont que des modifications de celles- là, et j'ai classé ces modifications dans l'ordre suivant : 1° renversement des accords naturels consonnants et dissonants - , 2° substitution d'une note à une autre dans l'accord dissonant, et dans ses dérivés par le renverse- ment; 3° prolongation d'une note d'un accord sur un accord suivant; 4° altération des notes naturelles des accords par des signes appartenant à des tons divers ; 5° combinaisons de ces modifications. Voulant m'assurer que ces considérations m'avaient conduit à des vérités irréfragables, sans aucune exception, et qu'il n'existe point en musique, un ton étant donné, d'autres accords nécessaires que ceux dont je viens de parler, j'ai pris des compositions de tout genre, et leur enlevant successivement toutes les modifications que le sentiment ou la fantaisie du compositeur avait introduites dans les harmonies naturelles, j'ai vu que celles-ci suffi- sent pour conserver à leurs ouvrages leur signification tonale, mélodique et harmonique; d'où j'ai conclu avec certitude que les deux accords consonnant et dissonant sont les seuls nécessaires. Il n'est pas de philosophe de quelque valeur, pas de savant ayant l'habitude de généraliser, qui n'ait espéré d'arriver à la solution définitive de problèmes demeurés longtemps obscurs : je dois avouer que je me trouve dans une situation d'esprit analogue, et que ma persuasion d'avoir assis la science de l'harmonie sur sa base naturelle est inébranlable. Pendant soixante années d'études et de lecture de tout ce qui a été publié sur le môme sujet, mes idées n'ont pas varié à l'égard du principe de cette AVERTISSEMENT. y science, à savoir la loi tonale. J'ai porté toute l'attention dont je suis capable sur les objections qui m'ont été faites, et je crois avoir réfuté victorieusement celles qui présentaient quelque apparence de solidité : les autres ne m'ont pas paru devoir m'occuper. Aujourd'hui donc, je viens déclarer, sans être préoccupé d'aucun intérêt de vanité, et par le seul amour de la science et de l'art, que je crois avoir mis dans ce livre la constitution définitive de la théorie de l'harmonie. L'AUTEUR. Bruielles, 25 février ISC7. PREFACE DE LÀ TROISIÈME ÉDITION. Harmoniste par instinct, j'écrivais dès l'âge de neuf ans des sonates , des concertos , des messes , sans avoir les pre- mières notions de la théorie de l'art. Admis comme élève au Conservatoire de Paris dans ma seizième année, j'y suivis le cours d'harmonie du vénérable Rey, et j'y appris le système de la basse fondamentale de Rameau, le seul qui fût connu de mon vieux maître. Peu de temps après, Catel publia son Traité d'harmonie dont les bases avaient été discutées dans une assemblée de professeurs du Conservatoire. Une lutte s'engagea entre les partisans de l'ancien système et ceux de la nouvelle doctrine. Disposé par la nature sérieuse de mon esprit à m'intéresser à ces questions de théorie, malgré ma jeunesse et mon inexpérience, je me livrai à l'examen des deux systèmes rivaux, et par la comparaison que j'en fis, je cherchai à m'éclairer sur le degré de certitude de leur prin- cipe fondamental. Le découragement fut le premier résultat de uploads/s3/ fetis-j-f-traite-complet-de-la-harmonie-pdf.pdf

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