1 Notice Biographique Nous avons choisi de publier les douze pages de cet opusc
1 Notice Biographique Nous avons choisi de publier les douze pages de cet opuscule, préfacé par Laurent Tailhade, car cet ouvrage est absent des collections de la BnF. Cette publication a, d’autre part, l’intérêt d’évoquer la figure d’un personnage, peintre aujourd’hui parfaitement oublié, grand voyageur, mi-intrigant, mi-aventurier, qui séduisit, en son temps, un Tailhade toujours sensible au charme de ces jeunes hommes qu’on lui présentait comme étant promis aux plus hautes distinctions de la Renommée. En janvier 1909, s’était tenue une première exposition Harald-Gallén à la Galerie d’Art décoratif, 7, rue Laffitte, dans le IXe Arrondissement – galerie dépendant de la revue L’Art décoratif, ouverte depuis le 22 janvier 1906 – où l’on pouvait admirer des peintures et des gravures en couleurs. Présentée par Laurent Tailhade dans un opuscule, non retrouvé à ce jour, l’œuvre du peintre emportait l’adhésion de Louis Vauxcelles dans Gil Blas du 25 janvier 1909 : « Cet artiste septentrional a le sentiment grave et fort, l’accent mélancolique et pénétrant qui particularise les artistes de sa race. Il traduit profondément la couleur de la nuit bleutée, les visions d’automne finissant, la majesté des couchers de soleil. Et ses aspects bretons sont inédits et émouvants. Cette petite exposition d’un étranger est à voir. » Le Petit Journal du 10 février 1909 indiquait que M. Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d’Etat des beaux-arts, avait visité cette exposition et qu’il avait fait l’acquisition pour l’Etat d’une eau-forte en couleurs. Deux ans plus tard, le lundi 13 mars 1911, une nouvelle exposition lui était consacrée à la galerie Bernheim Jeune, 15, rue Richepance (rue du Chevalier-Saint-Georges depuis 2001). L’inauguration était présidée par Léonce Bénédite, conservateur du musée du Luxembourg. Dans l’assistance, on notait la présence des personnalités suivantes : comte de Bari, S.A.S. la princesse Odescalchi, princesse de Lanskoy, marquise de Maleissye, marquise de Trabadelo, vicomte Gautron du Coudray, comte et comtesse de Chaumeils, Mlle Hennen de Foehren, comtesse et Mlle de la Hardrouyère, Mlle G. Procopé, baronne de Stevenin, Mme Benda, M. Hugon, comte de Hoorn, l’abbé Lemire, Mlle Parr, Michel Roudakow, Mlles d’Espagne (sic)1, André Lelarge, M. de Bretteville… Bref, une assistance triée sur le volet… Entre ces deux dates, il avait séjourné en Algérie, pays qui l’avait beaucoup inspiré et qui lui avait permis d’exposer ses peintures et ses eaux-fortes à la villa Scala2 à Alger en mai-juin 1910. C’est dans la Revue Mondaine oranaise du 7 mai 1910 qu’il reçut un accueil particulièrement enthousiaste sous la plume d’un certain L. de Mayronne : « …Rien dans la manière du jeune peintre finlandais ne révèle une influence, un enseignement ou une discipline quelconque ; il ne procède de personne ; il n’a d’autre maître que la nature ; il est resté fermé à tous les procédés d’école et c’est ce qui fait l’originalité, la puissance, la rusticité et la beauté de son talent. 1 Il faut plutôt lire Mlles d’Espaigne et non d’Espagne. Il existe, en effet, à l’époque des demoiselles d’Espaigne, filles d’un certain Hector d’Espaigne, demeurant 13, avenue de Lamotte-Picquet (VIIe). 2 A l'origine palais ottoman, la villa aurait appartenu à la princesse Khedaouedj El Amia. Cette bâtisse est située à El Biar, rue Chelha Mustapha (ex-rue Valentin Haüy). 2 Dessinateur précis, coloriste simple, il possède au plus haut degré la faculté synthétique qui lui permet de résumer en quelques traits le paysage le plus vaste et le plus divers, d’évoquer en teintes plates largement appliquées, les impressions lumineuses les plus rares et les plus fugitives… M. Harald-Gallen [sic] se connaît. Il a la notion exacte de sa valeur et des dons incomparables qui lui ont été départis. Si certaines qualités secondaires, incompatibles du reste avec son tempérament, lui font défaut, il s’en passe délibérément et n’essaye pas d’y suppléer. Et c’est pourquoi nous le voyons choisir les heures crépusculaires et nocturnes où la gamme des colorations se simplifie, où les contrastes s’atténuent, où les choses s’uniformisent. Et c’est pourquoi, ne se mesurant qu’aux difficultés que l’essence spéciale, primitive et spontanée de son génie lui permet de vaincre, il produit des œuvres d’une perfection absolue, d’une splendeur sereine et définitive… » De son côté, Gustave Mercier3 s’attardait plus longuement sur certaines des œuvres exposées : « …Des arbres, beaucoup d’arbres, M. Harad-Gallen [sic] semble avoir un culte pour eux. Pins, oliviers, cyprès, palmiers etc… il dessine leurs architectures simples ou compliquées, d’un burin savant et passionné… J’ai beaucoup admiré une Vue de Santa Cruz d’Oran qui nous montre le fort sur sa colline, dominant la mer comme un vieux burg romantique… Une toile d’assez grande dimension : Prise d’eau au Maroc, attire et retient dès l’abord. Quelle douceur dans ce paysage de monotones collines qui s’étagent, toutes semblables jusqu’à l’horizon, et sous