B U L L E T I N D E S A M I S D E S C E A U X Société d'histoire locale n o u v
B U L L E T I N D E S A M I S D E S C E A U X Société d'histoire locale n o u v e l l e s é r i e n ° 2 5 2 0 0 9 EN COUVERTURE Mairie et Eglise de Sceaux (milieu XIXe siècle.) Lithographie – J. Arnoud, d’après Chapuy De gauche à droite : entrée du jardin de la Ménagerie, ancienne Mairie, bâtiment de la gare, corps de garde, église avant la reconstruction de la flèche. BULLETIN DES AMIS DE SCEAUX N O U V E L L E S É R I E N ° 2 5 2 0 0 9 SOMMAIRE TRAVAUX ET RECHERCHES Elisabeth Sonrel Charlotte Foucher p. 1 Il y a cent ans l’élection partielle des 21 mars et 4 avril 1909 Martine Grigaut p. 29 Un siècle d’impressions scéennes Maud Espérou p. 45 ÉPHÉMÉRIDES p. 66 VIE DE L'ASSOCIATION Rapport Moral 2008 Thérèse Pila p. 67 Rapport d’activités 2008 Martine Grigaut p. 71 In memoriam Thérèse Pila p. 72 LES AMIS DE SCEAUX Société d’histoire locale fondée en 1924 La société des Amis de Sceaux a pour objet de rechercher, de recueillir, d’inventorier tous documents, témoignages, souvenirs concernant la ville de Sceaux et sa région et de les mettre à la disposition du public. Elle a son siège à la Bibliothèque municipale, 7, rue Honoré de Balzac, 92330 Sceaux Présidente : Martine Grigaut, Présidente d’Honneur : Thérèse Pila Vice-présidentes : Jacqueline Combarnous et Micheline Henry Secrétaire générale : Hélène Fréchin Secrétaire générale adjointe: Claire Balland Trésorier : Jean-Bernard Festal Trésorière adjointe Fabienne Corbière Membres d'honneur : Erwin Guldner Renée Lemaître , Membre de droit : Jean-Philippe Allardi Membres du Conseil d'Administration élus en 2008 : Claire Balland, Jacqueline Combarnous, Fabienne Corbière, Maud Espérou, Jean- Bernard Festal, Françoise Flot, Hélène Fréchin, François Garapon, Jean-Luc Gourdin, Martine Grigaut, Micheline Henry, Pierre Jaillard, Paul Mathis, Marianne de Meyenbourg, Germaine Pelegrin, Françoise Petit, Bruno Philippe, Thérèse Pila Catherine Rhein, Monique Saunois. Cotisation : Membre bienfaiteur Par couple Individuelle à partir de 35 € 25 € 20 € Une permanence de l'Association est ouverte tous les samedis de 14h à 17h dans la salle du fonds local de la bibliothèque municipale, excepté pendant les vacances scolaires. Bulletin des Amis de Sceaux ISSN 0758 – 8151 Revue annuelle paraissant au printemps Direction de publication : Martine Grigaut, Composition et mise en page : France Genty Impression : Reproduction Service – Meudon Prix au numéro : 12 € Le Bulletin est servi gracieusement à tous les adhérents. TRAVAUX ET RECHERCHES ELISABETH SONREL (1874-1953) : UNE ARTISTE SYMBOLISTE OUBLIÉE De Tours à Sceaux, vie et parcours d’Elisabeth Sonrel Gloire locale célébrée en son temps, Elisabeth Sonrel fit la fierté de sa ville natale, Tours1, et de sa ville d’adoption, Sceaux2. Elle participa à Paris, pendant longtemps et de façon régulière, au Salon des artistes français de 1893 à 1939 et à celui de la Société des aquarellistes français. Forte de ce succès parisien, elle obtint même un début de reconnaissance à l’étranger, vendant une de ses œuvres dès 1909 aux Etats-Unis3, suscitant l’attention d’un critique italien4 et exposant en 1924 et en 1925 à Liverpool5. 1 Même en habitant Sceaux, l’artiste resta impliquée dans la vie artistique de sa région natale. Elle réalisa plusieurs missels édités par la célèbre imprimerie tourangelle Mame et illustra régulièrement leur revue. Dès 1911, elle apparut dans La Touraine littéraire et artistique comme membre du comité d’honneur, réalisa la couverture de cette revue à partir d’octobre 1913 et participa à l’exposition des artistes tourangeaux, organisée par l’Union tourangelle, à la galerie La Boétie de Paris. Lors de cette exposition, un des critiques déclara qu’elle fut « parmi les peintres féminins, l’une des plus goûtées du public parisien », démontrant combien elle était la fierté de sa région natale (Première exposition des artistes tourangeaux organisée par l’union tourangelle à Paris sous la présidence du Dr Sainton, catalogue d’exposition, Paris, galerie La Boétie, Paris, 1913, p. 107). Aujourd’hui, le musée des Beaux-Arts de Tours conserve plusieurs œuvres de l’artiste (le diplôme Pax et Labor ; Allégorie à la guerre de 1914-1918 et trois soieries : Flora, Le fil de la vierge et Les Rameaux). 2 Après la première guerre mondiale, la citoyenne autant que l’artiste s’impliqua personnellement. Lors de la kermesse de Sceaux organisée le 17 avril 1921 par le comité du monument aux combattants de la Grande Guerre, elle fit don de plusieurs œuvres – originales et reproduites [Nous remercions Nathalie Duval de Fraville, ancien chef du service des archives de Sceaux, pour cette information]. Par ailleurs, nous connaissons, grâce à la Société des amis de Sceaux, plusieurs portraits de scéens que l’artiste réalisa, témoignant des liens d’amitié profonds qu’elle avait tissés avec certaines familles de la ville. En octobre 1991, la mairie de Sceaux fit l’acquisition d’une aquarelle représentant un projet de carreaux de faïence pour la villa de l’artiste. 