Arts asiatiques Dietrich Seckel. Before and Beyond the Image, Aniconic Symbolis
Arts asiatiques Dietrich Seckel. Before and Beyond the Image, Aniconic Symbolism in Buddhist Art ; Das Porträt in Ostasien - Band 2, Teil II : Porträt- Gestaltung. Vincent Lefèvre Citer ce document / Cite this document : Lefèvre Vincent. Dietrich Seckel. Before and Beyond the Image, Aniconic Symbolism in Buddhist Art ;; Das Porträt in Ostasien - Band 2, Teil II : Porträt- Gestaltung.. In: Arts asiatiques, tome 63, 2008. pp. 172-174; https://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2008_num_63_1_1668_t1_0172_0000_6 Fichier pdf généré le 21/04/2018 Comptes rendus foi, les Sultans des différentes dynasties ont su s'intégrer harmonieusement au contexte local : les mosquées bengalies, tout en respectant le programme de base (la salle de réunion avec un mur indiquant la qibla, ou direction de La Mecque, et une ou des coupoles), ont réussi à suivre certains des traits de l'architecture des monuments bouddhiques et hindous plus anciens. Par la suite, l'architecture du Sultanat aura une grande influence sur les nouvelles formes du temple hindou, notamment celui que l'on appelle « de type ratna »4. Si la construction de mosquées sur le sol du Bengale a probablement commencé dès les débuts de la domination musulmane, l'essentiel des monuments toujours debout date des périodes des dynasties Ilyas Shahi (1433-1486), après l'intermède du Raja Ganesh, et Husayn Shahi (1493-1538), souvent considérées comme un des âges d'or du Bengale. D'ailleurs, sur les 19 mosquées précisément datées par une inscription, 17 ont été érigées entre 1450 et 1550. L'étude de Perween Hasan, sans doute la meilleure spécialiste de cette question5, repose sur un corpus de 55 mosquées. Le livre est une version révisée de sa thèse soutenue à Harvard en 1984 et reflète donc l'état des monuments au début des années 4. Les temples hindous « tardifs » du Bengale ont fait l'objet d'études de la part de David McCutchion. L'influence de la mosquée sur les temples « ratna » est bien analysée dans le chapitre 2 du livre de Pika Ghosh, Temple to Love, Architecture and Devotion in Seventeenth-Century Bengal (Bloomington, 2005) ; cf. notre compte-rendu dans Arts Asiatiques, t. 62 (2007), pp. 159-160. 5. Cf. son essai de synthèse sur le patrimoine islamique du Bangladesh dans Chefs-d'œuvre du delta du Gange, Collections des musées du Bangladesh, sous la direction de M. -F. Boussac et V. Lefèvre, Paris, Musée national des arts asiatiques Guimet- R.M.N., 2007, pp. 102-107. 1980. Sur les 55 monuments, les plans de 17 d'entre eux sont publiés pour la première fois et, pour un certain nombre d'autres, les plans anciens ont été largement revus et uniformisés. Si l'on compte que l'ouvrage est agrémenté d'un nombre appréciable de photographies (au moins une pour chaque monument), on voit tout la richesse documentaire contenu dans ce volume aux dimensions pourtant très raisonnables. Le livre débute par deux chapitres généraux. Le premier (pp. 7-21) est une rapide mais bien venue présentation du cadre géographique et historique avec, en particulier, un bon résumé (fondé sur les travaux récents de Richard Eaton) sur l'histoire politique des différentes dynasties. Le deuxième (pp. 23-69) présente les origines de l'architecture de la mosquée bengalie. Il s'agit d'un passage tout à fait remarquable qui met en lumière avec finesse les origines traditionnelles de cette architecture (la hutte villageoise à toit en chaume) tout en montrant la filiation avec l'architecture des temples hindous et bouddhiques, ce qui explique le caractère très syn- crétique de la culture bengalie à l'époque des Sultanats. Au passage, l'auteur n'hésite pas à prendre quelques exemples dans la Birmanie voisine, ne se contentant pas des monuments relativement bien connus de Pagan mais allant jusqu'à dresser des parallèles avec l'architecture pyu de Srîksetra. Les analyses archéologiques sont par ailleurs appuyées par celles de miniatures contenues dans des manuscrits d'époque pâla. Ces préliminaires étant posés, P. Hasan peut présenter les caractéristiques de la mosquée bengalie et dresser un tableau de son évolution, tant dans son plan que dans son décor. Le troisième et dernier chapitre (pp. 71-206) est en fait le catalogue des 55 mosquées étudiées. L'ordre de présentation est chronologique. Chaque notice suit un schéma cohérent et rigoureux : localisation précise, éléments de datation, état de conservation du monument, dimensions, matériaux, plan et élévation, décor et enfin références bibliographiques s'il y a lieu ; les commentaires sont systématiquement accompagnés de plans très clairs et de photographies, même s'il n'y a pas toujours une vue d'ensemble. Outre un très utile glossaire, une bibliographie sélective mais néanmoins riche, un index des monuments décrits Dietrich Seckel et un index général, l'ouvrage comprend trois appendices : la chronologie des Sultans, la