un ciel vert turquoise reflétant dans l’eau pâle de la source les scintillements des premières étoiles qui s’allument… »4 A part un court entrefilet signé René Jean dans La Chronique des arts et de la curiosité du 28 mars 1911, l’exposition Harald-Gallén à la galerie Bernheim n’eut pas un grand retentissement dans la presse. En revanche, la qualité des personnalités présentes lors de l’inauguration indique que l’artiste jouissait d’une notoriété certaine dans la haute société cosmopolite européenne de son époque. Si nous ne sommes pas parvenus à identifier toutes ces personnalités, nous avons pu, néanmoins, recueillir des informations sur plusieurs d’entre elles. Léonce Bénédite (1859-1925), professeur à l’Ecole du Louvre, rapporteur général des Beaux- Arts à l’exposition universelle de 1900, conservateur en chef du musée du Luxembourg depuis 1889, puis premier conservateur du musée Rodin, frère de l’égyptologue Georges Bénédite. Le comte de Bari. Henri-Gabriel Richard de Marconnay (1865-1942), connu sous le nom de " comte de Bari ", dans le microcosme de la bonne société parisienne, était un expert réputé en art. Un temps reconnu par Pascal de Bourbon, comte de Bari (1852 - 1904) qui obtint la nullité de sa déclaration de paternité en 1895 ; ce qui n’empêcha pas cette éphémère filiation d’être revendiquée par celui qui en avait été privé. La princesse Odescalchi. [Il s’agit probablement d’Alinka Odescalchi (1882-1965), fille du prince Arthur Odescalchi (1836-1925)]. La princesse de Lanskoy. Sans doute Catherine de Lanskoy (1885-1940). La marquise de Maleissye. Marie Joséphine Tardieu de Maleissye (1835-1916), épouse divorcée du comte d’Osmond. Elle avait publié un ouvrage intitulé L’Amour partout, chez Ollendorff, en 1883, sous le pseudonyme de Myriem ; ce qui lui avait valu une petite notoriété passagère. Laurent Tailhade était un de ses amis intimes. 3 Gustave Mercier (1874-1953). Avocat au barreau de Constantine. - Vice-président de la Société archéologique de Constantine, auteur de nombreux ouvrages sur la Kabylie. 4 Les Annales Africaines du 11 juin 1910. 3 La marquise de Trabadelo. Née baronne de Somogyi, épouse d’Angel de Trabadelo, marquis d’Arroara. Le vicomte Gautron du Coudray. Victor Gautron du Coudray (1868-1957). Personnage haut en couleur. Peintre, poète, érudit, collectionneur, chercheur d’or etc. Créateur du cercle littéraire, Le Thyrse d'or, en 1909 et fondateur de la revue La Nef (1913-1914). Il fut le fondateur du musée de La Charité-sur-Loire. Le comte et la comtesse de Chaumeils. Henri de Boucharenc de Chaumeils, comte de Lacoste (né en 1876), agent consulaire et son épouse, née Louise Maselli (1885-1972), originaire d’Alger, où Harald-Gallén venait de séjourner. La comtesse de La Hardrouyère. Née Elisabeth, Edith Poëy d'Avant (1872-1924), mariée en 1902 avec le comte Guyot de La Hardrouyère. Mlle G. Procopé. [ Probablement la fille du major-général F.G. Procopé (armée russe de Finlande)]. La baronne de Stévenin. Thérèse Brou de Cuissart (née en 1856), veuve d’ Henry Stévenin, baron de Thozée. Madame Benda. Marie Maximilienne Canet (1844-1929), danseuse, épouse d’Eugène Benda, banquier (1831-1890). Elle était la mère de Pauline Benda (1877-1985), célèbre actrice connue sous le nom de Madame Simone. Monsieur Hugon. [Probablement le docteur Emile Hugon qui avait épousé Marie Henriette Swendsen]. L’abbé Lemire. Jules Auguste Lemire (1853-1928). Ecclésiastique, député républicain de gauche du Nord de 1893 à 1928, maire d’Hazebrouck de 1914 à 1928, initiateur des jardins ouvriers. M. de Bretteville. [Il s’agit probablement d’un des fils de l’avocat Christian Zetlitz Le Normand de Bretteville (1800-1870), d’origine norvégienne] André Lelarge (1883-1940). Homme de lettres, bibliophile, spécialiste de Paul-Louis Courier. Sa bibliothèque fut vendue à l’hôtel Drouot en mars 1941 : elle comprenait presque tous les ouvrages de Laurent Tailhade. Plusieurs de ces personnalités étaient déjà propriétaires d’œuvres d’Harald-Gallèn. A celles-ci, on ajoutera les noms d’autres acquéreurs remarqués dans le catalogue d’exposition. Charles Jonnart (1857-1927). Homme politique de premier plan. Député, sénateur, plusieurs fois ministre, gouverneur général de l’Algérie (1900-1901, 1903-1911, 1918-1919), très impliqué dans les affaires algériennes, il se présenta contre Paul Deschanel à l’élection présidentielle de 1920. Jean-Cyr Galerne. Négociant originaire de La Trinité-Porhoët. Il publia des nouvelles dans le Nouvelliste du Morbihan et dans le Clocher breton. 4 Madame O. Börner. [Il existait un certain Dr Otto Börner, allemand, linguiste, spécialiste de la langue française et de la littérature du Moyen-Age]. Mme Laurent Tailhade. Marie-Louise Eugénie Pochon (1876-1951), troisième épouse de Laurent Tailhade. Madame C.H. Scala. Henriette Scala, épouse de l'industriel Constantin uploads/s3/ exposition-du-peintre-finlandais-harald-gallen-presentee-par-laurent-tailhade.pdf
Documents similaires










-
52
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 06, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 2.6494MB