© Colleen Hoover, 2016 Tous droits réservés Première publication par Atria Pape
© Colleen Hoover, 2016 Tous droits réservés Première publication par Atria Paperback Edition, 2016 Atria Paperback est un label de Simon & Schuster, Inc Titre original : It ends with us Photos de couverture : © Jon Shireman Couverture : Laywan Kwan Pour la présente édition : Hugo et Compagnie, 2017 34-36, rue La Pérouse 75016 Paris www.hugoetcie.fr Collection dirigée de Hugues de Saint Vincent Ouvrage dirigé par Sylvie Gand ISBN : 9782755630756 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. À mon père, qui faisait de son mieux pour ne jamais être au plus bas. Et à ma mère, qui faisait en sorte que nous ne le voyions jamais au plus bas. SOMMAIRE Titre Copyright Dédicace PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 14 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 CHAPITRE 23 CHAPITRE 24 CHAPITRE 25 CHAPITRE 26 CHAPITRE 27 CHAPITRE 28 CHAPITRE 29 CHAPITRE 30 CHAPITRE 31 CHAPITRE 32 CHAPITRE 33 CHAPITRE 34 CHAPITRE 35 ÉPILOGUE NOTE DE L’AUTEUR PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE 1 À califourchon sur le rebord du toit, je contemple les rues de Boston depuis le onzième étage, sans pouvoir m’empêcher de songer au suicide. Pas le mien. J’aime assez ma vie pour compter la savourer jusqu’au bout. Je songe davantage à d’autres gens et je me demande comment certains peuvent vouloir mettre fin à leurs jours. Et s’ils finissaient par le regretter ? Durant le moment qui sépare leur saut de l’impact final… Ils doivent bien être pris d’une seconde de remords au cours de cette brève chute libre. Regardent-ils le sol qui s’approche en se disant : Et merde ! Je n’aurais pas dû. Au fond, peut-être pas. Je pense beaucoup à la mort. Surtout aujourd’hui, alors que je viens – il y a douze heures – de prononcer la plus épique des oraisons funèbres à laquelle les habitants de Plethora aient jamais assisté. Bon, d’accord, ce n’était peut-être pas la plus épique. Certains la considéreraient davantage comme la plus désastreuse. Tout dépend s’il s’agit du point de vue de ma mère ou du mien. Ma mère qui ne voudra sans doute plus m’adresser la parole pendant au moins un an. Qu’on ne s’y trompe pas, mon oraison n’était pas assez profonde pour entrer dans l’Histoire, comme celle de Brooke Shields aux funérailles de Michael Jackson, ou celle de la sœur de Steve Jobs, ou celle du frère de Pat Tillman. Mais elle était quand même épique, dans son genre. Au début, j’étais anxieuse. C’était bien l’enterrement du prodigieux Andrew Bloom, maire révéré de notre bonne ville de Plethora, dans le Maine. Propriétaire de la plus prospère des agences immobilières de la région. Époux de l’exquise Jenny Bloom, professeure adjointe la plus adorée de tout Plethora. Et père de Lily Bloom – cette drôle de fille aux improbables cheveux roux, qui avait trouvé le moyen de tomber amoureuse d’un S.D.F et jeté l’opprobre sur toute sa famille. Bon, c’est moi. Je suis Lily Bloom, et Andrew était mon père. J’avais à peine achevé son oraison funèbre que j’ai dû foncer prendre mon vol de retour pour Boston ; là, j’ai filé vers le premier toit accessible. Encore une fois, je ne suis pas suicidaire. Je n’ai aucune intention de me balancer au sol. J’avais juste besoin d’un peu d’air et de silence, choses totalement impossibles depuis mon appartement du deuxième étage, sans aucun accès au toit et où sévit une coloc qui adore s’entendre chanter. En revanche, je ne pensais pas qu’il y ferait aussi froid. Ce n’est pas insupportable, c’est juste désagréable. Au moins, je vois les étoiles. Père décédé, coloc exaspérante, éloges douteux, tout ça ne paraît plus si terrible quand le ciel nocturne est assez clair pour littéralement témoigner de la grandeur de l’univers. J’aime bien quand le ciel me rend trop insignifiante. J’aime cette nuit. Enfin… Pour tout dire, il faudrait que j’apporte une petite correction à cette dernière phrase. J’aimais cette nuit. Car, pas de chance, la porte vient de s’ouvrir si brutalement qu’on pourrait s’attendre à voir l’escalier cracher un être humain sur le toit. Puis elle claque et des pas retentissent derrière moi. Je ne me donne même pas la peine de regarder. Qui que ce soit, il ne risque pas de me repérer, assise sur le rebord à gauche de l’entrée. Cette personne a surgi si