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Selection tribune du pr morgane daury fauveau

Tribune Université Un monstre bureaucratique pour ne pas dire le mot sélection ? Tribune publiée le octobre Par le Pr Morgane Daury-Fauveau présidente du CERU Professeur de droit privé Directrice de l ? Institut d ? Etudes Judiciaires d ? Amiens Spécialisée en droit pénal et procédure pénale Le plan étudiant ? présenté ce jour par le ministre de l ? enseignement supérieur de la recherche et de l ? innovation est d ? abord un exercice de langage qui prête à sourire le mot sélection ? étant tabou il avait été question ces dernières semaines de prérequis ? Mais puisque ce dernier terme avait concentré les critiques de ceux qui y voyaient le cache-sexe de l ? abominable sélection il est désormais fait mention d ? attendus ? Ils sont dé ?nis par le dossier de presse du ministère comme les connaissances et les aptitudes qui sont nécessaires à un lycéen lorsqu ? il entre dans l ? enseignement supérieur ? La dé ?nition des prérequis est identique mais on l ? aura compris dans prérequis il y a requis ? c ? est-à-dire exigé ? La connotation a dû sembler trop brutale alors qu ? attendu ? est plus aimable L ? attendu évoque l ? espéré comme l ? amoureux transi attend sa promise avec un bouquet de lilas Malheureusement ici comme souvent la forme révèle le fond les choses étant à moitié dites elles sont à moitié faites Ainsi le projet n ? a pas osé fermer l ? accès à l ? université à certaines ?lières de bac On va donc continuer à envoyer des bacheliers professionnels à l ? université alors qu ? ils sont à ne jamais obtenir leur licence Était-ce vraiment si di ?cile de prendre en compte cette réalité Et ce g? chis humain et ?nancier n ? est pas aussi anecdotique que l ? on pourrait le croire lorsqu ? on sait que l ? année dernière ces bacheliers étaient plus de à intégrer une ?lière universitaire hors IUT et que leur nombre a augmenté de en ans De la même manière le projet se refuse à imposer des prérequis pour certaines disciplines Il reviendra aux universités sollicitées d ? accepter purement ou simplement le candidat ou de l ? inscrire à la condition qu ? il accepte de suivre un parcours spéci ?que qui pourrait prendre la forme d ? une remise à niveau Même si le gouvernement promet que des moyens y seront a ?ectés on peut douter que les universités béné ?cieront dès la rentrée prochaine des postes et des locaux supplémentaires nécessaires On peut donc deviner sans peine que la remise à niveau se résumera à des cours en ligne dont chacun conna? t les limites surtout pour un public de jeunes gens en di ?culté Mais surtout il n ? appartient pas aux enseignants-chercheurs du supérieur de combler les lacunes des programmes sco- laires Cela ne correspond ni à leur rôle ni à leur propre