ARTS DU CIRQUE Stage FPC District de Grasse 10 et 11 Avril 2006 Dossier élaboré

ARTS DU CIRQUE Stage FPC District de Grasse 10 et 11 Avril 2006 Dossier élaboré par: DOBERVA Muriel, enseignante EPS, collège La Chênaie, Mouans-Sartoux MAURY Christophe, enseignant EPS, collège La Chênaie, Mouans-Sartoux FODELLA Patricia, intervenant, Piste d'Azur, La Roquette-sur-Siagne VION Pierre, intervenant, Piste d'Azur, La Roquette-sur-Siagne INTRODUCTION Enseigner les arts du cirque, ça change. C’est permettre aux élèves de passer par les rôles d’acteur, de créateur, de pareur, de metteur en scène, de spectateur, qui ne nécessitent pas de confrontation et de concurrence à autrui. Garçons et filles y trouvent leur place, la richesse des disciplines permet à chacun de s’exprimer. Les échanges sont favorisés dans la création d’un numéro, l’organisation d’un spectacle. Petit à petit l’enseignant et les élèves rentrent dans l’univers artistique où se dévoilent émotions, sensibilité, beauté, drôlerie, exploit. Une belle aventure à vivre avec ses élèves! Au quotidien, réfléchir et utiliser les différents concepts inhérents à l'acte d'enseigner, c'est jongler: l'enseignant jongle avec les concepts pour donner du sens à son enseignement. On parle de situations, oui mais lesquelles: d'apprentissage, d'évaluation, de référence, de résolution de problèmes… On parle de critères, oui mais lesquels: de réussite, de réalisation, d'évaluation… On parle de formes de groupement, oui mais lesquelles: de niveau, par affinité, de besoin… On parle de compétences, oui mais lesquelles: générales, propres, spécifiques, pédagogiques, didactiques, méthodologiques… On parle d'activités, oui mais lesquelles: athlétiques, aquatiques, gymniques, artistiques, d'opposition duelle, de combat, de coopération et d'opposition, physiques de pleine nature… On parle de conceptions d'apprentissage, oui mais lesquelles: béhaviorisme, constructivisme, cognitivisme, sociocognitivisme, écologique… On parle de variables didactiques, oui mais lesquelles: spatiales, fonctionnelles, temporelles, cognitives… On parle de connaissances, oui mais lesquelles: informations, techniques et tactiques, sur soi, savoir-faire sociaux, déclaratives, procédurales… On parle d'évaluations, oui mais lesquelles: diagnostique, formative, sommative, contrôle en cours de formation, certificative, contrôle ponctuel… De fait, ne devient-on pas un peu jongleur en devenant enseignant ? En Piste Saluez ARTS DU CIRQUE I. Approche générale 1. Histoire du cirque (résumé de Daniel DURAND, dit CAPEL, Clown et administrateur de la FFEC) Avant d’aborder l’histoire du cirque, il faut tout de suite différencier: les artistes de cirque et le cirque proprement dit en tant que spectacle. En effet, les hommes ont, depuis les temps les plus reculés, toujours voulu se produire devant un public et montrer leurs prouesses avec leurs corps ainsi que maîtriser et dresser les animaux. Les gravures et les objets découverts dans diverses fouilles représentent souvent des scènes d’exploits et autres acrobaties qui se rapprochent étrangement de nos exercices actuels. Au musée d’Héraklion en Crète, consacré essentiellement à la civilisation Minoenne (2 400 ans av J.C), on peut remarquer une statuette représentant "la danseuse à panneau". L’exercice représenté est exactement celui qui était exécuté au siècle dernier dans les cirques parisiens (voir les œuvres de TOULOUSE-LAUTREC) et même dans les programmes actuels du cirque Alexis GRUSS. On peut observer sur cette statuette que la figure, ainsi que le costume, sont tout à fait actuels. Dans l’Antiquité, presque chaque pays du monde pratiquait des exercices assez proches de ceux de notre époque, mais très souvent chaque pays avait sa propre spécialité: - En Grèce, des acrobates et des funambules (fil à grande hauteur) se produisaient sur l’Agora (sorte d’amphithéâtre destiné à recevoir le public) - Les hindous étaient des remarquables dresseurs de fauves et d’étonnants contorsionnistes - En Asie Mineure, il y avait d’excellents danseurs de corde (faible hauteur) - Les Japonais pratiquaient d’extraordinaires équilibres sur bambous - Les pays d’Europe Centrale étaient spécialisés dans l’acrobatie pure, au sol et à la bascule. Dans tous ces pays, la notion et le mot Cirque n’existaient pas; il faudra attendre l’époque romaine pour que la chine soit mentionnée. a. L’empire romain C’est sous l’empire romain que l’on utilise le mot "cirque" ou plutôt "circus" qui signifie circulaire, c'est-à-dire le lieu où se pratiquaient les jeux romains: courses de chars, gladiateurs et aussi de nombreuses attractions assez proches de nos conceptions actuelles. De nombreux lieux furent ainsi consacrés aux "spectacles": amphithéâtres, coliseums, théâtres… À Rome, le plus célèbre et probablement le plus important du monde fut le "Circus Maximus" contenant près de 380 000 places (d’après les gradins encore existants). Ce circus était de forme ovale et permettait d’importantes courses de chars. Le coliseum, de forme ronde et de dimensions plus réduites (quelque 120 000 