2 ÉDITORIAL Scorsese, Gus Van Sant, Depardieu, Peckinpah… Une belle Saison 2015
2 ÉDITORIAL Scorsese, Gus Van Sant, Depardieu, Peckinpah… Une belle Saison 2015‐2016 ! L’événement de rentrée sera la grande exposition consacrée à Martin Scorsese. Conçue à Berlin par la Deutsche Kinemathek, elle s’installe à Paris, adaptée avec la complicité de Scorsese lui‐même, accompagnée d’une rétrospective très complète de l’auteur de Taxi Driver et Raging Bull. Dix ans tout juste après avoir inauguré la Cinémathèque de la rue de Bercy, le 26 septembre 2005, Martin Scorsese nous fait l’honneur et le plaisir d’être à nouveau parmi nous ; il assistera à l’inauguration de cette exposition et rencontrera le public de La Cinémathèque française lors d’une « master class ». Mais la Saison 2015‐2016 s’ouvrira dès septembre avec plusieurs programmations excitantes, qui alternent les genres, les auteurs et les périodes de l’histoire du cinéma. Une rétrospective consacrée à Sam Peckinpah, en partenariat avec le Festival de Locarno ; un hommage, ou plutôt un « coup de chapeau » à Mathieu Amalric, tout à la fois acteur et réalisateur, véritable « entremetteur » du cinéma, par l’énergie qu’il met à passer d’un film d’Arnaud Desplechin à un film des frères Larrieu, son plaisir à voyager dans le cinéma, en faisant parfois des incursions dans le cinéma hollywoodien (chez Spielberg par exemple) ; une rétrospective consacrée à un franc‐tireur du cinéma français, Philippe Faucon, qui n’a vraiment pas peur de confronter son cinéma à la réalité contemporaine ; une autre dédiée au cinéaste hongrois Miklos Jancso, disparu en 2014 en laissant derrière lui une œuvre formelle, féconde qui demande à être redécouverte. La deuxième grande exposition sera consacrée au printemps prochain à Gus Van Sant, la première jamais consacrée à cet artiste contemporain, à la fois cinéaste, photographe et plasticien, emblème d’une vision radicale du monde, avec des films comme Gerry, Elephant, Last Days ou Paranoid Park. Gus Van Sant sera présent à la Cinémathèque lors de l’ouverture de cette exposition, qui sera accompagnée d’une rétrospective complète de son œuvre. Rétrospectives, hommages, vont se succéder jusqu’à l’été 2016, en présence de cinéastes et d’acteurs venus de divers horizons : le grand cinéaste coréen Im Kwon‐taek, le génial et toujours surprenant Gérard Depardieu, Pierre Richard, acteur et réalisateur, la rétrospective, la plus complète possible, de Raoul Ruiz, celle de John Huston ou encore de Luigi Zampa, et un retour attendu sur un des grands du muet, Mauritz Stiller. Serge Toubiana Directeur Général 3 SOMMAIRE 1‐ EXPOSITIONS TEMPORAIRES p4 MARTIN SCORSESE 14 octobre 2015 – 14 février 2016 GUS VAN SANT 20 avril – 31 juillet 2016 2‐ CINÉMA p15 Automne Sam Peckinpah ‐ Mathieu Amalric (en sa présence) ‐ Philippe Faucon (en sa présence) ‐ Miklos Jancso Martin Scorsese (en sa présence) ‐ Pierre Etaix (en sa présence) Hiver Paul Verhoeven, invité d’honneur de Toute la mémoire du monde, Festival international du film restauré Im Kwon‐taek (en sa présence) – Le cinéma, art du climat ‐ Annett Wolf (en sa présence) Louis Delluc ‐ Gérard Depardieu (en sa présence) Printemps Allemagne : une nouvelle génération de cinéastes ‐ Vilmos Zsigmond (en sa présence) Gus Van Sant (en sa présence) ‐ Raoul Ruiz ‐ John Huston ‐ Mauritz Stiller Été Pierre Richard (en sa présence) ‐ Nouvelles voies du cinéma chinois Luigi Zampa ‐ Mélodrames français 3‐ ACTUALITÉS PATRIMONIALES p23 La Cinémathèque française restaure des films, en accompagnement de certaines rétrospectives La Cinémathèque française expose : DOSSIER SCRIPTES 16 septembre 2015 – 26 juin 2016 Une exposition du Musée de La Cinémathèque française (Galerie des Donateurs) 4‐ ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES p25 Pour le jeune public Cinéma, cent ans de jeunesse : Un dispositif d’éducation au cinéma original 5‐ LES MÉCÈNES, PARTENAIRES ET AMIS DE LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE p27 6‐ RENSEIGNEMENTS PRATIQUES p35 CINEMATHEQUE.FR Amie de La Cinémathèque française Partenaires de la Saison 2015‐2016 CONTACTS LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE Jean‐Christophe Mikhaïloff Elodie Dufour Directeur de la Communication, Attachée de presse des Relations extérieures et du Développement +33 (0)1 71 19 33 65 +33 (0)1 71 19 33 14 ‐ +33 (0)6 23 91 46 27 +33 (0)6 86 83 65 00 jc.mikhailoff@cinematheque.fr e.dufour@cinematheque.fr 4 5 Martin Scorsese, L’Exposition à La Cinémathèque française du 14 octobre 2015 au 14 février 2016 EN SA PRÉSENCE Martin Scorsese par Brigitte Lacombe Commissariat de l’exposition Kristina Jaspers et Nils Warnecke (Deutsche Kinemathek) En collaboration avec Matthieu Orléan (La Cinémathèque française) Scénographie Maciej Fiszer Catalogue de l‘exposition coédité par La Cinémathèque française et Silvana Editoriale Une exposition produite