brusquement… Ce n’est pas ma faute si elle se croit seule. Dans un léger soupir, je ferme les yeux et appuie la tête sur le mur de stuc derrière moi, tout en maudissant la destinée de m’arracher à ce moment paisible. Le moins qu’elle pourrait faire, aujourd’hui, serait de m’envoyer une femme et non un homme pour me tenir compagnie. Malgré ma taille, je suis coriace et peux sans doute me défendre, mais je me sens trop bien en ce moment pour affronter un inconnu, seule sur un toit en pleine nuit. Je ferais sans doute mieux de m’en inquiéter et de me lever, seulement je n’ai aucune envie de partir. Comme je l’ai déjà dit, je me sens trop bien… Je finis par tourner les yeux vers la silhouette accoudée au rebord. C’est bien ma chance : il s’agit d’un homme. Il a beau se pencher, on voit qu’il est grand. Ses larges épaules créent un étonnant contraste avec cette façon poignante qu’il a de se tenir la tête entre les mains ; et aux mouvements de son dos, on devine qu’il pousse de profonds soupirs. Il semble sur le point de piquer une crise. J’ai presque envie de lui parler, pour qu’il prenne conscience de ma présence, ou au moins de m’éclaircir la gorge, mais c’est là qu’il se retourne pour balancer un coup de pied dans l’une des chaises de jardin derrière lui. Je frémis quand j’entends les quatre pieds crisser sur le sol mais, apparemment inconscient de ma présence, ce type continue d’envoyer promener la chaise, comme s’il s’exaspérait de la voir chaque fois reculer au lieu de se renverser. Cette chaise doit être en polymère marin. Un jour, j’ai vu mon père heurter avec sa voiture une table en polymère marin qui lui a pratiquement ri au nez. Il y a cabossé son pare-chocs sans qu’elle-même ne présente la moindre égratignure. Ce garçon doit comprendre qu’il ne l’emportera pas sur un matériel d’aussi grande qualité car il finit par s’arrêter, les poings serrés le long du corps. Pour tout dire, je l’envie un peu. Voilà un mec qui parvient à maîtriser sa fureur, tel un champion. Apparemment, il vient de vivre une journée de merde, tout comme moi d’ailleurs, mais, tandis que je refoule ma rage dans une sorte d’agressivité passive, lui s’est trouvé un exutoire. Moi, je me détends plutôt avec le jardinage. Dès que je me sens stressée, je sors ramasser arracher les mauvaises herbes autour de moi. Sauf que, depuis que je me suis installée à Boston, il y a deux ans, je n’ai plus de jardin. Ni de terrasse. Même pas de brindilles qui traînent. Je devrais peut-être investir dans une chaise en polymère marin. J’examine encore le type un petit moment, curieuse de découvrir quand il va bouger. Mais non, il reste là, debout, à regarder la chaise. Ses mains se sont détendues, remontées sur les hanches ; là, je constate que sa chemise ne lui va pas ; du moins pas autour des biceps. Ailleurs ça passe, mais il a vraiment des bras énormes. Il se met à fouiller dans ses poches puis – dans ce qui ressemble à un nouveau geste de défoulement – il allume un joint. J’ai vingt-trois ans. J’ai fini l’université et il m’est arrivé de m’offrir un ou deux moments de came détente. Je ne vais pas juger ce type qui éprouve le besoin de fumer en solitaire. Sauf qu’il n’est justement pas seul. Et qu’il ne le sait pas. Il tire une longue taffe puis, en regagnant le rebord, m’aperçoit, soupire. Quand nos regards se croisent, il s’immobilise. Il n’a pas l’air choqué du tout, mais pas amusé non plus. Il se trouve à environ trois mètres de moi, cependant les étoiles brillent assez pour que je voie ses yeux descendre lentement le long de mon corps, sans laisser paraître la moindre pensée. Ce type sait se maîtriser. Il a l’air impassible, la bouche serrée, telle une version masculine de la Joconde. — Comment vous appelez-vous ? demande-t-il. Sa voix me serre le cœur. Pas bon. Les voix devraient s’arrêter aux oreilles, mais, parfois – pas trop souvent, en fait – un timbre se réverbère à travers tout mon corps. Comme celui-ci, profond, déterminé, velouté. Comme je ne lui réponds pas, le mec tire une deuxième bouffée de son joint. — Lily, dis-je alors. Je déteste ma voix. Elle me semble trop fragile pour seulement atteindre ses oreilles uploads/s1/ jamais-plus-colleen-hoover-pdf.pdf
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- Publié le Jan 21, 2021
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