3 LEVY Florence N. (sous la dir.), « Paintings Sold at Auction. October, 1907 to October, 1909 », in : American, Annual Art, 1909-1910, vol. II, p. 53, où l’auteur l’appelle à tort « Sorrel » et précise que lors d’une vente à New York, le 23 janvier 1909, Elisabeth Sonrel exposa et vendit un tableau intitulé Angelica. 4 MITT Argo, « L’Arte Sacra alle esposizioni di Parigi », in : Arte Cristiana, n° 7, 15 juillet 1913, p. 216, au sujet de son Concert mystique, Salon des artistes français de 1913, localisation actuelle inconnue. 5 JOHNSON Jane, GREUTZNER A., British Artists, 1880-1940, Woodbridge, Antique Collector’s Club, 1976, p. 472. 1 Photographie représentant Elisabeth Sonrel, fin XIXe (?), collection particulière. Née le 18 mai 1874 à Tours6, Elisa Marie Stéphanie Adrienne Sonrel est la fille aînée d’Elisa Marie Adrienne Gillet, native de la petite commune d’Abilly en Indre-et-Loire, et de Nicolas Stéphane Sonrel, docteur en médecine. Si nous savons peu de choses sur la vie de la mère d’Elisabeth Sonrel, plusieurs éléments permettent de constater que l’artiste passa son enfance dans un milieu familial ouvert à l’art. Son père était artiste à ses heures et son oncle René Gillet, conseiller à la cour d’appel de Bordeaux, pratiquait régulièrement l’aquarelle. Outre le fait d’exercer des métiers tout à fait respectables, médecin pour son père, magistrat pour son oncle, ces deux hommes semblaient particulièrement réceptifs à l’art et on ne peut nier l’influence positive qu’ils eurent sur les débuts de la carrière professionnelle d’Elisabeth Sonrel. Elle évolua certes dans un milieu familial favorable à la réussite de sa carrière artistique7, mais elle vécut également à une époque où la formation des femmes artistes était jalonnée d’obstacles. Jusqu’en 1897, les femmes étaient exclues de l’Ecole des Beaux- Arts. Pour bénéficier d’une formation artistique, au même titre que leurs collègues masculins, elles devaient donc se tourner vers des « académies parallèles » ouvertes aux femmes, à l’image d’Elisabeth Sonrel qui devint élève à l’Académie Julian8. Un dessin de l’artiste, publié par Catherine Fehrer dans l’ouvrage qu’elle consacre à l’académie9, révèle non seulement la précocité de la jeune femme alors âgée de seulement dix-sept ans10, mais témoigne également de l’enseignement que recevaient les femmes à cette époque. Celles-ci dessinaient d’après le modèle vivant de jeunes garçons portant un pagne au détriment du nu masculin qui leur était formellement interdit. La formation de la jeune Elisabeth, dispensée par l’Académie Julian à Paris à la fin du XIXe siècle prouvait la réelle détermination de 6 Tours, archives municipales, acte de naissance d’Elisa Marie Stéphanie Adrienne Sonrel, 18 mai 1874, série E, n° 408. 7 Cf. à ce sujet, l’essai devenu référence de Linda Nochlin, « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? », in : Femmes, art et pouvoir, et autres essais, Nîmes, Editions Jacqueline Chambon, 1993, p. 201-244, traduction française [New York, Harper & Row, 1988]. 8 Elle reçut son enseignement de Jules Lefèbvre (1836-1911), peintre célébré en son temps mais aujourd’hui tombé dans l’oubli, qui devint professeur à l’Académie Julian en 1870. Cet artiste essentiellement connu pour ses portraits de femmes eut une influence perceptible dans certaines des œuvres d’Elisabeth Sonrel à l’iconographie féminine omniprésente. 9 The Julian Academy. Paris 1868-1939, Robert et Elisabeth KASHEY, Catherine FEHRER (éd.), New York, Shepherd Gallery, printemps 1989, New York, 1989, n° 48, non paginé. Sur l’enseignement des femmes dans cette académie, cf. également le catalogue d’exposition Overcoming all obstacles : the Women of the Académie Julian, Gabriel P. WEISBERG, Jane R. BECKER (éd.), New York, The Dahesh Museum, New Brunswick, New York, Rutgers University Press, 1999. 10 L’artiste pratiqua et exposa la peinture très jeune. Nous avons retrouvé une aquarelle signée et datée de février 1890 : Elisabeth Sonrel a alors seulement seize ans. Puis, alors qu’elle n’a pas vingt ans, elle participe à son premier Salon en 1893 et ce, chaque année, jusqu’à l’âge de soixante-cinq ans. 2 Photographie représentant Elisabeth Sonrel devant ses tableaux Les Rameaux (localisation actuelle inconnue) et Le cortège de Flore (Mulhouse, musée des uploads/s3/ elisabeth-sonrel-1874-1953-une-artiste-pdf.pdf
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- Publié le Sep 18, 2021
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