par Réalisée grâce à Neuflize OBC et La Fondation Gan pour le Cinéma Grands mécènes de La Cinémathèque française et à Amie de La Cinémathèque française 6 Martin Scorsese et Robert De Niro sur le tournage de Raging Bull de Martin Scorsese, 1980. DR Storyboard de Raging Bull, 1980. Martin Scorsese Coll., NY. 7 MARTIN SCORSESE, LE MAîTRE CINÉPHILE Martin Scorsese jouit d’une réputation toute particulière en France, parmi les cinéphiles comme auprès du grand public. On connaît son visage, intelligent, vif, rapide dans l’élocution, on sait aussi qu’il est un directeur d’acteur hors pair. La relation qu’il entretient depuis ses débuts avec Robert De Niro et Harvey Keitel, ou plus récemment avec Leonardo DiCaprio, pour ne citer que trois noms d’acteurs incroyablement prestigieux, constitue un élément essentiel qui fonde la mythologie du cinéaste en France et dans le monde entier. Scorsese entretient avec ses « doubles » des relations d’une incroyable fidélité, fécondité. Au sein de la génération dite du « Nouvel Hollywood », Scorsese tient toute sa place aux côtés de Spielberg, Lucas, Coppola, Friedkin, De Palma, pour ne citer que ces noms. Mais il y a quelque chose en plus, chez lui, une cinéphilie exacerbée, débordante, boulimique dont il se nourrit et qui nourrit ses films et le pousse à faire, à intervalles réguliers, des incursions dans le cinéma documentaire sous la forme de « Voyage à travers le cinéma », qu’il soit américain ou italien. Il connaît d’ailleurs tout aussi bien le cinéma français, classique et de la Nouvelle Vague, dont il est un admirateur éloquent. Scorsese a très vite pris conscience que sa cinéphilie (la nôtre aussi) se trouvait en danger, à l’orée des années 1980. Avant d’autres, il a pris conscience de la détérioration inéluctable des films et des négatifs, des pellicules couleur, et lancé un cri d’alerte au monde entier, en prenant à témoin les industriels du cinéma, afin d’empêcher le naufrage du patrimoine cinématographique. Il l’a fait en toute sincérité, en toute lucidité, pour préserver du même coup sa propre cinéphilie, ses propres trésors accumulés dans sa cinémathèque intime et privée. Ce geste, qui s’est traduit par la création de la Film Foundation, a reçu un écho considérable et mobilisé archivistes et cinémathécaires, responsables de collections au sein des studios, ayants droit, programmateurs de festivals, mécènes privés, responsables politiques (en France, c’était au temps des « années Lang »), bref, tous ceux qui se préoccupent de la mémoire du cinéma. Cette « cause » lui colle à la peau et en a fait un cinéaste plus que d’autres soucieux, curieux, des films des autres, aussi bien anciens que contemporains. Il n’est pas un documentaire sur le cinéma, américain, anglais, italien ou français, sans que Scorsese n’y contribue par des hommages inspirés à des figures admirées (Rossellini, Hitchcock, Kazan, Truffaut, parmi d’autres). Il y a évidemment beaucoup d’autres choses à dire sur Martin Scorsese, cinéaste new‐ yorkais, profondément new‐yorkais. Il a bien sûr tourné ailleurs que dans sa ville natale, dans d’autres villes des États‐Unis, et ailleurs, mais il y revient sans cesse car la ville nourrit son imaginaire. Les thèmes de l’adolescence sont souvent présents dans son œuvre et renvoient au quartier de son enfance, « Little Italy », là où il a grandi au sein d’une famille aimante et omniprésente. Scorsese s’est tellement « nourri » de ses parents qu’il les a filmés, conviés dans certains de ses films comme des figures incarnant d’une certaine manière l’intégration culturelle (réussie) des émigrés italiens arrivés par bateau au début du XXe siècle. Cette relation d’amour est importante car elle fonde l’imaginaire familial du cinéaste dans sa double appartenance : italienne – et plus particulièrement sicilienne – et américaine. Chez Scorsese, l’univers de la rue, la vie des gangs, la violence urbaine, la tradition familiale italo‐américaine, y compris sous son aspect « clanique », avec sa geste et son langage, se mêle à l’apprentissage universitaire, à l’éducation via des études cinématographiques qui lui ont fait découvrir l’histoire du cinéma. Scorsese appartient aussi à une génération qui a découvert le cinéma hollywoodien classique sur le petit écran en noir et blanc de la télévision familiale. La question du support des films compte moins que l’appétit de les découvrir, coûte que coûte. Ainsi, le « cru » et le « cuit » se mêlent dans ses films et dans sa vision du cinéma et du monde, comme chez aucun autre cinéaste de sa génération. Moderne par la forme du récit et l’écriture, le sens de l’action et de la mise à distance, Scorsese est un cinéaste hanté par les figures du cinéma uploads/s3/ dossier-presentation-saison-15-16-web.pdf
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- Publié le Jui 18, 2022
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