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Du concept de travail vers celui d'énergie L'apport de Thomson Muriel Guedj Dans Revue d'histoire des sciences Tome pages à Article L ? émergence historique du principe de conservation de l ? énergie totale ? présente quelques points encore non élucidés et cet article est consacré à l ? examen de l ? un d ? entre eux Les historiens ont avancé plusieurs éléments a ?n de justi ?er l ? élaboration du principe sans qu ? il ne soit véritablement possible de séparer ces éléments ni d ? analyser précisément le rôle à attribuer à chacun d ? eux Parmi les principaux éléments il convient de citer notamment les processus de conversion la théorie cinétique de la chaleur l ? intérêt porté par les ingénieurs aux machines la progression de la Naturphilosophie dont un des objectifs est la recherche d ? un principe uni ?cateur commun à tous les phénomènes naturels ? ainsi que l ? idée selon laquelle tous les phénomènes physiques peuvent se ramener à une mécanique conservative ? Des liens souvent étroits unissent ces éléments en un vaste réseau dont certains maillages ont été éclairés Par exemple Thomas Kuhn quali ?e de simultanée ? la découverte du principe de conservation de l ? énergie en soulignant que plusieurs auteurs ? parviennent sur une même période indépendamment les uns des autres et de façon di ?érente à dégager les composantes essentielles du principe Or William Thomson ne ?gure pas dans cette liste En e ?et ses travaux relatifs à l ? énergie sont le plus souvent analysés par les historiens en regard de ceux de Sadi Carnot James P Joule ou Rudolf E Clausius Dans la préface à son ouvrage Les Principes mathématiques de la philosophie naturelle ? Isaac Newton indique que l ? objet de la philosophie consiste à ramener tous les phénomènes physiques à l ? action de forces attractives ou répulsives C ? est dans la même démarche que s ? inscrit Pierre-Simon de Laplace lorsqu ? il entreprend de réduire l ? étude de tous les phénomènes physiques à celle des forces centrales inversement proportionnelles au carré de la distance séparant les masses ces Cdernières pouvant être considérées comme des points matériels Si les phénomènes célestes résultent de la gravitation universelle et se justi ?ent à l ? aide de forces attractives Laplace précise que ce sont des forces répulsives qui interviennent lorsque les distances mises en jeu deviennent très faibles les atomes tenant alors lieu d ? astres pour l ? in ?niment petit Ainsi contrairement au modèle newtonien les atomes de Laplace ne peuvent entrer en collision et dans cette con ?guration le mouvement total exprimé par la force vive ? se conserve Avec son Traité de mécanique analytique Paris Joseph-Louis de Lagrange marque l ? un des temps forts de l ? histoire de la mécanique Ainsi en se basant sur le principe de d ? Alembert selon lequel toute étude du mouvement peut se réduire à un problème d