Félix vallotton le feu sous la glace Dossier Pédagogique © RmnGP 2013-2014 Doss
Félix vallotton le feu sous la glace Dossier Pédagogique © RmnGP 2013-2014 Dossier pédagogique © RmnGP 2013-2014 2 Sommaire Félix vallotton - le feu sous la glace 02 octobre 2013 - 20 janvier 2013 introduction 3 L’EXPOSITION 4 La quête d’un style · · Point bio · · Le portrait, un noble sujet · · Le nu féminin, la grammaire du dessin Original et moderne · · Point bio · · Nabi et symboliste · · Un style moderne et singulier · · Photographie, modèle et passion Vallotton et la gravure sur bois Entretien avec François Baudequin à propos des bois gravés de Félix Vallotton Pessimisme et guerre · · Point bio · · Guerre des sexes et mythologie détournée · · Vallotton, un artiste moderne du XXe siècle · · La Première Guerre mondiale Regarder 15 · · Les Cinq Peintres (1902-1903) · · Le Bain au soir d’été (1892-1893) · · La Loge du théâtre, le Monsieur et la Dame (1909) · · L’Exécution (1894) · · Persée tuant le dragon (1910) · · Dame-jeanne et caisse (1925) Glossaire 21 Prolonger la découverte 22 · · Bibliographie · · Sitographie créditS photo 23 Dans le texte, [APPROFONDIR] renvoie à un autre dossier pédagogique ou à un article publié sur le site de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (www.rmngp.fr). Dans le texte * renvoie au glossaire. 3 introduction Rétrospective Vallotton au Grand Palais Les Galeries Nationales du Grand Palais présentent une rétrospective du peintre et graveur Félix Vallotton (1865- 1925). La dernière manifestation importante à Paris date de 1979. Le parcours de l’exposition, à la fois chronolo- gique et thématique, retrace sa carrière longue de qua- Autoportrait à la robe de chambre (1914). Lausanne. Musée cantonal des Beaux-Arts. Identité Lieu de naissance : Lausanne. Dates : 28 décembre 1865 - 29 décembre 1925. Français de cœur : Suisse de naissance, Félix Vallotton a longtemps vécu en France et s’est toujours senti français. En 1900, il obtient la nationalité française sans renoncer à la nationalité suisse. Marié : il fait un beau mariage pour une reconnaissance sociale et par amour avec Gabrielle Rodrigues-Henriques le 10 mai 1899. Artiste polyvalent : peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, auteur de romans (La Vie meurtrière, Corbehaut et Les Soupirs de Cyprien Morus) et de pièces de théâtre. Il est aussi critique d’art et tient un livre de raison. L’œuvre : 1704 tableaux répertoriés, dont 300 peintures conservées dans des collections publiques. Beaucoup de gravures, de dessins, de sculptures et des arts appliqués. Sujets : paysages (7490), nus, portraits et natures mortes. Il peint et grave des scènes d’intérieur. Grandes décorations à sujets mythologiques, allégoriques ou bibliques. Personnalité Angoissé : ses mémoires et ses écrits sur l’art sont précieux pour connaître certains aspects de ses goûts et de son caractère. Il évoque notamment ce qu’il nomme « ses crises de neurasthénie », comme des crises d’angoisse ou de mélancolie. Indépendant : farouchement attaché à l’idée d’un style original, il élabore en quelques années un style singulier. Amoureux : Il aime séduire les femmes mais elles le plongent dans l’inquiétude. rante-trois ans, au travers des thèmes qui l’ont inspiré, comme le portrait, le nu féminin, les scènes du quotidien, les paysages, les natures mortes ou les sujets mytholo- giques. Un choix de cent soixante-dix peintures et d’une soixantaine de gravures permet de mesurer le caractère original de son style et son appartenance à l’art moderne. Devenu célèbre grâce à la gravure et à l’illustration dans la dernière décennie du XIXe siècle, il retourne à la pein- ture au début du XXe siècle et prend part aux expositions de l’avant-garde internationale, comme les Sécessions de Munich et de Vienne et L’Armory Show* aux Etats-Unis en 1913. Vallotton, un tempérament Pour émile Zola : « Une œuvre d’art est un coin de la créa- tion vu à travers un tempérament. » Cette affirmation s’ap- plique parfaitement à la personnalité de Félix Vallotton. Le sous-titre choisi pour cette exposition « Le feu sous la glace » rend compte d’une tension observable dans les œuvres et laisse imaginer le caractère secret et pas- sionné de Vallotton. Car sous une apparence banale, lisse et froide des tableaux, le peintre dissimule une réalité trouble, des secrets de la vie intime, des drames et des silences. Dossier pédagogique © RmnGP 2013-2014 4 Le portrait, un noble sujet Huit autoportraits peints connus sont réper- toriés, depuis celui qui le présente à l’âge de 20 ans jusqu’à 1923, deux ans avant sa mort. Ceux-ci jalonnent des périodes et des évènements particuliers. Dans le premier, il