Artaud lettre de menage J ? ai senti vraiment que vous rompiez autour de moi l ? atmosphère que vous faisiez le vide pour me permettre d ? avancer pour donner la place d ? un espace impossible à ce qui en moi n ? était encore qu ? en puissance à toute une

J ? ai senti vraiment que vous rompiez autour de moi l ? atmosphère que vous faisiez le vide pour me permettre d ? avancer pour donner la place d ? un espace impossible à ce qui en moi n ? était encore qu ? en puissance à toute une germination virtuelle et qui devait na? tre aspirée par la place qui s ? o ?rait Je me suis mis souvent dans cet état d ? absurde impossible pour essayer de faire na? tre en moi de la pensée Nous sommes quelquesuns à cette époque à avoir voulu attenter aux choses créer en nous des espaces à la vie des espaces qui n ? étaient pas et ne semblaient pas devoir trouver place dans l ? espace J ? ai toujours été frappé de cette obstination de l ? esprit à vouloir penser en dimensions et en espaces et à se ?xer sur des états arbitraires des choses pour penser à penser en segments en cristallo? des et que chaque mode de l ? être reste ?gé sur un commencement que la pensée ne soit pas en communication instante et ininterrompue avec les choses mais que cette ?xation et ce gel cette espèce de mise en monuments de l ? ? me se produise pour ainsi dire AVANT LA PENSÉE C ? est évidemment la bonne condition pour créer Mais je suis encore plus frappé de cette inlassable de cette météorique illusion qui nous sou e ces architectures déterminées circonscrites pensées ces segments d ? ? me cristallisés comme s ? ils étaient une grande page plastique et en osmose avec tout le reste de la réalité Et la surréalité est comme un rétrécissement de l ? osmose une espèce de communication retournée Loin que j ? y voie un amoindrissement du contrôle j ? y vois au contraire un contrôle plus grand mais un contrôle qui au lieu d ? agir se mé ?e un contrôle qui empêche les rencontres de la réalité ordinaire et permet des rencontres plus subtiles et raré ?ées des rencontres amincies jusqu ? à la corde qui prend feu et ne rompt jamais J ? imagine une ? me travaillée et comme soufrée et phosphoreuse des ces rencontres comme le seul état acceptable de la réalité Mais c ? est je ne sais pas quelle lucidité innommable inconnue qui m ? en donne le ton et le cri et me les fait sentir à moimême Je les sens à une certaine totalité insoluble je veux dire sur le sentiment de laquelle aucun doute ne mord Et moi par rapport à ces remuantes rencontres je suis dans un état de moindre secousse je voudrais qu ? on imagine un état arrêté une masse d ? esprit enfouie quelque part devenue virtualité Un acteur on le voit comme à travers des cristaux L ? inspiration à paliers Il ne faut pas trop laisser passer la littérature Je n ? ai visé qu ? à l ?

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