places tout de même), recevait des attractions diverses: gladiateurs, acrobates, équilibristes et enfin des combats avec des animaux féroces, que le peuple appréciait beaucoup. À l’époque romaine, tout le monde allait au cirque. Les spectacles duraient des journées entières: on y buvait et on y mangeait. Des grands vélums étaient tendus au-dessus des arènes pour abriter les spectateurs du soleil. Au-dessus de l’arène évoluaient des funambules à très grande hauteur. Suite à une chute mortelle d’un enfant funambule, l’empereur Marc-Aurèle imposa l’installation de matelas (!!!) et même, plus tard, de filets de protection (des filets de pêche). La fin de l’empire romain précipita la fin des jeux de cirque, devenus trop violents et trop sanglants. Au 6ème siècle, les Mérovingiens tentèrent de rétablir les spectacles de cirque, mais cela se solda par un échec. Le mot cirque disparut du vocabulaire courant pendant plusieurs siècles. On ne parla plus du tout de cirque… Au 10ème siècle, les marchés et les foires devinrent importants. Chaque ville et même chaque village en possédait régulièrement un. On peut noter dans ces marchés et foires l’apparition des artistes ambulants: les troubadours, baladins, et autres saltimbanques, très voisins de nos artistes de rue. Tous ces artistes étaient infiniment proches des artistes de cirque actuels; on peut même dire que c’étaient leurs ancêtres. Ceux-ci se produisaient également dans les manoirs et châteaux pour distraire les seigneurs et leur suite. On les vit apparaître en attraction dans la rue, notamment sur les ponts. Les plus célèbres jouaient sur le pont neuf à Paris. C’est ainsi, que pendant des siècles, ces artistes allaient se produire dans la rue et aussi dans les théâtres, se perfectionnant, créant des personnages en méconnaissant totalement l’existence antérieure d’un lieu consacré au spectacle et s’appelant "cirque". b. Le 18ème siècle invente le cirque Le mot "cirque" (du latin "circus"qui veut dire cercle) apparut pour la première fois sur le fronton d’un théâtre londonien: le "royal circus". Il appartenait à un sergent de l’armée Anglaise, retraité des armes des indes: Philip ASTLEY. Brillant cavalier et acrobate équestre à ses heures, il créa un spectacle de cirque essentiellement à base de cheval. Cet homme entreprenant créa ainsi le cirque moderne, lui donnant son style et aussi ses règles encore employées de nos jours, telle la piste traditionnelle de 13 mètres de diamètre. Cette dimension correspond à la longueur de la "chambrière" (6m50) tenue par le maître de manège qui, situé au centre de la piste, fouette les jarrets des chevaux tournant sur cette piste. La création du cirque moderne par ASTLEY, et principalement équestre, fait dire aux auteurs et historiens que "le cirque commence à cheval". Puis… ASTLEY arriva en France en 1783 et joua (probablement en plein air) devant la reine Marie-Antoinette enthousiasmée. ASTLEY créa et ouvrit l’amphithéâtre, rue du faubourg du temple - un bel établissement en bois (dont on peut voir la reconstitution dans le film de Bartabas MAZEPA qui retrace la vie de FRANCONI, dont nous parlerons plus loin) - lequel établissement n’est autre que la "cathédrale" de Zingaro à Aubervilliers (banlieue parisienne). Dans cet amphithéâtre de la rue du faubourg du temple, tous les soirs, il se donnait des spectacles équestres et acrobatiques, éclairés aux chandelles. En 1789, la révolution éclata, ASTLEY ferma son cirque et regagna en hâte l’Angleterre. À peine avait-il tourné les talons qu’un Français d’origine italienne, Antonio FRANCONI se proclamait directeur et reprenait avec succès les rênes de l’établissement. ASTLEY revint quelques années plus tard, et essaya de reprendre son cirque, mais en vain… Ce fondateur du cirque moderne mourut à Paris le 20 octobre 1814. FRANCONI remporta un énorme succès. C’est avec lui qu’apparut pour la première fois à Paris le mot cirque sur le fronton d’un établissement: le CIRQUE OLYMPIQUE, qui ouvrit ses portes en 1807. FRANCONI, après de nombreuses faillites, s’éteignit en 1836. À l'issue de la dernière faillite de FRANCONI, un certain DEJEAN créa le CIRQUE D’ETE sur les Champs-Élysées et favorisa la construction du CIRQUE DE L’EMPEREUR, inauguré en 1852 par Napoléon III et qui est devenu le CIRQUE D’HIVER, que nous connaissons tous, situé boulevard des filles du calvaire à Paris. Ce remarquable établissement, actuellement propriété de la famille BOUGLIONE, comporte notamment dans le foyer une très intéressante fresque de l’époque, relatant, entre autres, une partie de l’histoire du cirque. Afin d’éviter sa démolition dans les années 80, une poignée de passionnés devaient intervenir auprès du ministre de la culture de l’époque, Jack LANG. Le cirque d’hiver est désormais classé monument historique. À la même époque, on notera la création d’une nouvelle discipline de cirque par un nommé LEOTARD: le trapèze volant. Celui-ci pratiquait des acrobaties et autres virevoltes de uploads/s3/ arts-du-cirque-christophe-maury-eps.pdf

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