s’affirme avec talent alors qu’il débute sa carrière. Il l’expose au Salon* des Champs- élysées et obtient une mention honorable. Certains détails, comme le vêtement, ren- forcent une réelle présence. Toutefois, rien ne montre qu’il est peintre, contrairement à l’Autoportrait à la robe de chambre, qui est plus tardif où apparaît sa palette. Le fond est neutre et la façon de peindre impersonnelle et lisse. Sa manière de préciser les détails rappelle les portraits des peintres allemands de la Renaissance comme Cranach ou Holbein. Quand il fait le portrait de quelqu’un, Vallotton scrute son modèle du regard des pieds à la tête en quête du caractère. Ses portraits expriment une certaine neutralité et accrochent l’atten- tion par un détail ou un accessoire, comme le pendentif rouge du collier de Gertrude Stein. L’exposition se déroule en dix sections, soulignant la richesse et la complexité artistique de Félix Vallotton : Idéalisme et pureté de la ligne ; Perspectives aplaties et vues cavalières ; Un regard photographique ; Refoulement et mensonge ; Le double féminin ; La violence tragique d’une tache noire ; érotisme glacé ; Opulence de la matière ; Mythologies ; Pessimisme. L’EXPOSITION La quête d’un style Point bio Années de jeunesse de 1882 à 1889 Vallotton naît en 1865, à Lausanne, où son père tient une droguerie et fabrique du cho- colat. Il suit des études classiques, obtient son baccalauréat en latin-grec en 1882 et il est déjà passionné par les arts et la peinture. à l’âge de 17 ans, il arrive à Paris et s’inscrit aux cours de l’Académie Julian où ses pro- fesseurs Jules Lefèvre et Gustave Boulanger remarquent rapidement son talent. Il passe le concours d’entrée à l’école des beaux-arts l’année suivante et est reçu 4e sur 70 partici- pants. En 1885, il débute son « livre de rai- son », une liste chronologique de ses pein- tures et de ses gravures. Il a conservé aussi précieusement tous les documents qui per- mettent de suivre son évolution (ébauches, dessins, photographies, catalogues de ses expositions et publications le concernant). Il partage son temps entre Paris et la Suisse pour les vacances, où il en profite pour peindre des paysages. Il fait la connaissance d’artistes suisses et se lie d’amitié à Paris avec Charles Maurin et le graveur Félix Jasinski. Dès le début de sa carrière, Vallotton se concentre sur la figure et le dessin en pei- gnant des portraits et des nus féminins. Dossier pédagogique © RmnGP 2013-2014 5 Certaines personnes ne supportent pas la vision du peintre et détruisent ou refusent le portrait. Dans son ouvrage Autobiographie d’Alice Toklas, Gertrude Stein avoue que le sien ne lui plaît pas. Vallotton s’est repré- senté une neuvième fois, debout en compa- gnie de quatre autres peintres dans Les Cinq Peintres. Chacun des artistes a été étudié à part dans des esquisses dessinées avant de figurer ensemble dans la toile. Dans cet hommage amical, le style est délibérément naïf et les peintres sont comme statufiés. Les Cinq Peintres (1902-1903). Winterthur. Kunstmuseum Winterthur. Gertrude Stein (1907). Baltimore. The Baltimore Museum of Art. Le nu féminin, la grammaire du dessin Le Bain turc (1907). Genève. Musées d’Art et d’Histoire de la Ville de Genève. « Les corps humains comme les visages ont des expressions individuelles qui accusent, par des angles, par des plis, par des creux, la joie, la douleur, l’ennui, les soucis, les appétits, la déchéance physiologique qu’imprime le travail, les amertumes corrosives de la volupté. » Félix Vallotton, 1910. Félix Vallotton étudie le corps nu d’abord pour apprendre à maîtriser le dessin. Les lignes pures et les contours fluides témoignent de son admiration pour Ingres, ce grand maître classique du XIXe siècle qui proclame : « Le dessin est la probité de l’art ». Pour Vallotton le dessin doit dominer la couleur dont le seul rôle est de mettre en valeur les formes. Dans son journal le 04 octobre 1918, il pré- cise : « L’abondance de la palette mène à la dispersion, à la cohue et aux hasards, ce que je déteste le plus. » Il n’aime pas Franz Hals, ni Pier Paul Rubens, le grand décorateur baroque flamand, sauf dans ses paysages. La matière picturale épaisse et triturée avec la brosse ne le séduit pas du tout. Il peut même avoir des commentaires virulents à propos de peintres considérés comme des génies. Ainsi, il décrit le style de Titien, grand peintre Dossier pédagogique © RmnGP 2013-2014 uploads/s3/ exposition-felix-vallotton-le-feu-sous-la-glace-dossier-de-presse.pdf
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- Publié le Oct 22, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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