Le nom des langues LE NOM DES LANGUES OU LES MÉTAPHORES DE LA FRONTIÈRE Cécile Canut Télécharger l'article en format Word Ko La ré exion que je propose s'inscrit dans une perspective plurielle à la fois linguistique anthropologique et sociologique ce que
LE NOM DES LANGUES OU LES MÉTAPHORES DE LA FRONTIÈRE Cécile Canut Télécharger l'article en format Word Ko La ré exion que je propose s'inscrit dans une perspective plurielle à la fois linguistique anthropologique et sociologique ce que l'on appelle la sociologie du langage L'interdisciplinarité est nécessitée par l'objet même que je vais tenter de circonscrire à savoir la nomination et plus particulièrement l'enjeu de la nomination des langues ? Cette expression doit d'emblée être placée dans le sillage de l'ouvrage collectif lancé ? et dirigé par Andrée Tabouret Keller Le nom des langues I L'enjeu de la nomination des langues Plus que d'apporter des réponses j'aimerais soulever un certain nombre de questions relatives au nom des langues en illustrant mon propos par di ?érents exemples dont la majeure partie sera tirée du terrain africain et plus spéci ?quement malien Si j'ai déjà décrit Canut brièvement les catégories linguistiques déterminant les di ?érents termes utilisés pour nommer les langues au Mali je voudrais maintenant engager une ré exion plus approfondie sur les motivations de la nomination dans le prolongement de celle d'A Tabouret-Keller pourquoi donner des noms aux langues qui nomme pour qui à qui que fait-on quand on donne un nom nom propre ou nom commun à une langue et surtout faut-il que les langues aient un nom question qui renvoie à l'excellente étude de P Sériot Autant d'interrogations qui impliquent la mise en cause au niveau épistémologique de la délimitation linguistique proposée par les linguistes eux-mêmes Se pose avant tout la question de la langue elle-même qu'est-ce qu'une langue Y a t-il de vraies et de fausses langues des sous-langues Une langue doit-elle être écrite standardisée pour avoir droit au statut de langue CNotre objectif qui s'inscrit dans les perspectives de A Tabouret-Keller et de J -L Amselle sera de montrer que la nomination des langues comme celle des communautés résulte d'une construction sociale d'une volonté d'homogénéisation notamment pour deux catégories de donneurs de noms ? les institutions Église État Justice etc et les linguistes alors même qu'elle est pratiquée de manière totalement hétérogène et variante par les locuteurs en fonction des situations S'il existe chez tout sujet le désir de tracer des frontières de se représenter l'autre pour mieux s'en dissocier ces dernières sont loin d'être équivalentes pour tous Au contraire on repère pour un même locuteur une grande uctuation discursive et surtout interdiscursive en fonction de l'autre l'interlocuteur qui se rattache à des uctuations intersubjectives Comme dans toute situation langagière c'est le positionnement de soi par rapport à l'autre qui est en jeu et se manifeste par di ?érentes distanciations dans les discours et une appropriation variante des discours de la doxa Cette grande variation s'inscrit dans ce que Bakhtine appelle le dialogisme et que l'on entend aujourd'hui par interdiscursivité c'est-à-dire les discours antérieurs le déjà-dit ? ou le dit avant ? ailleurs ? qu'ils soient politiques idéologiques sociaux etc parmi lesquels s'opèrent parfois des choix et qui sont consciemment ou inconsciemment réactualisés dans nos propres
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise- Détails
- Publié le Apv 23, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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