liste des mosquées datées et enfin une liste des mosquées par district. Écrit de manière très claire et très agréable, le livre de Perween Hasan apporte donc une contribution importante et attendue à l'histoire de l'art islamique au Bangladesh. On ne peut qu'en recommander la lecture à tous ceux qui s'intéressent au Bengale mais aussi, plus largement, à tous ceux qui étudient l'art islamique et qui découvriront ainsi un mode d'expression tout à fait original. Vincent Lefèvre (Agence France-Muséums et UMR Mondes iraniens et indiens) Before and Beyond the Image, Aniconic Symbolism in Buddhist Art English translation by Andreas Leisinger, edited by Helmut Bronker and John Rosenfield Zurich: Museum Rietberg, Artibus Asiae Publishers, Supplementum 45, 2004. 107 p., 92 illustrations en noir et blanc. Das Portrât in Ostasien - Band 2, Teil II: Por trât- Gest altung Heidelberg: Universitatsverlag Winter, 2005. 407 pages + 50 p. de planches. La présentation de deux ouvrages envoyés dernièrement à la rédaction d'Arts Asiatiques est l'occasion de saluer la mémoire de Dietrich Seckel, disparu le 12 février 2007. Né en 1910 à Berlin, D. Seckel a fortement marqué les études extrême-orientales en Allemagne et bien évidemment au-delà6. Pourtant il y est arrivé un peu par hasard et en grande 6. Cf. Lothar Ledderose, "Dietrich Seckel zum Gendenken (6. August 1910 - 12. Februar 2007)", in Nachricheten der Gesellschaft fur Natur und Vôlkerkunde Ostasiens, Hamburg, Jg. 77, Nr. 1,2007, pp. 7-14. 172 Arts Asiatiques Tome 63 - 2008 partie en autodidacte puisqu'il fit des études de littérature et de linguistique allemande ; mais cela lui valut de partir en 1937 comme lecteur d'allemand au Japon, où il resta jusqu'en 1948. De retour en Allemagne, il rejoignit l'institut d'histoire de l'art de l'Université d'Hei- delberg où il fera l'essentiel de sa carrière, créant les études consacrées à l'art extrême- oriental et obtenant le titre de professeur en 1965. Sans entrer dans le détail de sa bibliographie, on mentionnera deux ouvrages majeurs : en 1957, Buddhistische Kunst Ostasiens et, en 1960, Einfùhrung in die Kunst Ostasiens. Deux ans plus tard, il fit paraître Kunst der Buddhismus: Werden, Wanderung und Wandlung - l'ouvrage, devenu un classique qui reste encore d'actualité, sera rapidement traduit en français, anglais, espagnol, italien, néerlandais, suédois et hébreux. Bien que la préoccupation première de D. Seckel soit le Japon et la Chine, son intérêt pour l'art bouddhique ne pouvait que l'amener à se pencher sur les origines indiennes et de la pensée religieuse et des manifestations artistiques bouddhiques. C'est de cet intérêt qu'est né, en 1976, l'étude intitulée Jenseits des Bildes: Anikonische Symbolik in der buddhistischen Kunst. Elle s'organise en deux parties ; la première est consacrée à l'art bouddhique ancien, soit jusqu'à l'apparition de l'image du Buddha. On le sait, la question de l'aniconisme dans Fart bouddhique (en particulier, car la question pourrait être posée de manière plus générale pour l'art indien) est depuis fort longtemps un des grands débats des études indiennes, même si, à l'heure actuelle, un consensus tend à se former et que le terme même d'aniconisme tend à être nuancé, dans la mesure où il ne s'agit aucunement d'une interdiction. Dans ce débat, Seckel se place clairement dans la lignée philosophique d'A.K. Coomaraswamy et voit, dans les modes de représentation privilégiés par l'art bouddhique, la conséquence de la doctrine et de la métaphysique. Si, de nos jours, l'ensemble de ces questions a été abondamment traité, il faut reconnaître que le texte de Seckel s'avère toujours une synthèse brillante, susceptible de constituer une très bonne introduction pour les néophytes et un rappel bien informé et bien illustré pour les étudiants et chercheurs plus avancés. L'originalité de l'étude de Seckel réside donc davantage dans la seconde partie, qui va, sans suivre une progression chronologique stricte, de l'apparition du Mahâyâna au développement du Zen japonais. En effet, l'apparition de représentations figurées du Buddha n'entraîne pas du tout la disparition des symboles qui, auparavant, servaient à indiquer sa présence : le stûpa, les empreintes de pas, la roue, etc. Au contraire, à côté des images manifestes, on voit surgir de nouveaux types de symboles : le vajra, les mandata, les mudrâ, ainsi que le recours aux lettres et aux formules (mantra). Cette tendance - qui correspond à une nécessité inhérente à la pensée bouddhique - culmine dans l'abstraction de l'art zen. Paradoxalement, Seckel parvient à montrer que les portraits de maîtres zen (chinsô), en insistant, par la valeur du témoignage, sur le but à atteindre (l'Éveil), participent de cette volonté de uploads/s3/ arasi-0004-3958-2008-num-63-1-1668-t1-0172-0000-6.pdf
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- Publié le Dec 25, 2021
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